SUV familial de référence en Europe, la troisième génération de Tiguan vient de voir le jour. Pour renouveler son best-seller, VOLKSWAGEN mise sur un style plutôt consensuel : remplacement des lignes tendues et des nervures par des courbes plus marquées et reprise de blocs éprouvés, y compris Diesel pourtant boudés par le marché. Gros restylage ou nouvelle génération ? Pour en avoir le cœur net, nous avons essayé une version animée par le TDI bien connu de 150 chevaux.
Un look moins affirmé
A trois centimètres près, cette troisième version du Tiguan n’évolue pas par ses dimensions, mais rompt avec le style anguleux qui la caractérisait. D’aucuns pourront le regretter, mais les rondeurs de la proue et la poupe validées par VOLKSWAGEN, s’inscrivent dans la cohérence visuelle de la marque, en se rapprochant de la gamme ID électrique.
Dans la pénombre, la nouvelle génération de Tiguan est aisément identifiable à l’avant par un bandeau LED reliant des projecteurs plus effilés que les précédents. Les feux arrière, sur fond noir, débordent largement sur les ailes et bénéficient eux aussi d’une ligne lumineuse rouge traversant le hayon. Deux entrées d’air largement dimensionnées sont positionnées aux extrémités du pare-chocs et permettent de pallier l’absence de calandre pour assurer la ventilation des organes mécaniques.
Mais la véritable nouveauté, c’est à l’intérieur qu’on la découvre, avec une planche de bord transformée qui intègre de vastes écrans numériques, illustrant de façon spectaculaire la mue du Tiguan vers le numérique.
Habitacle moderne et spacieux
En ouvrant la porte de notre Tiguan, le regard se pose immanquablement sur la nouvelle planche de bord et surtout sur le vaste écran central de quinze pouces. Associé à un affichage tête haute projeté directement sur le pare-brise, cet écran est proposé en option sur notre finition Elegance. A défaut, la variante “ordinaire” de l’écran mesure tout de même 12,9 pouces, ce qui devrait suffire ! Point névralgique de commandement des fonctions multimédia, des aides à la conduite et réglages du véhicule, il bénéficie de raccourcis permettant d’en faciliter l’utilisation.
Face au conducteur, le combiné digital multiplie les possibilités d’affichage sur un écran de dix pouces tandis que les touches présentes sur le volant ont quitté le mode sensitif pour redevenir mécaniques au grand bénéfice des utilisateurs. Devant le passager, la partie droite de la planche de bord est revêtue d’un large bandeau noir laqué et propose dans notre finition Elegance pas moins de dix couleurs pour l’éclairage d’ambiance. Sur la console centrale, deux chargeurs à induction ventilés, vide-poches et porte-gobelets sont de la partie.
Le Tiguan 3 innove aussi avec l’apparition d’une molette multifonction en lieu et place du traditionnel levier de vitesses, qui migre derrière le volant et prend la forme d’une commande rotative. La molette située entre les sièges permet notamment de déterminer le volume sonore des différents équipements sans recourir à l’écran central, de choisir les atmosphères lumineuses du Tiguan, ou plus intéressant, de paramétrer le système de suspension active DCC Pro apte à gommer les défauts de la route pour les véhicules qui en sont équipés (option à 1.200 €). Trois possibilités sont offertes : confort, sport ou critères individualisés.
Le conducteur trouve aisément ses marques dans les confortables sièges avant chauffants et massants, labellisé ErgoActive côté conducteur et toute la famille bénéficie d’un espace largement suffisant pour voyager dans d’excellentes conditions. Même les grands ados installés à l’arrière ne râleront pas pour la place aux genoux, d’autant qu’ils pourront brancher leurs consoles ou téléphones sur deux prises USB-C pour les recharger. Pas belle, la vie ?
Le Tiguan 3 conserve un sens de l’hospitalité développé lié à ses côtes généreuses et à sa modularité. Pas d’impasse sur la banquette arrière qui coulisse sur dix-huit centimètres ou son dossier inclinable. Le volume du coffre gagne quelques litres grâce à l’absence de kit anti-crevaison rendu obsolète par des pneumatiques auto-colmatants. Avec 652 litres en configuration normale, il demeure l’un des meilleurs de la catégorie et peut même atteindre 1.650 litres en rabattant la banquette arrière.
Dans sa finition Elegance, haut de gamme “confort” du Tiguan, notre modèle est particulièrement bien équipé. Nous citerons notamment le vitrage en verre acoustique, le coffre à ouverture et fermeture par simple geste du pied, les projecteurs intelligents Matrix LED, le “Park Assist Plus” avec fonction mémoire pour les lieux de stationnement habituels, la conduite semi-autonome, le toit coulissant panoramique ou encore le système de vision périmétrique à 360°.
Décomplexé vis-à-vis de la concurrence
Pour son SUV familial, VOLKSWAGEN a choisi de s’appuyer sur deux blocs éprouvés afin d’offrir une gamme complète d’ici la fin de l’année 2024. Il remet au goût du jour son quatre cylindres essence 1.5 proposé soit en hybridation légère 48V pour une puissance de 130 ou 150 chevaux, soit en version hybride rechargeable délivrant 204 ou 272 chevaux. De même, il utilise le bien connu 2.0 TDI en deux variantes, 150 chevaux pour le Tiguan deux roues motrices, ou poussée à 193 chevaux pour le 4MOTION avec sa transmission intégrale. Toutes ces motorisations sont associées à des boîtes automatiques DSG à six rapports pour les hybrides rechargeables et à sept pour les autres.
La nouvelle génération de Tiguan se décline en cinq niveaux de finition : Tiguan, Life Plus, Elegance, R-Line et R-Line Exclusive auxquels se rajoute une édition spéciale VW Edition. La fourchette de prix déterminée par VOLKSWAGEN est particulièrement ambitieuse vis-à-vis de la concurrence. La gamme démarre en effet à 39.450 € pour la version 1.5 eTSI de 130 chevaux en finition de base Tiguan, tandis qu’à l’autre extrémité, l’hybride rechargeable 272 chevaux culmine à 66.300 € en finition R-Line Executive, la plus riche en équipements.
Le constructeur justifie cette politique par un niveau d’équipements relevé, ce qui est vrai. Et pour les gros rouleurs qui opteront pour un SUV avec motorisation Diesel, la concurrence est faible. En France, même s’il ne joue pas dans la même cour, seul le CITROËN C5 Aircross dispose d’un bloc Diesel qui ne développe que 130 chevaux, mais qui sera facturé 8 à 10.000 € de moins. Chez les coréens, l’écart est sensiblement identique avec le KIA Sportage ou le HYUNDAI Tucson.
Les charmes retrouvés du Diesel
Même si l’insonorisation a fait de gros progrès, on les avait presque oubliés ces claquements audibles au ralenti et ce grondement caractéristique à l’accélération. Pourtant, bien que tombés aujourd’hui en disgrâce, les moteurs Diesel représentaient presque trois ventes sur quatre pour les véhicules neufs du temps de leur splendeur ! De petits inconvénients sonores bien vite oubliés, notamment sur grands parcours, face à la prestation du TDI 150 qui permet des relances vigoureuses à bas régime grâce à son couple de 360 Nm délivré dès 1.600 tr/mn. Un confort de conduite agréable à exploiter aussi sur les routes sinueuses du réseau secondaire, agrément accentué par l’amortissement piloté réglé en mode “confort” qui absorbe avec efficacité les imperfections de la chaussée.
Certes, notre Tiguan ne brille pas par son agilité en raison de son gabarit et de sa hauteur. Même en mode sport, ne comptez pas sur lui pour sauter de virage en virage, d’autant que le freinage, sans être pour autant problématique, manque un peu de mordant. Mais sur le fond, surtout avec un Diesel, ce n’est pas sa vocation. C’est une excellente machine à rouler, qui vous permettra de vous déplacer en famille dans des conditions de confort optimales, sans grever votre budget carburant. Sur le chapitre des consommations, avec 6,5 litres relevés sur autoroute ou 5,7 litres sur parcours routier effectués en respectant les limites légales, le TDI brille encore par sa frugalité et son autonomie supérieure à 800 kilomètres.
Si le Tiguan est maintenant bardé d’aides à la conduite automatiquement enclenchées lors du démarrage du moteur, celles-ci peuvent heureusement être désactivées via un menu spécifique. Une réserve concerne la lecture des panneaux quelquefois peu fiable qui génère des alertes sonores injustifiées. Le Start & Stop pourrait aussi être amélioré car le moteur ne redémarre pas au lâcher de frein, mais à l’appui sur l’accélérateur. Il génère donc un temps de latence lié au démarrage du TDI qui peut être préjudiciable pour la sécurité en cas de forte circulation pour traverser une route par exemple.
Spacieux et très confortable, le Tiguan 3 renforce sa vocation familiale et conserve des arguments à faire valoir, comme sa faible consommation et la souplesse de son Diesel, ses équipements haut de gamme ou encore sa modularité. Il mérite donc tout votre intérêt en motorisation TDI si vous effectuez plus de vingt mille kilomètres par an.
Bruno ROUMEGOUX (30 mai 2024)