A une époque où tout le monde n’a d’yeux que pour les SUV et que toutes les discussions devant la machine à café ne tournent, lorsque l’on parle d’automobile, qu’autour de l’électrification ou de l’hybridation, ce double essai fait vraiment du bien. Un double essai de « berlines-coupés » thermiques. Et pas n’importe quelle « berline-coupé », il s’agit de la dernière génération de la BMW Série 4 Gran Coupé, version coupé de l’iconique Série 3. En essayant ces deux versions, ou plutôt ces deux motorisations, nous faisons ici un peu le grand écart dans la gamme, relativement réduite il faut le dire, entre la 420d et son quatre cylindres Diesel de 190 chevaux, et la M440I disposant du mythique six cylindres en ligne essence développant ici 374 chevaux. Deux caractères mécaniques forcément différents mais deux véhicules qui vous réconcilient, si vous en aviez besoin, avec les berlines qui n’ont pas besoin de bornes de recharge.
Après le débat, le charme opère
Un sujet fait systématiquement parler ces derniers temps lorsqu’un nouveau modèle BMW est présenté, et plus encore avec cette Série 4, la fameuse calandre et ses haricots désormais verticaux. Je n’alimenterai pas plus le débat puisque de toute façon l’esthétique est une affaire de goût mais je vais quand même donner mon avis. Je trouve que lorsque la calandre est noire, ce nouveau design va très bien avec la ligne de la Série 4 que ce soit en coupé ou en Gran Coupé comme ici. Par contre lorsque cette calandre est chromée ou gris clair comme sur notre M440i, on ne voit plus qu’elle, comme le nez au milieu du visage et cela me plaît un peu moins. Voilà sujet clos.
Pour le reste le design de cette berline-coupé est tout simplement magnifique et allie sportivité, merci aux finitions M Sport, et extrême élégance. Elle se distingue clairement de la Série 3 dont elle est dérive et rien que pour ça le surcoût d’environ 3.000 euros est justifié. Difficile par contre de faire la différence entre nos deux versions en termes de design. Seule une personne avertie remarquera les spécificités de la M440i, ses rétroviseurs M gris, sa couleur de calandre dans le même ton, son minuscule becquet, ses sorties d’échappement carrées ou ses jantes de vingt pouces. Les deux sont magnifiques avec un vrai look de GT quatre portes mais difficile de ne pas craquer pour le Tansanitblau métallisé de la 420d. En termes de gabarit, cette nouvelle génération gagne quatorze centimètres en longueur par rapport à la précédente pour atteindre 4,78 mètres, ce qui devrait être un plus pour l’habitabilité arrière.
L’intérieur d’un vrai premium
Lorsqu’on pénètre dans l’habitacle de cette Série 4 Gran Coupé, on sait tout de suite deux choses. Il s’agit d’un véhicule clairement premium et il s’agit d’une BMW. Qualité des matériaux irréprochable, position de conduite parfaite, ergonomie au top, aucun doute à avoir. Cette impression de luxe est encore plus frappante avec ces couleurs sublimes de cuir, beige pour la M440i et Cognac pour la 420d. L’équipement de nos deux versions d’essai est bien évidemment pléthorique mais assez classique. Affichage tête haute, large écran tactile de 10,3 pouces, sièges électriques à mémoire, surlignage LED paramétrable dans tout l’habitacle, caméra 360 degrés etc. La liste serait bien sûre trop longue puisque, comme je vous le disais, ici toutes les options ont été cochées. Comme d’habitude chez les constructeurs premium allemands, la facture augmente sérieusement en conséquence. Globalement, étant habitué aux intérieurs BMW, je n’ai donc pas été déçu bien au contraire, ni dépaysé. Par contre, deux éléments peuvent encore être améliorés selon moi. Le premier est l’ergonomie de l’interface Connected Drive qui oblige à naviguer de manière assez peu intuitive dans les sous-menus pour atteindre certains réglages comme la configuration du superbe affichage tête haute. Le deuxième, mais qui sera vite réglé, c’est l’impression que cet intérieur date déjà un peu et n’est pas assez moderne ou « technologique ». Lorsqu’on le compare aux très « High Tech » présentations intérieures de certaines de ses concurrentes allemandes, cette disposition d’écran hyper traditionnelle ne provoque pas le waouh qu’on est en droit d’attendre d’une berline de ce standing. Mais BMW nous a montré notamment à bord de l’i4 que ce n’est qu’une question de temps avant que l’immense dalle horizontale soit installée également à bord de cette Série 4. Sans doute lors d’un futur restylage.
En termes d’habitabilité, rien à redire aux places avant ou au niveau du coffre qui affiche 470 litres, par contre j’ai trouvé l’espace aux jambes à l’arrière légèrement plus restreint qu’à bord d’une Série 3 par exemple. Ceci est sans doute dû à la garde au toit modifiée, touche stylistique indispensable pour lui donner cet air de coupé si réussi. A noter que cette Gran Coupé est une simple quatre places.
Au volant de la 420d xDrive (56.850 €), la raison
Voulant y aller crescendo commençons par la conduite de la raisonnable 420d. La 420d est équipée du bien connu quatre cylindres de deux litres. Ce moteur amélioré et optimisé au fil des années par le constructeur bavarois n’est pas un monstre de puissance mais est plein de bonne volonté à la fois au niveau de sa discrétion sonore et de son onctuosité que des performances qu’il délivre. Il est cette fois aidé par une micro-hybridation à 48 V et 8 kW, ajoutant onze chevaux aux 190 chevaux du bloc thermique. Les 400 Nm de couple atteints dès 1.750 tr/mn autorisent quant à eux une conduite sur un filet de gaz, tout en générant une sensation de poussée qui procure d’agréables sensations sans avoir à se secouer. Ce quatre cylindres Diesel sait aussi maîtriser sa consommation, aux alentours des 6,2 l/100 km après avoir emprunté tous les types de routes. Un excellent résultat pour une berline à quatre roues motrices de 1.835 kilos.
Exclusivement proposée en boîte automatique à huit rapports, notre modèle bénéficiait en outre de l’option Sport pour cette transmission (200 €) capable de montées de rapports absolument imperceptibles. Une habitude ces dernières années chez BMW, l’agrément moteur boîte de vitesses est sans doute ce qui se fait de mieux dans la catégorie. Le châssis n’est pas en reste, très stable et efficace. La voiture ne vous surprend jamais et ne rechigne pas à être bousculée en conduite plus sportive. Le toucher de route est excellent et la motricité sur route mouillée impeccable grâce à la transmission xDrive. C’est quasiment le sans faute malgré une direction à assistance électrique qui pourrait être un peu plus informative. Cette 420d est donc une excellente partenaire pour qui avale les kilomètres et cherche le bon compromis entre confort et plaisir de conduite.
Au volant de la M440i xDrive (71.000 €), la démesure
Bon, cette fois nous passons la vitesse supérieure, clairement. Equipée cette fois du six cylindres en ligne essence turbo de trois litres de cylindrée, développant 374 chevaux et 500 Nm de couple, cette M440i ne boxe absolument pas dans la même catégorie. Pourtant très feutrée, discrète et extrêmement confortable lorsque le rythme qu’on lui imprime est en mode balade, la bête se réveille instantanément lorsque l’on engage le mode sport ou que l’on enfonce la pédale d’accélérateur. Et là, deux effets se produisent. On profite avec joie des vocalises du moteur qui monte allègrement dans les tours, et on prend également instantanément des risques de perte de points sur le permis vu les performances de l’engin. Un 0 à 100 km/h avalé en 4,7 secondes permet de vous rendre compte du niveau de performances de cette berline de 1.900 kilos.
Le poids important de l’auto est parfaitement géré par l’excellent châssis qui offre une précision de conduite incroyable que ce soit dans les enchaînements de virages serrés ou dans les longues courbes. Le sourire vous vient lui aussi instantanément et on fait corps avec une facilité déconcertante avec la voiture. Les ingénieurs Motorsport ont fait un excellent job. Cet excellent compromis entre confort et sportivité font d’elle une incroyable GT qui sait tout faire. La consommation est au diapason avec une moyenne durant cet essai d’environ 8 l/100 km ce qui est remarquable étant donné la puissance et le poids de cette M440i. Cette version est évidemment le nec plus ultra dans la gamme en attendant la M4 Gran Coupé mais ne conviendra pas à toutes les bourses.
Une gamme réduite et des tarifs premium
La gamme proposée par BMW est relativement réduite puisqu’il est proposé uniquement trois motorisations. Les deux essayées aujourd’hui et la 420i équipée d’un quatre cylindres essence deux litres de 184 chevaux. Trois motorisations donc et trois niveaux de finition, Série 4, Business Design et M Sport. La gamme démarre à 51.900 € et il faudra débourser 71.000 € hors malus pour une M440i. Pas donné donc mais ce n’est pas une surprise. A noter que le prix peut rapidement s’envoler avec la liste des options proposées par BMW. A ce titre, notre 420d bourrée de tout ce qui peut être coché sur le bon de commande coûte près de 76.000 €.
Une berline-coupé extrêmement aboutie et pleine de charme
Les amoureux de coupés mais qui ne peuvent se passer de quatre portes ne pourront pas rester insensibles à cette Série 4 Gran Coupé pleine de charme et respirant le premium à plein nez. On pourra certes lui reprocher un intérieur un peu déjà vu ou un tarif salé. Mais BMW nous en donne pour notre argent que ce soit en 420d, modèle raisonnable confortable, performant, destiné aux gros rouleurs ou en M440i, GT incroyablement polyvalente, véritable machine à sensation à la carte, plutôt destinée aux amoureux de belles mécaniques. Un peu plus chère et un peu moins habitable que la Série 3, elle ajoute une note d’élégance et d’exclusivité tout en garantissant un plaisir de conduite intact.