On ne change pas une équipe qui gagne, c’est bien connu. C’est la raison pour laquelle DACIA a modernisé, affiné, amélioré le Duster tout en lui conservant l’apparence de la génération précédente dont le succès ne se dément pas. Diffusés dans quarante-quatre pays, plus d’un million de DACIA Duster ont été vendus depuis sa sortie en 2010, chiffre à multiplier par deux en comptant les Duster badgés RENAULT dans certains pays comme l’Inde, la Russie, l’Amérique du sud ou le Moyen-Orient.
Ligne affinée
Outre ses tarifs imbattables, le succès du Duster est également dû à son design. Il n’était donc pas question de trop changer l’apparence de ce best-seller. Au premier coup d’œil, on identifie immédiatement le nouveau comme étant un Duster et pourtant aucune pièce de carrosserie de la version précédente n’a été reprise. La plateforme du précédent ayant servi de base, les dimensions sont quasiment identiques, sauf la longueur qui gagne à peine trois centimètres. Grâce à d’adroites retouches, calandre élargie avec de nouveaux phares aux extrémités, capot plus haut, pare-brise avancé, ligne de caisse rehaussée, insert dans les ailes avant et feux arrière carrés, semblables à ceux de la JEEP Renegade, la ligne est affinée, plus élégante, sans pour autant dérouter les partisans du modèle.
Intérieur modernisé
L’impression de meilleure qualité se perçoit dès que l’on s’installe dans le Duster. La planche de bord a été redessinée, ce qui a permis de remonter l’écran du système multimédia de soixante-quatorze millimètres, malheureusement pas toujours très lisible sous forte luminosité. Les plastiques, au grain plus fin et plus mat, font moins bas de gamme, bien qu’ils soient toujours rigides, sauf sur les accoudoirs avant qui reçoivent un garnissage souple. Les sièges ont eux aussi bénéficié d’amélioration. La mousse est plus dense, l’assise a été allongée de deux centimètres et les dossiers sont plus enveloppants. La position de conduite bénéficie de ce nouveau confort.
Une amélioration attendue a été apportée à l’insonorisation avec pour conséquence une légère diminution de l’habitabilité due aux garnitures plus épaisses. S’il ne s’agit que de quelques millimètres dans l’habitacle, laissant une certaine aisance à quatre adultes, le coffre est plus impacté. Le passage entre les roues passant de 1.002 à 977 millimètres, le volume du coffre est amputé de trente litres sous le cache-bagage et de 158 litres banquette arrière rabattue. Il reste de 445 à 1.478 litres pour le Duster 4×2, contre 475 à 1.636 litres précédemment et de 411 à 1.444 litres pour le Duster 4×4, contre 443 à 1.604 litres précédemment, ce qui n’est pas très volumineux. Toujours au niveau du coffre, la modularité est basique, banquette 40/60 et sans plancher plat dossiers abaissés. On ne peut pas tout avoir…
La gamme
Pour bien marquer la rupture avec l’ancien modèle, DACIA a changé la dénomination des niveaux d’équipement. Maintenant on a le choix entre Duster, Essentiel, Confort et Prestige. Les motorisations n’ont pas évolué, on retrouve les deux moteurs à essence (1.6 SCe 115 et 1.2 TCe 125) et les deux Diesel (1.5 dCi 90 et 1.5 dCi 110). Pour la France, le TCe 125 et le dCi 110 peuvent recevoir la transmission 4×4 (+ 2.000 €) mais seul le dCi 110 4×2 a droit à la boîte auto à double embrayage EDC6 (+ 1.300 €). Enfin le moteur SCe 115 est livrable en bicarburation essence/GPL (+ 800 €).
Duster : version de base disponible avec les motorisations SCe 115 au prix d’attaque de 11.990 €, SCe 115 GPL (12.790 €) et Diesel dCi 90 (14.000 €). Cette version est moins dépouillée qu’auparavant puisqu’elle dispose, entre autres, de la condamnation centralisée des portes à distance, des lève-vitres avant électriques, d’un ordinateur de bord, d’un limiteur de vitesse (sans régulateur), de l’allumage automatique des feux de croisement, de la direction assistée à assistance électrique variable, d’un Stop & Start et, pour la sécurité, de l’ABS avec AFU (Assistance au freinage d’urgence), de l’ESC (Contrôle électronique de la stabilité), du HSA (Aide au démarrage en côte) et de six airbags (frontaux, latéraux, rideaux). A l’extérieur, les boucliers avant et arrière sont couleur carrosserie et la calandre est chromée avec une signature lumineuse à LED. Peu d’options sont possibles pour ce modèle, hormis la peinture métallisée (500 €), les barres de toit (90 €) et la roue de secours, sauf GPL, (160 €).
Essentiel : Duster + 1.850 €. Toutes les motorisations sont disponibles, TCe 125 (15.550 €) et dCi 110 (16.450 €) peuvent recevoir la transmission intégrale (+ 2.000 €), mais pas encore la boîte EDC6. L’équipement s’enrichit de la radio Plug&Music avec commandes au volant, de la climatisation manuelle, de la banquette arrière avec dossier rabattable et fractionnable 40/60, du siège conducteur ajustable en hauteur et du volant réglable en hauteur et profondeur. Les 4×4 ont droit au système de contrôle en descente et l’extérieur s’enrichit des barres de toit longitudinales noires et de jantes acier stylisées en seize pouces. En option, on peut disposer du pack Navigation (Media Nav Evolution, régulateur/limiteur de vitesse, volant Soft Feel) à 550 € plus 100 € avec la cartographie Europe de l’Ouest, et de projecteurs antibrouillard (150 €).
Confort : Essentiel + 1.100 €. Seules les motorisations TCe 125 (16.650 €) et dCi 110 (17.550 €) sont proposées, avec ou sans transmission 4×4, la boîte auto EDC6 étant prévue couplée avec le dCi 110 (+ 1.300 €). Pour le confort, le lève-vitre conducteur est impulsionnel et les lève-vitres arrière sont électriques, un régulateur est adjoint au limiteur de vitesse, il y a des poches aumônières au dos des sièges avant et une prise 12V à l’arrière. L’extérieur reçoit des jantes alliage seize pouces, des antibrouillards à l’avant, des radars de recul, une canule d’échappement chromée, des poignées de porte ton carrosserie et des rétroviseurs dégivrants à réglage électrique. On peut enrichir l’équipement de cette version avec le pack City (Media Nav Evolution et caméra de recul), 500 €, ou le pack City Plus (Media Nav Evolution, caméra multi vues et avertisseur d’angles morts), 900 € ou avec le pack Look Extérieur (skis de protection, barres de toit, coques de rétroviseurs Dark Metal et vitres arrière surteintées), 300 €.
Prestige : Confort + 1.100 €. Mêmes motorisations et transmission que Confort. On dispose en plus d’une caméra de recul, de jantes alliage dix-sept pouces, du pack Look Extérieur et pour l’intérieur, des panneaux de portes en TEP (similicuir) avec surpiqûres sur la sellerie “Prestige”, du système Media Nav Evolution, de deux tweeters en planche de bord, d’un accoudoir intégré au siège conducteur ainsi que d’un réglage lombaire, de la climatisation automatique et d’un tiroir de rangement sous le siège passager. En option, le pack City Plus, 400 €, la sellerie cuir, 600 €, les sièges avant chauffants, 200 €, la carte mains libres, 200 €.
Les tarifs du nouveau Duster ont à peine augmenté malgré l’équipement enrichi et sont particulièrement attractifs et sans concurrence dans la catégorie C-SUV. On notera le faible écart de prix entre les versions TCe 125 et dCi 110 (900 €), comblé par le malus 2018 de 860 € (4×2) et de 1.613 € (4×4) affectant la version essence. Cet exemple met en évidence les incohérences de la fiscalité et de ceux qui la réglementent… Après nous avoir incités à acheter des voitures Diesel, les politiques les rejettent, et certains veulent même les bannir des centres-villes, mais continuent à taxer les véhicules sur la base des émissions de CO2, défavorables aux moteurs à essence du fait de leur consommation supérieure.
En route avec le Duster 1.5 dCi 110 EDC6 4×2 Prestige (19.950 €)
Nous avons pris en main le nouveau Duster lors d’une boucle d’une soixantaine de kilomètres autour d’Ermenonville dans l’Oise. Les améliorations apportées aux sièges, plus confortables, et au volant, désormais réglable également en profondeur, sont immédiatement perceptibles. L’ergonomie également améliorée, notamment la position de l’écran de navigation, toutefois encore un peu basse, participe à l’agrément. La mise en route se fait maintenant à l’aide d’un bouton, un peu caché derrière le volant. On démarre tranquillement, pour faire chauffer la mécanique, ce qui permet d’apprécier la souplesse du dCi et la douceur de la boîte EDC6. En sollicitant plus franchement la mécanique, l’accord moteur/boîte se révèle efficace et assez performant. Les reprises sont d’un bon niveau et la boîte rétrograde et laisse monter le moteur en régime à bon escient à tel point que l’on ne ressent pas le besoin d’utiliser le mode manuel séquentiel (sans palettes au volant). On apprécie également la nouvelle insonorisation étouffant efficacement le ronronnement du moteur, ainsi que les bruits d’air et de roulement, y compris sur l’autoroute où l’on peut écouter la radio dans de bonnes conditions. Sur ce parcours varié, mené à bonne cadence, la consommation a été légèrement supérieure à 6 l/100 km, ce qui est raisonnable.
L’autre amélioration importante concerne la direction. L’assistance hydraulique a été remplacée par une assistance électrique asservie à la vitesse. La direction est plus légère et plus précise grâce à une réduction de la démultiplication. Par ailleurs, les voies ayant été un peu élargies (quatre millimètres à l’avant et dix à l’arrière), la conduite du Duster est plus sereine qu’auparavant. La stabilité est rassurante mais la hauteur de caisse (1,69 mètre) et la garde au sol surélevée (210 millimètres) n’aident pas les suspensions souples à maîtriser au mieux les mouvements de caisse. Ces suspensions, par contre, absorbent remarquablement les chaussées déformées, les pavés, les ralentisseurs, assurant de ce fait un bon confort aux passagers.
Puis avec le Duster 1.2 TCe 125 BVM6 4×2 Prestige (17.750 €)
L’après-midi, j’ai effectué la même boucle que le matin au volant du Duster 1.2 TCe 125. Ce moteur est souple et silencieux et améliore légèrement les performances (177 km/h, 0 à 100 en 10,4 s) vis-à-vis du dCi 110 (171 km/h, 0 à 100 en 11,9 s) au prix d’une consommation accrue de presque 2 l/100 km à 7,9 l/100 km. Comme expliqué précédemment, par le biais du malus CO2 (860 € pour cette version), on a maintenant l’essence au prix du Diesel… Chacun fera son choix en fonction de ses convictions.
Un peu de tout-terrain avec le Duster 1.5 dCi 110 BVM6 4×4 Prestige (20.650 €)
Contrairement au Duster précédent, la transmission 4×4 peut être associée au moteur à essence TCe 125 sur le nouveau Duster. C’est néanmoins avec le Diesel dCi 110 que nous avons effectué le test tout-terrain. Compte tenu du couple plus important du Diesel, 260 Nm à 1.750 tr/mn vs 205 Nm à 2.300 tr/mn pour le TCe 125 et d’une moindre consommation sous forte sollicitation, le dCi 110 est plus adapté pour le 4×4, d’autant plus que le TCe 125 4×4, émettant 145 g/km de CO2 écopera d’un malus de 1.613 € en 2018 à ajouter aux 19.750 € du prix catalogue, alors que le dCi 110 4×4 ne sera pénalisé qu’à hauteur de 73 € pour 123 g/km. Là, c’est carrément l’essence plus chère que le Diesel !
On retrouve avec plaisir les qualités de franchisseur du Duster qui s’expliquent par des caractéristiques techniques favorables à ce genre d’exercice. En premier lieu une transmission intégrale répartissant le couple du moteur de façon optimale entre les deux essieux, ensuite un angle d’attaque (à l’avant) de 30°, un angle de fuite (à l’arrière) de 33°, une garde au sol de 210 millimètres, une première vitesse très courte (5 km/h à 1.000 tr/mn) permettant de rouler très doucement moteur embrayé et de gravir et descendre de fortes pentes et enfin une masse contenue (1.320 kg). Nouveautés intéressantes pour 2018, un système de contrôle en descente (Hill Descent Control), maitrise la vitesse en forte pente et le système de caméra multi vues (quatre caméras : une frontale, deux latérales et une à l’arrière), permet au conducteur de mieux appréhender l’environnement autour du véhicule. En dynamique, les capacités du Duster sont étonnantes, aussi bien sur des terrains meubles (boue, sable) que pour gravir ou descendre de fortes pentes ou franchir des ornières.
Les principaux défauts de la précédente génération ayant été corrigés (insonorisation, direction, ergonomie), il reste peu de place à la critique. Le Duster 2018, toujours proposé à un prix défiant toute concurrence malgré un équipement enrichi, devrait donc continuer à “cartonner” dans la catégorie C des SUV compacts.