Un an après la prometteuse berline Giulia, en 2017, ALFA ROMEO a présenté le Stelvio. Le Sportwagon, désignation du break apparu avec la 156 puis la 159 a laissé sa place à un SUV bien plus à la mode. Et finalement, le monde des SUV premium ne pourrait pas aussi bien tourner sans un spécimen italien alimenté au trèfle… ALFA ROMEO commence bien l’année de ses cent dix ans pour donner un petit coup de neuf à son best-seller.
Sportwagon
Le Stelvio profite de la légère remise à niveau apportée à la Giulia avec laquelle il partage beaucoup d’éléments. Le début de l’année signe donc l’arrivée du MY20 (année modèle 2020 en français). Inutile de chercher les changements esthétiques extérieurs, la ligne plutôt réussie de l’ALFA n’a subi aucune retouche si ce n’est le rappel de la finition sur l’aile avant. Le Stelvio 2020 peut se parer de nouvelles teintes.
A l’intérieur, peu de changement également, la planche de bord gagne un écran central plus grand. Le très beau volant est nouveau. Il mérite le détour, il contient même le bouton de démarrage du moteur à la manière d’une autre italienne plus sportive encore. La fibre transalpine est d’ailleurs bien marquée par une barrière tricolore sous le levier de boîte auto ou par la précision “giri” dans le compte tours, une vieille habitude “Alfiste”… Mais revenons à l’écran central, la principale nouveauté, celui-ci est tactile et de plus grande taille (8,8 pouces) pour toute la gamme. La molette placée sur la console centrale reste disponible en cas de besoin. Le Stelvio se met à la page avec “l’Alfa Connected Services” qui alerte en cas d’accident, en cas de vol, en cas de besoin de services etc… Pour être complet, ALFA a porté quelques autres améliorations “plus premium” sur les matériaux de la console centrale.
Crosswagon
Sous le capot, les moteurs sont reconduits, avec toutefois quelques améliorations au profit de la réduction du malus pour certaines puissances, avec l’application de la norme WLTP. Sans surprise, les Diesel sont les gagnants de l’opération. Pour les puristes, deux Stelvio essence sont au catalogue : 200 et 280 chevaux, avec transmission intégrale. Du côté des motorisations Diesel, la majorité des ventes, le Stelvio bénéficie, comme la Giulia, de l’association d’un turbo Diesel de 2,2 litres et d’une boîte automatique à huit rapports. Cela donne trois puissances : 160, 190 et 210 chevaux. Seule la puissance intermédiaire est au choix disponible en deux (propulsion) ou quatre roues motrices (majoritairement propulsion).
Profitons dans ce cas d’un essai du Stelvio de 210 chevaux, logiquement en transmission intégrale “Q4”. Déjà la sensation au volant ne donne pas le sentiment d’être “haut perché”, le côté SUV m’apparait plus mesuré. C’est bienvenu pour le Cx, la tenue de route et l’inévitable prise au roulis qui se trouve atténuée. L’insonorisation a été revue, l’habitacle est en effet préservé des sonorités du Diesel. Un peu plus pataud que sa sœur Giulia, le Stelvio assure une tenue de route efficace, la voiture se place parfaitement sans dévier. Comme pour la berline, la boîte automatique se charge de la gestion des rapports et en cas de manque de réactivité ou d’envie de prendre la main, on peut se rabattre sur les palettes (fixes) derrière le volant. En complément, le système DNA permet de sélectionner le mode de conduite le plus approprié. Le mode “N” désigne de façon évidente la condition normale d’utilisation : route, autoroute, ville, bref pour la plupart du temps. La position “Dynamic” est à réserver pour rendre son Stelvio encore plus sportif, le plaisir d’un enchainement de petites routes par exemple : sensations garanties… Le troisième mode “A” (All weather) est réservé aux conditions d’adhérence difficile.
Station wagon
Certaines aides à la conduite devenues assez classiques dans la dotation des concurrents, manquaient encore dans l’ALFA. Le MY20 corrige enfin la donne. Il s’agit des surveillances actives telles la détection des panneaux, de la fatigue du conducteur, des angles morts et de la sortie de la trajectoire. Ces détections actives contribuent à une conduite semi autonome (niveau 2), notamment dans le trafic. Le régulateur de vitesse intelligent fait partie du dispositif. Un simple bouton sur le volant met l’assistant en fonctionnement jusqu’à 60 km/h dans le trafic, et à 145 km/h sur autoroute.
La gamme Stelvio a été simplifiée, et comme la Giulia, elle a été architecturée en Y. En entrée de gamme, le niveau de base permet classiquement d’afficher un premier prix attractif : 41.500 € (une seule offre : Diesel 160 chevaux). Le niveau deux “Super” remonte le Y avant les deux branches avec ensuite, au choix : sport avec le retour de la dénomination “Sprint” juste avant le plus sportif “Veloce”, ou vers le luxe avec le “Ti”. Bizarrement, la finition Ti (Turismo internazionale) ne désigne plus le sport mais le retour au tourisme et donc le luxe. La dotation de série a été enrichie avec les systèmes de communication. Notre Stelvio d’essai “Veloce” représente le haut de gamme. A l’extérieur, la peinture est intégrale c’est-à-dire couvrant les boucliers, les couvre-longerons et les élargisseurs d’aile. On s’approche de la parure d’un Quadrifoglio. Les jantes passent en dix-neuf pouces et les optiques avant sont bi xénon auto-directionnels. A l’intérieur, la sellerie est habillée d’un cuir “Sport” spécifique. La liste des équipements de série est très longue pour une note qui se monte à 60.900 € sans les options.
ALFA ROMEO manque de rejetons dans sa gamme, patience, patience, un autre SUV, plus compact, le Tonale va venir renforcer l’offre du Trèfle. Et si la version finale ne s’éloigne pas trop du style du concept présenté à Genève en 2019, le constructeur devrait retrouver le sourire. En attendant, le Stelvio bénéficie de son statut SUV et de son appartenance à la marque prestigieuse. Résultat : il offre le plus grand nombre des ventes à ALFA ROMEO. Les améliorations de l’année modèle 2020, essentiellement concentrées sur les aides à la conduite, permettent de maintenir le Stelvio à la hauteur de ses concurrents.