C’est sans nul doute à l’occasion du dernier Mondial de l’Automobile de Paris au mois d’octobre dernier que la marque chinoise s’est faite connaître auprès du grand public. Il suffisait de voir l’affluence sur leur stand pour constater que le produit plaît, tant par son tarif alléchant que par ses qualités intrinsèques. C’est le G6, concurrent direct et affiché de la TESLA Model Y que nous proposons aujourd’hui lors d’un essai de plus de 1.000 kilomètres.
Une marque chinoise peu connue
Jusqu’ici peu connue pour ses produits, la marque XPENG entend bien se faire rapidement connaître dans l’Hexagone et arrive avec deux modèles G6 et G9 très compétitifs. Le G6 ne cache pas que sa cible est le modèle américain à succès que représente l’incontournable TESLA, et elle arrive sur notre marché avec de beaux arguments. 100% électrique bien sûr, son plus bel atout est sans aucun doute sa plateforme 800V en termes de recharge rapide ; on le verra dans le chapitre sur la recharge.
Une présentation soignée et un équipement pléthorique
Ne cherchez pas longtemps les options sur votre G6, comme à la grande époque des véhicules japonais, XPENG propose tout en série hormis la peinture métallisée et le crochet d’attelage. Affiché à 46.990 € dans cette version autonomie étendue, le G6 se situe dans la fourchette standard du marché, son équipement lui donnant un léger avantage concurrentiel.
Lorsqu’on s’installe derrière son volant c’est ce dernier que l’on remarque le plus. Son esthétique avec ses deux grosses branches laisse réellement à désirer. C’est d’autant plus regrettable car le reste est plaisant. Les matériaux employés sont corrects, la finition également mais c’est surtout le confort et le moelleux des sièges qu’on apprécie avec la fonction de bienvenue très agréable aussi (le siège se recule à la coupure de contact pour une sortie et un accès plus aisé) et revient dans la positon mémorisée dès qu’on enclenche le mode électrique.
Ce confort, on le retrouve à toutes les places avec des sièges chauffants et massants à l’avant. L’espace habitable est généreux et apprécié par les passagers. Cela se fait un peu au détriment du coffre dont la contenance est « limitée » à 571 litres. Contrairement à certains véhicules qui disposent également d’un petit coffre sous le capot avant, ce n’est pas le cas du G6.
La planche de bord contient un grand écran central et un répéteur face au conducteur, ce qui nous semble à ce jour être la meilleure configuration. L’écran central seul comme sur la TESLA est certainement le plus esthétique mais à notre avis moins pratique que les deux écrans. Le répéteur de vitesse devant vos yeux nous semble être un atout à vocation sécuritaire, plutôt que d’être obligé de détourner les yeux de la route pour constater à quelle vitesse on roule.
Comme sur tous les véhicules modernes, les commodos en commande directe se font rares, et il faut majoritairement passer par la console centrale et ses multiples menus pour accéder à l’ensemble des paramètres configurables et ils sont nombreux. On est loin lors de la prise en mains d’un simple geste pour tourner la clé et s’élancer, il faut désormais se faire expliquer les différents possibilités du système avant de pouvoir prendre la route (sans être totalement certain d’avoir fait le tour d’horizon complet et surtout d’avoir tout mémorisé !).
Un comportement sécurisant
Notre essai s’est majoritairement déroulé sous une pluie battante, conditions dans lesquelles notre G6 s’en est très bien sorti, démontrant ses bonnes qualités dynamiques. Nous avons cependant noté que certaines aides à la conduite méritaient certainement quelques mises au point. En particulier l’alerte de non tenue du volant qui est beaucoup trop sensible et qui ne semble pas toujours bien détecter que vous disposez bien des deux mains sur le volant. Un petit peu agaçant à la longue à mon sens.
Bien entendu avec ses 2.025 kg sur la balance, n’attendez pas un comportement sportif à la conduite du G6. On vit plutôt à bord dans un bon compromis confort / comportement.
Performances et autonomie de premier plan
Avec une grosse batterie de 87,5 kWh, le G6 est prêt à affronter les grands espaces. Ceci étant, il est vrai que déplacer un tel gabarit n’est pas synonyme de conduite sportive. Même s’il dispose de trois modes de conduite : Eco, Standard ou Sport, c’est certainement dans le mode Standard qui offre un excellent compromis que vous roulerez la majorité du temps. Le mode Sport n’apporte pas réellement d’impact significatif, ce n’est clairement pas la vocation première du véhicule.
Dans les réglages appréciés également, on note la possibilité de paramétrer selon quatre niveaux distincts la récupération d’énergie lorsqu’on relâche l’accélérateur : du mode « one pedal » très agressif (dans le plus pur style TESLA) mais qui peut s’avérer pénible à la longue, surtout pour les passagers, à un mode beaucoup plus léger où le frein moteur est à peine perceptible.
De plus de 300 kilomètres sur autoroute à plus de 450 kilomètres sur route, l’autonomie et la recharge rapide sont certainement les meilleurs arguments pour une clientèle de forts rouleurs. Si vous êtes plutôt citadin, le G6 n’est peut-être pas à privilégier (en particulier à cause de son gabarit).
Ce premier essai d’un véhicule de la marque XPENG est plutôt une excellente surprise. Le G6 avec son équipement ultra complet et ses performances de recharge rapide s’avère être une très bonne solution pour ceux qui doivent rouler beaucoup. Le confort est au rendez-vous, le prix est compétitif, il n’y a guère que les systèmes d’aide à la conduite, un peu trop intrusifs à notre goût qui sont à améliorer mais gageons que ce sera bientôt le cas dans le cadre d’une mise à jour logicielle accessible à l’ensemble du parc déjà roulant.