SKODA nous a conviés à sa conférence de Presse “Les échappées SKODA” en cette fin janvier 2021. Après la présentation du bilan 2020, plutôt favorable malgré la pandémie de Covid-19, avec 1.004.800 véhicules livrés en 2020, 5,4% de part de marché en Europe, 1,8% de pénétration en France soit 29.875 voitures, et des perspectives optimistes pour 2021 en France, 2,2% de part de marché et 3,6% en 2025, nous avions à notre disposition pour essais, plusieurs voitures de la gamme. Notre choix s’est porté sur la nouvelle Octavia, lancée en 2020, en versions essence 1.0 TSI 110 e-TEC DSG7 et Diesel 2.0 TDI 116 BVM6, comparables en prix et prestations.
Gamme SKODA complète
Le constructeur tchèque SKODA dispose d’une gamme étendue couvrant quasiment tous les segments.
Pour les berlines, on trouve :
- la Citigo iV mini citadine 100% électrique,
- la Fabia, seule citadine proposant une version break. Une nouvelle génération sera présentée en 2021,
- la Scala, berline compacte disposant du plus grand coffre de la catégorie (467 litres),
- l’Octavia quatrième génération présentée en 2020, “best seller” de la marque,
- la Superb, routière offrant la meilleure habitabilité du segment.
L’offre SUV, maintenant incontournable, propose :
- le Kamiq, cross-over citadin,
- le Karoq, SUV compact, modèle SKODA le plus vendu après l’Octavia,
- le Kodiaq, grand SUV familial disponible en cinq ou sept places.
- l’Enyaq iV, un SUV familial 100% électrique prévu au deuxième trimestre 2021, que l’équipe SKODA nous a présenté en avant-première.
SKODA a des objectifs ambitieux et dispose d’une gamme homogène qui devrait lui permettre de les réaliser.
Les Octavia, offre pléthorique
En effet, pas moins de quatre-vingt-cinq versions d’Octavia sont dans le catalogue France ! Tout ce monde partage deux carrosseries (berline et break Combi), six ensembles moteur-transmission essence, six en Diesel, deux hybrides rechargeables PHEV et même une version GNC (Gaz Naturel Comprimé), et six niveaux de finition (Active, Ambition, Business, Style, RS et Scout). Les prix de la gamme varient de 24.060 € à 43.980 €.
Je vous épargnerai la litanie de la liste des équipements ; sachez que la finition de base Active, uniquement sur les motorisations de base, sans être dépouillée, notamment en équipements de sécurité, n’est pas très riche (elle est quand même climatisée). Préférez-lui Ambition (+1.300 € à 1.500 €) ou Business (Ambition + 2.020 €) pour avoir un bon niveau d’équipement, la finition Style (Business + 2.470 €) étant la plus complète. Les versions RS reçoivent les motorisations essence ou Diesel les plus puissantes ainsi qu’une finition spécifique “Sport” et les Scout, uniquement en break, un aménagement style “Baroudeur”. Si les tarifs de base sont intéressants, on note que la politique des options s’est inspirée de celle des constructeurs allemands. Pas moins de onze pages sur le catalogue, faisant rapidement monter la note…
Cette abondance de versions permet de choisir l’Octavia qui vous convient. Les premiers prix, environ 25.000 €, permettent l’accès aux modèles de base dotés d’un équipement simple mais pas indigent et d’une motorisation suffisamment performante, notamment le 2.0 TDI 116, pour une utilisation familiale. Autour de 30.000 €, en fonction du niveau de finition, de la motorisation, de la carrosserie, et des options, on a le choix entre une vingtaine d’Octavia (!), essence ou Diesel, avec boîte manuelle ou automatique, berline ou break (la carrosserie break Combi coûte 1.100 € supplémentaires). Les versions haut de gamme, autour de 40.000 €, donnent accès aux sportives RS ou aux nouvelles hybrides rechargeables PHEV 1.4 TSI iV de 204 ou 245 chevaux.
En route avec l’Octavia 1.0 TSI 110 e-TEC DSG7 Ambition (26.840 €)
J’ai pu tester deux versions de l’Octavia sur un parcours varié de soixante-neuf kilomètres, composé d’autoroute, de traversées d’agglomérations, et de routes correspondant à des déplacements journaliers dans les Yvelines. Cette version de l’Octavia est très agréable sur ce type de trajet mais, avec ses grandes dimensions (4,69 m x 1,83 m), elle est quand même assez encombrante en ville. Le moteur est souple et sa puissance est suffisante pour une utilisation locale mais il sera probablement un peu “juste” pour animer les plus de 1.800 kg de l’Octavia quand elle sera chargée. On apprécie également sa faible consommation (6,2 l/100 km lors de ce trajet sans difficultés) et son faible niveau sonore. Bien évidemment on apprécie également les qualités de base de l’Octavia, habitabilité, grand coffre, confort, conduite sûre. La boîte de vitesses DSG7 est fidèle à sa réputation, douce, rapide, efficace même si en mode Normal elle tarde à rétrograder. Les palettes solidaires du volant permettent de prendre la main si nécessaire et le mode Sport autorise une conduite plus dynamique. Le choix de la boîte DSG7 (+2.400 €) impose le système de micro-hybridation mHEV composé d’une batterie de 48 V et d’un alterno-démarreur assistant le moteur lors des phases d’accélération. Compte tenu du très faible gain chiffré par SKODA en performances (-3/10 de secondes de 0 à 100 km/h) et en consommation moyenne (-0,1 l/100 km) on peut se poser la question de l’intérêt d’un tel système alourdissant la voiture de quarante kilos et coûtant quand même 700 €.
Puis avec l’Octavia 2.0 TDI 116 BVM6 Style (32.160 €)
Lors de la deuxième boucle, identique à la première pour une base de comparaison cohérente, j’ai pris le volant de l’Octavia motorisée par le Diesel de base 2.0 TDI 116, cette fois en finition haute Style. A noter : avec le niveau Ambition la TDI 116 est affichée à 27.670 € et même à 26.210 € en finition de base Active. Le prix de cette version Diesel avec la boîte de vitesses manuelle est alors comparable à celui de la TSI 110 e-TEC DSG7.
Le niveau Style est bien équipé et la présentation de l’habitacle est agréable avec une bonne impression de qualité de fabrication. La planche de bord est moderne incorporant un bloc compteurs numérique et au centre une tablette tactile de dix pouces avec connexion Android et Apple CarPlay. Toutes les fonctions sont activées à partir de la tablette, nécessitant une certaine habitude, y compris la climatisation, ce qui n’est pas très pratique. En bonne SKODA, on trouve les attentions “Simply Clever” – grattoir, balayette, parapluie… – toujours bienvenues.
Cette nouvelle variante du 2.0 TDI, orientée “économie”, remplit parfaitement son office. Le couple de 300 Nm est présent dès 1.600 tr/mn jusqu’à 2.500 tr/mn et la puissance maximale de 116 chevaux est atteinte dès 2.750 tr/mn jusqu’à 4.250 tr/mn. Il bénéficie d’une belle plage d’utilisation et sa disponibilité a permis de l’équiper d’une transmission aux rapports allongés. J’ai quand même trouvé la sixième bien longue, nécessitant de rétrograder pour une remise en vitesse rapide. Sa grande taille, sa masse (presque 1,5 tonne à vide) et sa suspension plutôt souple ne font pas de l’Octavia une ballerine mais sa stabilité et son freinage efficace la rendent sûre à mener. J’ai gardé le meilleur pour la fin : la consommation. En conduisant “normalement”, sans m’astreindre à la recherche d’une moindre consommation, l’ordinateur de bord a affiché 4,5 l/100 km au terme du parcours, certes facile. C’est 1,7 l/100 km de moins que la TSI 110 e-TEC DSG7 sur le même trajet, avec un moteur plus polyvalent que le petit à essence, mais un peu plus bruyant à l’accélération. Elle est idéale pour ceux qui roulent beaucoup mais la possible interdiction des véhicules Diesel dans les ZFE (Zones à Faibles Emissions) de certaines agglomérations, dès 2024 à Paris à ce jour, est une épée de Damoclès pouvant faire hésiter à l’achat de cette motorisation…
Alors, quelle Octavia ? En plus de leurs qualités communes, habitabilité, coffre, qualité de fabrication, sécurité, confort, nos deux protagonistes ont des caractéristiques spécifiques pouvant faire préférer l’une ou l’autre. Ainsi l’Octavia 2.0 TDI 116 BVM6 est remarquablement sobre et son moteur Diesel, très disponible, convient à tous types de trajets et de charge. Avec le moteur 1.0 TSI 110 e-TEC DSG7, l’Octavia excelle lors de déplacements journaliers où sa polyvalence fait merveille. Elle sera par contre moins à l’aise les jours de départ en vacances avec la famille au grand complet et l’immense coffre chargé à ras bord. Quelle que soit la version, même avec les motorisations de base ici essayées, les SKODA Octavia 2021 quatrième génération sont d’excellentes voitures. Allez-y, vous ne serez pas déçus.