Pour le renouvellement de la première génération de son X2, BMW a profondément fait évoluer la philosophie du véhicule en proposant avec ce X2 une déclinaison « coupé » de son best-seller X1, avec lequel il partage la base technique et une bonne partie de l’habillage intérieur.
D’un point de vue design extérieur, le X2 assume son ambition sportive de SUV Coupé. Le style est hérité du X1 actuel mais cultive ses spécificités. Les dimensions évoluent à la hausse, avec une longueur totale de 4,55 mètres, soit cinq centimètres de plus que le X1 mais surtout près de vingt centimètres de plus que la génération précédente. Ces dimensions augmentées profitent à l’équilibre de la silhouette, conférant à l’ensemble un profil dynamique en adéquation avec les aspirations « coupé » du véhicule. La lunette arrière adopte une ligne fuyante, avec un hayon qui se termine assez haut et de façon verticale. La partie avant est, elle aussi, travaillée avec un design spécifique des entrées d’air avant, et un bouclier globalement plus agressif que le X1.
D’un point de vue habitabilité, le profil de SUV Coupé profite au volume de chargement du coffre, qui évolue entre 515 litres (pour les versions mild-hybride) et 560 litres, coffre globalement plus généreux d’une vingtaine de litres que sur le X1. Pas de banquette coulissante en revanche. La banquette arrière est rabattable en trois parties 40/20/40 et inclinables en série. Evidemment la ligne de toit fuyante fait perdre quelques centimètres en hauteur à l’arrière, mais l’habitabilité reste agréable pour quatre personnes, surtout avec le toit panoramique du modèle d’essai (non ouvrant).
A l’intérieur, le X2 est surtout un… X1. La planche de bord reprend le dessin de son grand frère, et plus globalement des dernières productions de la marque avec deux dalles numériques de plus de dix pouces chacune. C’est paramétrable, beau, lisible, très réactif. BMW fait le choix de regrouper l’ensemble des fonctions sur cette interface, donc quasiment plus de boutons. Heureusement les réglages de chauffage en particulier, sont très facilement accessibles. En situation de conduite, cela oblige à quitter la route des yeux. Pour parfaire cette ambiance techno, plus de levier de vitesses : toutes les versions proposées sont en boîte automatique, ce qui permet de dégager l’espace entre les passagers avant pour y loger un grand accoudoir avec rangement, prolongé par un petit sélecteur de vitesses et des accès rapides aux fonctions principales du multimédia ou du mode de conduite. Evidemment en termes de technologie, la plupart des aides à la conduite sont présentes : alerte de franchissement de ligne et aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, assistance au freinage d’urgence etc.
La qualité de finition est très bonne, fidèle à la réputation de la marque, les ajustements sont excellents, même si on voit apparaître des détails parfois un peu « cheap » comme les bas de porte en plastique dur, la grille sur la planche de bord, ou la tablette arrière pas très épaisse… Le simili cuir clair « Veganza Oyster » perforé apporte une touche claire bienvenue dans cet habitacle épuré, franchement sombre sinon. A noter la teinte de carrosserie extérieure bleu satin « BMW Individual Frozen Portimau Blau », tout simplement magnifique. Mais facturée à 2.700 € et sans doute fragile à entretenir dans la vie du véhicule.
En termes de confort de conduite, le vrai point noir réside dans la fermeté des suspensions, très raides, désagréable pour le dos sur des routes en mauvais état. La monte pneumatique de vingt et un pouces renforce ici la dureté d’une suspension qui n’en avait pas besoin. Le comportement routier est en revanche très sain, et l’insonorisation suffisante. Le maintien des sièges sport est de bon niveau.
En termes de motorisations, le X2 ne reprend pas toute la diversité proposée par le X1. Exit la motorisation essence d’entrée de gamme 18i. Exit aussi les versions hybrides rechargeables. Esprit sportif oblige, le premier niveau est assuré par la dénomination 20i de 170 chevaux, et avec lui sont aussi proposées deux versions électriques, une motorisation Diesel et une version sportive M.
La version 20i est en fait une déclinaison du trois cylindres d’1,5 litre de cylindrée déjà bien répandu chez BMW et MINI. Cette motorisation est une combinaison dite « Mild Hybrid » composée d’un moteur thermique développant 156 chevaux, épaulé par une machine électrique de dix-neuf chevaux intégrée dans la transmission double embrayage à sept rapports, alimentée par une batterie 48 Volts spécifique logée dans le coffre. Ce n’est pas un véhicule hybride, car il n’est pas possible de rouler en électrique, mais l’objectif recherché est bien l’économie de carburant et l’efficience dans la consommation, avec un passage en mode roue libre automatiquement en position Drive – ça déroute au début – la capacité de couper le moteur thermique en décélération et de le redémarrer quasi instantanément. Pour autant cela reste un peu fade, tout ça. Le mode « Sport » est plus communicatif et augmente la sensation de brio mécanique et les performances, avec un 0 à 100 atteint en 8,3 secondes. Avec une consommation moyenne de 8 l/100 km constatée lors de l’essai, l’ensemble ne semble pas particulièrement sobre, et avec un réservoir à carburant de 54 litres, l’autonomie peut être vite limitée.
Le nouveau BMW X2 profite de l’ensemble des avancées du X1 de troisième génération, en proposant une déclinaison voulue plus sportive du SUV familial dont il est issu, tout en gardant l’habitabilité et le coffre nécessaire à quatre occupants. Le positionnement dans la gamme est ici plus lisible que sur la première génération de X2. Est-ce que cela suffira à en faire un best-seller ? Sûrement pas chaussé en roues de vingt et un pouces !