SUSHI AU WASABI SAUCE BAVAROISE

TOYOTA GR Supra

65900 €

5/5
Pour
  • Design affirmé
  • Moteur exceptionnel
  • Comportement sportif
Contre
  • Design un peu too much
  • Moteur un poil trop discret

Après une attente insoutenable et incroyablement longue, les fans de sportives japonaises ou de jeux vidéo peuvent être soulagés puisque TOYOTA donne enfin une descendance à la Supra quatrième génération dont la production s’est arrêtée il y a dix-sept ans. La nouvelle venue, cinquième génération donc, baptisée TOYOTA GR Supra, GR pour “Gazoo Racing”, a été développée en collaboration avec BMW, permettant aux Supra et Z4 de faire des économies d’échelle en partageant un grand nombre d’éléments. Les fans inconditionnels de la Supra auront peut-être du mal à le digérer mais une fois qu’ils l’auront essayée, aucun doute qu’ils ne regretteront pas ce choix. En même temps, prenons un peu de recul. Si vous aviez le choix d’aller piocher un six cylindres essence dans la banque d’organe d’une marque automobile “généraliste” c’est-à-dire en oubliant PORSCHE, chez qui iriez-vous ? La réponse pour moi est claire, ce serait bien chez le constructeur Bavarois et si, au passage, je peux profiter de son excellente boîte automatique et du niveau de finition qui caractérise la marque, alors là… Bref je ne vais pas m’épancher sur cette filiation, ni comparer systématiquement la Supra au BMW Z4, notons juste que ces deux autos sont fabriquées dans la même usine à Graz en Autriche.

Un design très affirmé digne d’un manga

Extérieurement TOYOTA a mis le paquet, c’est le moins que l’on puisse dire. Énormes entrées d’air sous le museau, double bosselage du toit, extracteur d’air à l’arrière, la voiture semble taillée pour le circuit avec ses  superbes jantes de dix-neuf pouces bicolores et ses étriers de frein rouges. De mon point de vue, seules certaines fausses entrées d’air de chaque côté le long du capot et sous les optiques de phares font un peu “too much”. Lorsque j’imagine la voiture sans ces artifices, je la trouve encore plus belle.

Un intérieur premium

A l’intérieur de la Supra, l’ambiance est un peu austère, ce qui tranche avec le look extérieur exubérant mais la qualité de finition est impressionnante et l’ergonomie tout simplement parfaite. Toutes les commandes tombent naturellement sous la main. La molette tactile demandera sans doute aux non-initiés un léger temps d’adaptation mais se révèle très utile et agréable à utiliser, cela permettant de ne pas utiliser en permanence l’écran tactile qui oblige finalement à plus quitter la route des yeux. Ce qui peut surprendre c’est l’absence de séparation entre l’habitacle et le coffre de 290 litres. En gros, depuis les sièges vous pouvez, si vous êtes assez souple, attraper simplement une veste que vous auriez mise dans le coffre.

Armée comme une sportive

Quelques chiffres pour commencer et aussi pour mettre tout le monde d’accord. Un coupé bi-place, un moteur six cylindres en ligne essence bi-turbo de 340 chevaux et 500 Nm de couple transmis aux seules roues arrière, une boîte automatique et un poids contenu de moins d’une tonne cinq…ça donne plutôt envie non ? Et surtout ça donne un 0 à 100 avalé en seulement 4,3 secondes. Pour finir de vous convaincre, différentiel actif, empattement très court (2,47 mètres), c’est par exemple dix centimètres de moins qu’une GT86, centre de gravité se retrouvant très bas et répartition des masses tout simplement parfaite, cinquante pour cent sur l’avant, cinquante pour cent sur l’arrière. Tout ceci permet à la TOYOTA de venir défier sans complexe les ALPINE A110, ou PORSCHE 718 Cayman proposant toutes les deux des moteurs… quatre cylindres à la sonorité bien moins excitante.

Excitante à conduire…même sur route mouillée

Dès que l’on s’installe à bord de cette Supra, pas de doute, tout est fait pour que l’on prenne du plaisir à son volant. Vous êtes assis bas, très bien calé dans les sièges-baquets enveloppants, la console centrale est haute et large, le volant sport est installé bien à la verticale. Le parebrise parait bien petit comparé à des autos plus conventionnelles mais la visibilité est parfaite, le petit plus étant l’affichage tête haute qui permet de ne jamais quitter la route des yeux. Et la route avec cette Supra peut défiler très très vite.

Le six cylindres BMW, fidèle à sa réputation, est très coupleux quel que soit le régime disponible, mais surtout rageur, et ce jusqu’aux environs de 6.600 tours par minute. Deux modes de conduite sont disponibles, le mode normal et le mode sport. Ce dernier est entièrement configurable mais de base permet de jouer sur la sonorité moteur, la fermeté de la direction ainsi que de la suspension ou la rapidité des passages de vitesses de la boîte automatique huit rapports ZF. Cette boîte se révèle être parfaitement au niveau, pouvant être douce en conduite coulée ou très rapide en mode sport.

Le comportement routier est tout bonnement exceptionnel. Sur le sec, difficile de prendre en défaut cette Supra qui se révèle précise, communicatrice et pleine de caractère. L’adhérence est impressionnante et le train avant taille les courbes tel un scalpel. On s’amuse beaucoup en courbe quand le train arrière se dandine légèrement lorsque l’on est un peu trop généreux avec la pédale de droite. L’auto parait toujours bien plus légère qu’elle ne l’est. Sur le mouillé cette fois, il faut bien sûr être plus prudent puisque le train arrière, qui a tout de même 500 Nm de couple à faire passer, a tendance à plus se promener. Ça glisse mais jamais de manière surprenante et l’auto est tellement communicative qu’à moins d’exagérer franchement, on a toujours l’impression de garder le contrôle. Clairement TOYOTA a réglé sa Supra pour donner du plaisir et des sensations, la voiture se pilote autant qu’elle se conduit, il ne m’aura manqué qu’un circuit pour pouvoir aller tester la voiture aux limites mais nul doute qu’elle y serait très à l’aise. Puisque de temps en temps il faut bien faire sa fine bouche, dans une auto au design et au comportement si sportif, j’aurais ajouté quelques décibels dans l’habitacle. En effet, le son du moteur est particulièrement grisant mais j’aurais aimé qu’il me casse plus les oreilles, quitte à devenir fatiguant, mais pour que les sensations soient encore plus fortes. Je pense qu’un mode sport plus “déluré” aurait pu ainsi ajouter un grain de folie supplémentaire.

Equipée comme une GT

L’équipement de la Supra correspond plus à celui d’une berline haut de gamme qu’à celui d’un coupé sportif. La liste est très longue mais pour vous donner un exemple, et à condition de dépenser 2.000 € supplémentaires pour le pack premium, elle vous propose un affichage tête haute dernier cri, un écran tactile de 8,8 pouces, un système GPS multimédia précis et intuitif, un compteur totalement digital, un système audio JBL très performant avec douze haut-parleurs, la recharge sans fil de smartphone ou encore toutes les dernières aides à la conduite, surveillance d’angles morts, de franchissement de ligne ou encore le régulateur adaptatif. Pour le confort de ses deux occupants, TOYOTA propose deux sièges-baquets en cuir et Alcantara chauffants et réglables électriquement. Chacun trouve sa position de conduite idéale aisément. Puisque l’on parle de confort, la Supra sait se transformer en véritable GT lorsqu’il s’agit de cruiser tranquillement sur route ou autoroute, l’insonorisation est impressionnante, les suspensions suffisamment prévenantes et le six cylindres discret. La polyvalence d’une GT donc…

Un tarif justifié

Le prix de la TOYOTA GR Supra débute à 65.900 € avant l’application d’un malus de 6.724 € à partir du 1er mars 2020 (188 g/km de CO2 normes WLTP). Si l’on souhaite comparer ce tarif avec la concurrence, le BMW Z4 M440i coute environ 2.000 € de plus quand une PORSCHE Cayman S boîte PDK s’affiche à plus de 72.000 € auxquels il faut ajouter un malus de 20.000 € (193 g/km de CO2 normes NDEC corrélées). La TOYOTA n’est donc pas donnée mais pour ce niveau de performances et de sensations, elle semble plutôt bien placée.

Mariage réussi

Certains craignaient que le mariage germano-japonais tourne au vinaigre et que l’âme de la Supra ait été vendue. Qu’ils se rassurent, cette Supra est une réussite totale. Très généreuse, joueuse juste comme il faut, confortable, suréquipée, elle est la digne héritière de la lignée que l’on attendait depuis si longtemps. TOYOTA a même, de mon point de vue, été très adroit en réussissant à piocher le meilleur de BMW pour sublimer son icône. A priori, le pari est réussi puisque les 900 exemplaires prévus pour 2019 ont tous très rapidement trouvé preneurs. TOYOTA vient également d’annoncer une future version avec un quatre cylindres, version qui proposera 258 chevaux, et qui fera baisser son poids sur la balance mais aussi son prix. Bref, la Supra est de retour pour notre plus grand plaisir.

Fiche technique

Moteur

Type thermique

6 cylindres en ligne – Bi-turbo essence

Transmission

Propulsion – BVA8

Cylindrée

2998 cm³

Puissance thermique

340 ch
6500 tr/min

Couple thermique

500 N m
1600 tr/min

Energie

Essence
Dimensions & Poids

Longueur

4.379 m

Largeur

1.854 m

Hauteur

1.292 m

Poids total

1495 kg
Capacités

Coffre

290 dm³

Réservoir

52 L

Nombre de places

2 places
Performances

Vitesse maximale

250 km/h

0 à 100km/h

4.3 s
Environnement

Emission CO2

188 g/km
Consommations

Consommation mixte carburant

8.2 L/100km
Garantie
Batterie