FORD présente avec son Kuga de troisième génération une offre inédite de motorisations pour couvrir tous les besoins possibles du marché : essence, Diesel, micro-hybridation, hybride, hybride rechargeable, parfois quatre roues motrices, et bientôt hybride compatible éthanol. Est-ce suffisant pour se démarquer sur un segment particulièrement ciblé par l’ensemble des constructeurs ? Début de réponse avec la version hybride quatre roues motrices intelligentes “intelligent all wheel drive”.
Vignale, la finition haut de gamme de FORD, dispose d’éléments esthétiques spécifiques, à commencer par la logotypie Vignale sur la porte de coffre qui vient remplacer la désignation habituelle du modèle. Un choix atypique : “mais quel est ce modèle Vignale, chez FORD ?” m’a-t-on dit. Dans les autres atours : grille de calandre spécifique, jantes alu chromées (yankee !), bandeaux de porte et entourages d’antibrouillards chromés… Cette version assume son orientation luxe à l’extérieur, et à l’intérieur tout autant avec une sellerie cuir spécifique badgée Vignale, et un volant spécifique. En dehors de la finition, les codes du style de ce KUGA sont cohérents avec la gamme actuelle de FORD, avec une calandre proéminente notamment. C’est facilement identifiable, relativement homogène, tout en restant franchement consensuel. Besoin de plaire au plus grand nombre oblige, le style y laisse malheureusement un peu de caractère.
A l’intérieur, pas d’effet “waouh” : FORD a fait le choix d’une console centrale avec de nombreuses commandes physiques (climatisation, radio, aides à la conduite). Cette console est surmontée d’un écran de huit pouces qui embarque le système FORD SYNC3, assez réactif, mais qui ne se manipule que de façon tactile ! Si cela pourra plaire à certains en termes d’ergonomie – pas besoin de jongler dans les menus pour régler la température de chauffage – l’ensemble est assez désuet et donne un aspect un peu daté, quand on compare avec ce que d’autres constructeurs généralistes proposent désormais (grandes dalles tactiles, double écran etc.). C’est dommage car par ailleurs les matériaux choisis sont robustes, les assemblages bien réalisés, le haut de planche de bord est bien traité. Les sièges sont accueillants et confortables, tout en manquant de maintien latéral. Je regrette le ressenti des suspensions un peu trop fermes à mon goût, sans doute lié au poids supplémentaire batterie / moteur de l’hybridation qu’il faut compenser pour le comportement général de l’auto.
D’un point de vue technologique, pas d’impasse majeure sur l’équipement proposé. Le combiné d’instrumentations est entièrement numérique sur 12,3 pouces dès le deuxième niveau de gamme. Ce combiné offre de nombreuses possibilités d’affichage, et est particulièrement informatif dans cette version hybride pour différencier les modes de conduite et les appels d’énergie. Tout y est côté aides à la conduite : régulateur adaptatif, alerte au franchissement de ligne, freinage anticollision, éclairage adaptatif, parking automatique, caméras avant et arrière avec vision 360°. J’ai particulièrement apprécié l’éclairage adaptatif intelligent qui couple l’orientation du faisceau lumineux à la caméra de conduite, C’est un vrai plus en termes de sécurité de nuit. Mention spéciale aussi à la sono Bang & Olufsen : très agréable notamment en conduite… électrique. Et enfin l’éclairage d’ambiance “bleuté” sur l’ensemble de l’habitacle incite au zen, et a particulièrement plu à ces dames lors de l’essai.
Une technologie hybride éprouvée anime cette version de Kuga. Il s’agit ici d’un gros moteur atmosphérique de presque 2,5 litres de cylindrée, qui fonctionne en cycle Atkinson, pour un meilleur rendement, accouplé à une machine électrique à travers une transmission a train épicycloïdal CVT. Cette technologie est partagée avec TOYOTA, c’est le gage d’un système particulièrement efficient pour tous les modes de conduite. L’ensemble développe 190 chevaux en puissance combinée.
Comme pour toutes les hybrides, le démarrage se fait dans le silence en mode électrique et il est possible de conduire à basse vitesse sans enclencher le moteur thermique. Néanmoins avec une batterie de seulement 1,4 kWh, ne comptez pas faire vos trajets pendulaires domicile-travail dans ce mode (il y a la version hybride rechargeable pour cela). Assez vite le moteur thermique prend le relais, en douceur, en ressenti de conduite et pour vos oreilles. L’insonorisation est particulièrement soignée. S’il est possible de choisir plusieurs modes de conduite, le mode par défaut est celui qui correspond le mieux au tempérament de l’auto. Le système hybride se débrouille parfaitement bien tout seul.
Les performances sont suffisantes pour la plupart des situations de conduite, avec moins de 10 secondes pour le 0 à 100 km/h. FORD a réussi le traitement de sa CVT qui simule des passages de rapports. Ainsi la CVT limite la sensation de “moulinage” et le bruit associé lors des appels de puissance brusques. J’ai trouvé le système plus convaincant et plus dynamique que sur le dernier RAV4. La transmission intégrale disponible sur cette version n’est pas permanente et s’enclenche au besoin en fonction des situations de conduite. Sans l’affichage des modes de traction sur l’écran principal, bien difficile de dire quand les roues arrière sont entraînées.
En termes d’autonomie, le constructeur affiche jusqu’à 950 kilomètres en norme WLTP et une consommation moyenne de moins de 6 l/100 km. Ce que j’ai pu vérifier au cours de l’essai : pour 330 kilomètres effectués sur tous types de trajet, la consommation moyenne de sans plomb s’est élevée à 5,9 l/100 km. C’est une vraie prouesse pour un véhicule de ce type, haut sur pattes et qui affiche près de 1.800 kilos sur la balance. Cela permet de limiter la facture énergétique à l’heure de l’envolée des prix du carburant. Et pour faire encore mieux FORD proposera bientôt une compatibilité d’origine E85 sur cette motorisation hybridée.
L’américain FORD signe avec son Kuga de troisième génération un véritable couteau suisse du point de vue de l’offre de motorisation disponible, sans équivalent pour l’instant. Polyvalent à l’usage, à niveau côté technologie, bien placé en tarifs, efficace en consommation, il ne lui manque qu’un petit supplément d’âme pour être un choix qui allierait raison… et passion.