Après avoir enchanté des générations d’amateurs pendant un demi-siècle, la Golf GTI s’apprête à tourner une page déterminante de son histoire. Si le nom de Golf subsiste pour une neuvième génération, celle-ci prendra vraisemblablement la forme d’un véhicule électrique selon les déclarations récentes des dirigeants de VOLKSWAGEN. Un futur dans lequel le côté survolté de la compacte à succès s’exprimera différemment. Alors, peut-être pour provoquer encore plus de regrets, la marque a relancé une version Clubsport, déjà proposée avec la Golf 7, mais encore un peu plus musclée.
Un caractère bien trempé
Avec les 300 chevaux délivrés par son bloc 2.0 TSI, la Golf GTI Clubsport vient s’intercaler entre la GTI “de base” que d’aucuns pouvaient trouver d’une puissance insuffisante avec 245 chevaux “seulement”, et la Golf R “20 ans”, offrant 333 chevaux. Proposée uniquement avec une boîte DSG à sept rapports, notre Golf GTI Clubsport revendique un 0 à 100 km/h en 5,6 secondes, tandis que la vitesse de pointe est bridée électroniquement à 250 km/h. Sur le papier, notre “simple traction” ne devrait pas manquer de souffle avec 400 Nm de couple dès 2.000 tr/mn. Cette version Clubsport est dotée d’un amortissement piloté destiné à gérer le comportement dynamique de la voiture selon les souhaits du conducteur. Parmi les modes proposés, notons une anecdotique configuration Nürburgring définie par les ingénieurs de la marque pour vous aider à établir un chrono sur la boucle Nord du célèbre circuit. Et si les propositions prédéfinies ne vous conviennent pas, vous pouvez aussi configurer vos réglages en mode manuel à votre convenance. Notons aussi la présence d’un différentiel électronique assistant le train avant pour faire passer la puissance lors des remises de gaz en sortie de virage.
Design expressif
Si vous voulez vous fondre dans la masse, la Golf GTI Clubsport n’est pas faite pour vous. Par contre, si vous aimez voir des têtes envieuses ou admiratives se tourner sur votre passage, vous serez comblé ! Agressive à souhait, notre Golf dispose d’appendices spécifiques qui la différencient des versions classiques et affichent son appartenance au monde des sportives. A l’avant, impossible de manquer l’imposant bouclier noir doté d’un motif en nid d’abeilles qui intègre les entrées d’air élargies et soulignées par deux appendices couleur carrosserie. Et l’arrière n’est pas en reste. Avec son diffuseur spécifique intégrant à chaque extrémité une sortie d’échappement ovale, avec son becquet proéminent en deux parties, la poupe apporte elle aussi son lot de muscles à notre bombinette. Divers liserés et logos GTI, évidemment de couleur rouge, marquent son appartenance à la dynastie. Enfin, et même si ce n’est pas la modification la plus spectaculaire, la garde au sol est réduite d’une dizaine de millimètres au profit d’une tenue de route améliorée.
Habitacle modernisé
Si le style extérieur est décomplexé, l’aménagement de l’habitacle reste proche de celui d’une Golf 8 classique, ce qui constitue un compliment en termes de qualité perçue des matériaux et d’assemblage. Le caractère dynamique de notre monture se caractérise par des sièges en cuir perforé gris, typés sport, ornés de liserés rouges et siglés GTI. Le rouge se retrouve également par touches discrètes disséminées dans l’habitacle (volant, contreportes, surpiqûres, éclairage,…) pour confirmer si besoin en était, l’appartenance à la lignée sportive de la gamme.
Tout nouveau conducteur trouvera rapidement les bons réglages pour être à l’aise derrière le volant. Mais il sera tout aussi rapidement décontenancé par l’ergonomie de l’écran tactile de dix pouces qui centralise de nombreuses fonctions de notre Golf et qui demande une sérieuse période d’apprentissage. Entre la Golf 7 et la Golf 8, VOLKSWAGEN a souhaité sacrifier à la mode du tout numérique pour diminuer le nombre de commandes physiques et renforcer la sensation de modernité. Il semble que les ingénieurs aient encore un peu de travail afin d’améliorer la limpidité du système d’info-divertissement et son ergonomie.
A l’arrière, deux passagers sont bien installés, mais ne disposent pas d’une visibilité avant exemplaire en raison de la forme des dossiers avant monoblocs avec appuie-têtes intégrés. Avec 374 litres, le volume du coffre se situe dans la moyenne pour une berline compacte.
Multiples talents
Une pression sur le bouton “Start”, et le moteur s’ébroue avec un ronronnement soutenu qui ne passe pas inaperçu, mais qui met immédiatement dans l’ambiance. Sélection du mode “Confort” plus adapté à un usage quotidien et départ pour un parcours routier de 500 kilomètres. Toutes les appréhensions liées au caractère sportif de notre Golf sont rapidement gommées. Les sièges offrent un bon maintien et se montrent confortables à l’usage, y compris pour les lombaires. Certes, les amortisseurs restent fermes notamment en ville sur les ralentisseurs, mais sans nuire véritablement au confort dès lors que la vitesse est adaptée. La puissance du moteur ne faiblit pas dans les accélérations, y compris en sortie de péage sur l’autoroute (les seuls moments où ils donnent du plaisir), la boîte DSG remplissant son office et parvenant à transmettre les 300 chevaux aux roues avant. Notre GTI, même avec cette version Clubsport se montre donc tout à fait adaptée à un usage quotidien. Le seul grief reste le maniement de l’écran central où même une modification basique de la climatisation nécessite d’éloigner les yeux de la route bien trop longtemps.
La consommation reste maîtrisée avec une moyenne de 7,9 litres sur un parcours mixte nationales/autoroutes accompli aux allures légales. Avec un réservoir de 50 litres, l’autonomie se montre cependant un peu limitée.
Sur les petites routes sinueuses de l’arrière-pays breton, la GTI se montre très vive, le DCC réglé en mode “Sport” limitant les débattements des suspensions. La motricité à allure soutenue reste de haut niveau et le conducteur ne boude pas son plaisir à l’exception de l’utilisation des palettes de la boîte DSG en mode manuel, solidaires du volant mais surtout trop petites pour un maniement instinctif.
En conduisant notre GTI, il est difficile d’oublier qu’elle est l’une des dernières représentantes de l’ancien monde dans lequel le plaisir de conduite avait toute sa place. Nostalgie, quand tu nous tiens… C’est pourquoi nous lui pardonnons bien volontiers ses quelques petits défauts pour ne retenir que l’essentiel : cette version Clubsport mérite tout votre intérêt !