Coup de griffes SOUS HAUTE-TENSION

PEUGEOT 308 PLUG-IN HYBRID 225 e-EAT8 GT PACK

45.550 €

4/5
Pour
  • Lignes flatteuses et coloris originaux
  • Performances et comportement dynamique quasi sportifs
  • Gestion électrique / thermique exemplaire
Contre
  • Economies à attendre toutes relatives
  • Habitabilité réduite pour les forts gabarits
  • Interface homme- machine avec quelques défauts

PEUGEOT rejoint l’ensemble des constructeurs pour proposer des véhicules hybrides à même de satisfaire les attentes des clients et les injonctions réglementaires à électrifier l’ensemble du parc automobile. Car point de salut pour les simples véhicules thermiques, leur fin est annoncée dans pas (très) longtemps. Il est donc désormais inconvenant de refuser de passer à l’électrique, même si l’on n’y entre que par le bais d’une bi-motorisation, dite hybride, conjuguant le traditionnel moteur thermique aux moteurs électriques. Sur la nouvelle 308 hybride, la greffe passe plutôt bien et nous verrons lors de cet essai qu’il reste malgré tout quelques progrès à faire pour que le tableau soit sans défauts.

Si belle en sa robe verte, chamarrée de noir

D’abord, il faut bien convenir que la ligne de la nouvelle 308 fait réellement tourner les têtes sur son passage, signe qu’elle est bien dans l’air de son temps, voire même proposant un peu d’audace et d’originalité. La teinte métallisée verte Olivine dont était parée notre monture profitait d’une capacité à changer de tonalité suivant l’éclairage : ainsi, elle pouvait passer d’un vert clair en plein soleil à d’autres plus sombres sans luminosité, avec même un kaléidoscope assez déroutant au coucher de soleil ou en tournant simplement autour de la voiture. Seule cette teinte, parmi les six disponibles, ne nécessite pas de surcoût. De plus, si d’ordinaire les accastillages noirs sont peu valorisants, en particulier sur les roues, ici le noir apporte une certaine classe et se marie excellemment bien avec les reflets changeant de la peinture. A noter que le sigle PEUGEOT trônant sur la calandre et le coffre a pris de l’embonpoint, et revient à un graphisme utilisé au début des années 60, sur fond noir, le résultat étant plutôt réussi.

Une fois à bord, oui on peut dire “welcome aboard”, l’ambiance très sombre devient assez futuriste dès que le contact est mis. On découvre alors, face au conducteur, un tableau de bord configurable selon ses envies, que ce soit en termes de couleur ou d’informations, et un large écran tactile central. Un fin bandeau lumineux, là encore configurable en couleur, souligne agréablement le pourtour du cockpit. La sellerie est très belle, bien finie, et les matériaux utilisés un peu partout sont agréables à l’œil et au toucher. Mention “bof” toutefois pour les moquettes, bien trop “cheap” et salissantes avec peu d’espoirs de retirer les inévitables grains de sable apportés par les chaussures. Pour continuer sur les complaintes, la faute à un tunnel central (trop ?) large, l’assise des sièges avant est peu large, même pour un gabarit standard, ce qui rend difficile le verrouillage de la ceinture de sécurité. Enfin, le volant est bien trop carré et “tarabiscoté”, sûrement pour valoriser le sportif moyen, mais assurément pas pour rendre la conduite agréable : il est dur au toucher et la jante n’est même pas ronde. Le comble, bien qu’aplati à son sommet, il masque le bas du tableau de bord, même si réglé “posé sur les genoux”…

Passons à l’arrière, où l’on ne devra pas être trop exigeant, en particulier les adultes, puisque les genoux touchent vite les sièges avant et le dossier est bien trop droit pour rendre un voyage au long court confortable. Le coffre est quant à lui assez large et long, mais manque de profondeur (hauteur) avec un seuil assez haut.

Attention, féline jusqu’au bout des pneus

Le tour du propriétaire étant fait, passons au vrai sujet, à savoir la partie dynamique, car nos tempéraments latins ne se contentent pas que de cosmétiques… Côté châssis, rien à redire sur cette nouvelle 308, on est bien en présence d’une voiture qui respecte les desiderata du conducteur, avec des trajectoires millimétrées mais “fermes” et dynamiques, la précision se paie avec quelques concessions au confort. Donc, les adeptes du “pullman” à la mode CADILLAC des 60’s peuvent passer leur chemin… Une fois rassuré sur l’aptitude à suivre la trajectoire, on peut compter sans faille sur des freins capables d’assurer en toutes circonstances, avec cependant une nette tendance à mordre sans vergogne le bitume, même en ayant une godasse de plume ! Agressifs alors ? Un peu oui, comme l’impression générale dégagée par cette voiture pour le moins vitaminée à tous les étages… C’est que le moteur, fort de 180 chevaux, est loin d’être à la peine, excellemment secondé par une boîte automatique huit vitesses, dont le passage des rapports est efficacement géré, quel que soit l’effet recherché (cool à sportif). Même sans le “i” accroché au badge “GT”, cette 308 ne cache donc pas une certaine “filiation” avec la célèbre Lionne enragée des années 80-90, ce qui ravira les plus énervés d’entre nous. Mais pour faire patte de velours, il faudra être très calme aux manettes !

Des promesses, à qui veut bien les croire, et les comprendre…

Maintenant, il est temps d’aborder la section “électrique” de la bête, principal argument d’achat de ladite bête. Je ne vous cacherai pas mon scepticisme quant à d’éventuelles économies d’énergie, donc de réduction de budget d’utilisation, car mes vieux cours de physique m’ont imprimé dans la tête que “rien ne se crée, tout se transforme”. Donc, les seules économies à envisager seront celles faites lors de rechargement hors de votre domicile, chez votre employeur ou sur un parking de grande surface. Sinon, il est intéressant par exemple de passer sur l’électrique lorsque l’on est en ville, pour éviter de polluer les espaces de vie de nos concitoyens. Mais ne comptez pas tenir éternellement sur les batteries, l’autonomie est très limitée, théoriquement d’environ 54 kilomètres (indiquée au compteur) mais plus réalistement autour de 25 kilomètres. Et au regard d’un réservoir d’essence limité, ne pas croire que l’on peut traverser la France sans escale(s) ! Ce qui est bien, c’est que l’on puisse recharger tout en roulant, sans que l’on en pâtisse sur les performances. Le mode de traction, tout électrique, hybride ou thermique est à sélectionner avec un bouton dédié sur la console centrale, et il est impossible de déceler le basculement sur les différentes motorisations, ce qui est bluffant. Il est même peu évident de savoir dans quel mode l’on est, mis à part une couleur changeante sur le tableau de bord… Attention, il faut parfois activer une fonction via le commodo gauche pour passer en électrique, ce qui n’est vraiment pas évident !

Après l’électronique, voici l’informatique et autres assistances pour nous faire des misères

La gestion globale de la voiture passe par l’utilisation de l’écran tactile, lequel est très réactif et assez intuitif. Néanmoins, il faudra passer pas mal de temps, de préférence à l’arrêt, pour apprivoiser l’IHM (interface homme-machine), et je peux vous assurer que c’est bien là que le bât blesse. Si vous n’êtes pas issus du bureau d’étude PEUGEOT, il faudra faire preuve de persévérance… Je dis ça parce que, bien que pas complètement old-fashion, il m’a fallu pas loin d’un week-end complet et 800 kilomètres pour comprendre (à peu près) le truc ! Je n’ose même pas imaginer la génération des 70 ans et plus avec ce type d’engins : il est sûr que le véhicule restera sur le mode de transmission réglé à la livraison. Bon, j’exagère sûrement mais il y a un gros travail à faire pour rendre tout ça plus simple, tout le monde ne peut prétendre connaître les protocoles dignes d’un vol spatial Terre – Lune.

On peut également déplorer que la connexion du smartphone est pour le moins aléatoire, avec des déconnections intempestives (parfois en plein guidage routier), ensuite impossible à reconnecter sauf après arrêt ou d’innombrables tentatives. Ce même appairage fait également disparaître l’accès direct au module “Energie” sur l’écran, passage indispensable pour gérer la recharge des batteries en roulant. Un bouton dédié aurait été plus simple… Pour finir, j’avoue que les assistances sécuritaires tel que le maintien sur la voie sont toujours tellement intrusives, et violentes, et systématiquement remises en route, que c’est usant et parfois déroutant à la conduite.

Cette nouvelle 308, version Hybrid, est un bel exemple du savoir-faire PEUGEOT en termes de design et de dynamique. La greffe de motorisation électrique en assistance / relais à celle thermique a parfaitement été maîtrisée et est à même de répondre aux besoins actuels des automobilistes. Cette voiture est donc bien née et est un bel outil pour le conducteur en mal de sensations fortes, elle ne démérite pas son appellation “GT” pour son tempérament. Une clientèle plus posée, en recherche de vrai confort, pourrait ne pas y trouver son compte. Gageons que mon expérience en demi-teinte des nombreux réglages et configurations devraient s’effacer dans le temps, l’expérience et la persévérance venant à bout des dernières difficultés et réticences. Une mise à jour du “firmware” sera cependant indispensable pour corriger les petits bugs qui pourrissent l’expérience 2.0 à bord de cette voiture. Il est clair qu’ayant basculé dans l’ère de l’électrique et de l’assistanat, il nous est difficile de ne pas pouvoir accéder à l’excellence, puisqu’il ne s’agit finalement que de quelques lignes de code pour que la vie soit plus belle. Allez, malgré un tarif copieux, même avec ces quelques désagréments, la nouvelle 308 Hybrid peut prendre sa place dans la bataille démazoutée !

Fiche technique

Moteur

Type thermique

Essence 4 cylindres 16 soupapes turbo injection directe

Type électrique

NC

Transmission

Traction – BVA8

Cylindrée

1598 cm³

Puissance thermique

180 ch
6000 tr/min

Puissance électrique

110 ch
2500 tr/min

Puissance cumulée

225 ch

Couple thermique

250 N m
1750 tr/min

Couple électrique

320 N m
500 tr/min

Couple cumulé

360 N m

Energie

Hybride
Dimensions & Poids

Longueur

4.367 m

Largeur

1.852 m

Hauteur

1.441 m

Poids total

1633 kg
Capacités

Réservoir

40 L

Nombre de places

5 places
Performances

Vitesse maximale

235 km/h

0 à 100km/h

7.5 s

Autonomie électrique

59 km
Environnement

Emission CO2

27 g/km
Consommations

Consommation mixte carburant

1.2 L/100km

Consommation mixte électrique

21 kWh/100km
Garantie
Batterie

Type

Lithium Ion

Capacité

12.4 kWh