Depuis de nombreuses années, certains constructeurs capitalisent sur les noms de leurs modèles en les reconduisant. Pourtant, pour certains, on ne parle que de continuité de patronyme puisque tout a changé : l’esthétique, le gabarit, voire même le segment. Et puis il y a ceux qui perpétuent leur état d’esprit, leur art de vivre. Chez MAZDA, ils se sont dit que ce serait une bonne idée de conserver ce qui a fait le succès du MX-5. Le plaisir.
Double plaisir
Ce qui est étonnant avec le MX-5, c’est qu’il porte différents noms en fonction des zones où il est commercialisé : il s’appelle MAZDA Miata en Amérique, Eunos Roadster ou MAZDA Roadster au Japon et MAZDA MX-5 en Europe. Mais, le plus intéressant c’est surtout que c’est le roadster le plus vendu de l’histoire de l’automobile avec plus d’un million d’exemplaires vendus, toutes générations confondues. Sachant cela, où est le double plaisir me direz-vous ? Eh bien tout simplement dans le fait que nous avons pu essayer deux MX-5. Mais attention, je ne vous parle pas d’essayer deux versions de moteur ou une ST (pour Soft Top, toit souple) et une RF (pour Retractable Fastback, toit rigide). Non ! Je vous parle d’essayer celui qui est à l’origine du mythe le MAZDA MX-5 NA et le dernier sorti, le MAZDA MX-5 ND.
Tout est différemment pareil
Alors évidemment, pas question de comparer les performances car clairement, la différence de puissance est flagrante entre les deux versions. Le vénérable NA est doté d’un quatre cylindres à 16 soupapes de 1,6 litre de cylindrée emprunté à sa cousine la MAZDA 323 et développant seulement 115 chevaux quand le dernier modèle, bien que toujours doté d’un quatre cylindres à 16 soupapes est passé à deux litres de cylindrée pour 184 chevaux. Le poids ayant peu évolué entre les deux modèles, 955 kilos pour le NA et 1.025 pour le ND, le rapport poids/puissance est clairement en faveur du petit nouveau avec respectivement 8,3 et 5,6 kg/ch. La puissance maximale étant pour chacune obtenue autour des 6.500 tr/mn.
Pour l’esthétique, ce qui pour moi donnait un charme suranné au NA a disparu avec l’évolution NB : terminé le clin d’œil des phares escamotables, ils sont maintenant intégrés dans la calandre avant, lui donnant un regard plus aiguisé et plus contemporain. Les couleurs sont dorénavant plus consensuelles avec des blancs, gris et noirs à l’exception du Deep Crystal Blue Mica et du Soul Red Crystal Métallisé dont notre modèle est doté, ou des couleurs acidulées de certaines éditions spéciales. Les toits souples en revanche sont plus débridés avec un noir de série mais également en option un bleu foncé et un rouge. Les jantes en alliage à huit branches chaussent avec subtilité la japonaise. C’est la même chose pour les lignes de carrosserie, finies les courbes arrondies tout en douceur des années 80/90, la première génération étant sortie en 1989, pour laisser place à des lignes plus tendues et plus sportives. Le ND partage dorénavant sa plateforme et ses organes mécaniques avec le FIAT 124 Spider faisant d’elles les dignes héritières des spiders anglais et italiens des années 50/60 avec cette pincée de sympathie qui les accompagne et cette filiation que ne renie pas la vénérable asiatique.
Sortie en 2015 et élue « World Car of the Year 2016 », la quatrième génération du roadster MAZDA n’a plus grand-chose à voir avec la première génération, que ce soit au niveau équipement ou intérieur. Apple CarPlay™ sans fil et Android Auto™, commandes au volant pour l’audio et le Bluetooth®, Système MZD Connect avec écran couleur sept pouces et interface à commandes multiples HMI, radio numérique DAB et deux ports USB, airbag, anti-patinage, climatisation, fermeture centralisée et tous les équipements de sécurité à trois lettres, ABS, DSC, TCS, EBA, ESS… Et ce ne sont là que les équipements de la finition Elégance. La finition Sélection rajoute tous les raffinements supplémentaires dont l’aide au freinage intelligent en mode urbain avant et arrière (SCBS), la caméra de recul, la reconnaissance des panneaux de signalisation (TSR)… qui permettent encore plus de profiter de sa ballade en balade et surtout en toute sécurité. De plus, très peu d’options sont disponibles. Elles fonctionnent par pack, permettant ainsi à notre modèle de ne pas excéder les 38.550 euros !
Quel rapport ?
Je vous entends vous demander : « Mais alors, quel rapport entre ces deux modèles ? ». Mais rien puisqu’on se retrouve avec une petite bombinette très légère, abattant le zéro à cent en 6,5 secondes et équipée des derniers équipements de confort et de sécurité où notre millénial se contentait du strict minimum. Ah si, deux ou trois choses qui n’ont pas changé, le fait que ce soit une stricte deux places, le coffre qui est toujours aussi petit et qui vous permet quand même de partir à deux en week-end avec un sac de voyage où un départ en vacances vous demandera d’ajouter une galerie de coffre, rajoutant néanmoins un charme anglais indéniable et la capote manuelle d’une simplicité d’utilisation enfantine. Bon d’accord, ce ne sont pas les meilleurs atouts de la Miata.
Ah oui, deux ou trois énormes détails qu’il convient de ne pas oublier, la répartition des masses équilibrée (50/50) qui lui donne son comportement joueur, une superbe boîte de vitesses parfaitement guidée et très bien étagée qui donne envie de jouer avec les rapports, une position de conduite « allongée » proche du sol qui permet de se prendre pour un pilote de course cheveux au vent et cette cerise sur le gâteau qui a toute son importance quand vous êtes à son volant : le sourire. Car ce qui caractérise nos deux modèles, quel que soit le nombre d’années qui les sépare, c’est le PLAISIR que l’on a au volant. En effet, ces dernières années, on culpabilise l’automobiliste à juste titre avec la pollution, mais n’oublions pas que l’automobile, pour beaucoup, est un plaisir et au volant d’un petit roadster, on le retrouve, ce plaisir. Pas besoin de rouler à des vitesses vertigineuses, une petite route de campagne, une musique agréable, un rayon de soleil, des lunettes de soleil et les cheveux au vent, un petit sourire au coin des lèvres, oh vous y êtes déjà ! Ai-je besoin d’en dire plus ? Je me suis régalé durant ces deux essais et même en allant travailler, ce sourire vous accompagne.
Pas besoin d’en dire plus ou d’entrer dans les détails techniques, les listes de qualités et de défauts à ne pas en finir. Cela ne servira à rien car le plaisir que ces japonaises vous apportent ne se décrit pas, il se vit à leur volant. Alors, si vous pouvez vous le permettre, pour moins cher qu’une berline de milieu de gamme, vous allez passer des moments de plaisir au volant et ça, personne ne pourra vous l’enlever. Surtout pas les passants qui vous regarderont avec sympathie. Allez, montez et en route.