Nous avons eu l’occasion de pouvoir faire l’essai du fer de lance de DS, la DS 9. Cette voiture est très certainement la plus grande berline proposée par un constructeur français ces derniers temps. Dans un groupe désormais très international, DS cible d’abord la clientèle asiatique. D’ailleurs la conception et l’assemblage de ce véhicule sont réalisés en Chine. Toutefois, cette version E-Tense 360 est en partie modifiée à l’usine STELLANTIS de Poissy où elle est équipée d’un moteur électrique arrière et de gros freins identiques à ceux de la PEUGEOT 508 PSE. Nous avons eu l’opportunité de prendre le volant de cet ORNI (Objet Roulant Non Identifié) animé par trois moteurs différents (un thermique et deux électriques). Alors cette DS 9 peut-elle faire trembler ses concurrentes allemandes ?
Très haute technologie
La DS 9 n’est pas une voiture ordinaire tant elle propose une richesse d’équipements et des technologies peu courantes sur un véhicule d’une marque française. Essayer cette voiture demande de faire un savant mélange entre l’émerveillement technique et le nécessaire recul pour permettre d’avoir un jugement impartial, ce que nous allons bien entendu nous attacher à avoir.
Commençons tout d’abord par un détail extérieur qui est la marque de fabrique de DS, on pourrait même dire la signature de DS. Lorsque la voiture détecte la clé sans contact quand vous vous approchez du véhicule, la DS 9 détecte la clé sans contact et chacun des trois phares à LED positionnés dans les projecteurs avant réalise une cinématique où les LEDS tournent plusieurs fois d’affilé de 180 degrés dans une couleur violette qui devient ensuite blanche. Cette cinématique existe aussi sur la DS 7. Certains la considèrent comme un gadget mais il faut le dire : c’est impressionnant techniquement et visuellement. Si cette DS 9 est vous appartient, vous sentez tout de suite que vous n’êtes pas le propriétaire de la voiture de Monsieur Tout le Monde. Classieux !
Extérieur et ligne ultra soignés
Il n’est pas facile de faire une ligne épurée pour une grande berline. DS a, selon nous, trouvé un excellent compromis pour répartir les 4,93 mètres de longueur en associant une partie avant très dynamique (calandre massive avec l’énorme logo DS) et un arrière très sobre. D’autres aspects font appel à l’histoire de DS avec, par exemple, ces “side-markers” orange incrustés dans la custode qui rappellent les clignotants en cornet de la DS19 de l’époque. La DS 9 se démarque aussi de la DS 7 par la présence d’une longue barre chromée située au milieu du capot et sur toute la longueur de celui-ci. Les avis sont très tranchés sur cette barre appelé le “sabre” en métal guilloché “clous de Paris”. On adore ou on déteste. Nous on aime car peu de concurrentes proposent cette ligne. La DS 9 réussit à avoir une ligne unique qui la distingue de la concurrence surtout à l’avant. C’est un pari réussi selon nous.
Intérieur ultra accueillant pour tous
Cette longueur de véhicule laisse présager que cette DS 9 saura accueillir l’ensemble des passagers dans un volume important. Vérifions-le. A l’ouverture des portières par les poignées extérieures rétractables en teinte carrosserie (il faut le souligner), on découvre un habitacle effectivement extrêmement accueillant. Même si vous adorez conduire, dans cette DS 9, c’est un réel plaisir de s’asseoir sur les assises arrière. Le confort des sièges, leur forme, la qualité du cuir “Opéra” avec le fameux effet “bracelet de montre” et les options (sièges chauffants et massants) concourent à vous donner cette sensation d’être dans un espace de détente. Même si vous êtes de grande taille et que le conducteur devant recule son siège au maximum, vous disposez d’une place aux jambes suffisante pour être dans une position très confortable. Les passagers arrière peuvent disposer d’un immense accoudoir central mais dans ce cas il n’y aura pas de troisième passager. A l’arrière, vous êtes parés pour de longues heures de route sans aucune fatigue même si le conducteur décide d’adopter une conduite très rapide.
Le reste de l’habitacle est au niveau de ce qui est proposé à l’arrière. Le cuir Rivoli couleur aubergine est présent presque partout (planche de bord, volant, coté des portières) et donne une ambiance particulière à cette DS 9. Les passagers avant disposent, eux aussi, d’un excellent confort d’assise et d’une partie d’habitacle très accueillante. Nous n’avons noté aucun défaut d’assemblage, il faut là aussi le souligner.
La DS 9 dispose une liste d’équipements très fournie. Nous avons apprécié le toit panoramique ouvrant, le rétroviseur sans rebord. L’écran central immense nous a quelquefois gênés par sa brillance notamment quand le soleil entre avec une certaine incidence dans l’habitacle. Peut-être que sur ce point un écran mat aurait été plus adapté. L’affichage pour le conducteur est extrêmement modulable, on peut jongler entre des informations concernant uniquement la route et des informations qui concernent le véhicule en lui-même et notamment la gestion de la partie électrique.
Le système audio est composé de haut-parleurs et d’un subwoofer de la marque Focal. Le son est de très bonne facture mais pas exceptionnel (oui on le sait, nous sommes exigeants…).
Le trio des moteurs
Pour allumer les moteurs (eh oui, il y en a trois), il faut appuyer sur un bouton start-stop qui se situe au milieu de la planche de bord. DS a ajouté une cinématique de plus puisque simultanément à l’allumage du moteur une montre analogique de la marque D.R.M (manufacture horlogère française) effectue une rotation de 180 degrés (aussi…).
Le véhicule est rechargeable électriquement par une prise électrique. En pleine charge, on dispose d’une autonomie d’environ quarante kilomètres (62 WLTP). Nous avons rechargé plusieurs fois cette DS 9 sur des bornes de recharge non rapides. Il nous a fallu environ 5 à 7 heures pour la recharger quand la batterie était complètement vide. L’autonomie en mode purement électrique nous a laissés un peu sur notre faim tant la conduite en pure électrique est, elle aussi, agréable. On aurait aimé le double d’autonomie pour une aussi grande berline. La DS 9 reste un véhicule thermique avant tout. Au cours de notre essai, nous avons parcouru 350 kilomètres et nous n’avons mis que 12 litres de carburant, ce qui nous amène à une consommation de 3,2 l/100 km. Bien entendu cela a été possible car nous avons souvent rechargé le véhicule mais il faut mettre en avant ce bon résultat. Évidemment si vous effectuez un trajet de plusieurs centaines de kilomètres sans recharge le résultat sera très différent.
Conduite ou plaisir ?
Le conducteur peut choisir le mode de fonctionnement des moteurs en utilisant le “drive mode”. Cette fonctionnalité permet d’alterner entre différents modes : hybride, purement électrique, confort, 4 roues motrices (4WD) ou sport. En usage courant, le mode hybride est très agréable, le véhicule utilise intelligemment les trois moteurs. Le mode sport est celui qui est le plus grisant. En effet dans ce mode, on sent que la cartographie des moteurs, les passages de vitesses sont très différents (passages de rapports beaucoup plus éloignés dans la plage moteur) et qu’il y a un réel cumul de la puissance des trois moteurs. Dans ce mode, la DS 9 montre alors sa pleine capacité et nous avons été surpris par la capacité du châssis à coller à la route. Évidemment ce mode sport consomme beaucoup plus. Le seul bémol que nous avons constaté est la nécessité de devoir appuyer sur les freins assez fermement en raison d’une course de pédale un peu longue pour obtenir un freinage efficace. Il ne s’agit pas d’un défaut mais d’une caractéristique à prendre en compte dans sa façon de conduire.
La DS 9 propose une boîte automatique à huit rapports avec palettes au volant. Même si le véhicule est long, le rayon de braquage est suffisant pour permettre de bien appréhender et gérer sa longueur. L’ensemble mécanique transmission, boîte automatique et les trois moteurs offrent d’excellentes performances et permettent à la DS 9 d’être à l’aise sur différents terrains. A l’aise en ville (sauf pour se garer bien sûr), à l’aise sur petite route, à l’aise sur nationale ou autoroute, la DS 9 offre une vraie polyvalence et un confort routier sachant choyer ses passagers. Il est indéniable que quelle que soit votre place dans la voiture, parcourir des centaines de kilomètres ne vous fatigueront pas.
On aurait envie de crier un très grand cocorico sur cette sublime berline très haut gamme et on aimerait lui souhaiter un grand succès commercial. D’après les informations que nous avons pu recueillir, STELANTIS semble avoir abandonner l’espoir de pouvoir vendre à grande échelle ce véhicule en Chine. Désormais la cible est plutôt le marché européen où la concurrence des marques allemandes est très forte. La DS 9 est en concurrence directe avec l’AUDI A6 ou la MERCEDES Classe E par exemple. Les potentiels acheteurs français et européens de ce type de berline sont-ils prêts à acheter la DS 9 plutôt que des berlines allemandes, cela n’est pas sûr même si cette DS 9 mérite vraiment qu’on lui donne sa chance, notamment avec cette version hybride de 360 chevaux.