Comme vous le savez, chez Actua-Auto, nous ne faisons jamais les choses à moitié, que cela soit pour notre rigueur et notre ligne rédactionnelle ou pour nos essais. Alors étant donné que la RENAULT 5 et l’ALPINE 290 ont toutes les deux été élues « Voiture de l’année 2025 », nous avons décidé de les essayer en même temps. Alors, ni une, ni deux, on se lance.
Affaire de famille
Depuis 1964, et la création du trophée européen de la Voiture de l’année, la marque française est une habituée des victoires puisqu’avec la R5, c’est la huitième victoire pour RENAULT et la première, pour la marque de Jean Rédélé. En effet, l’ALPINE A110 fut première ex-aequo au nombre de points en 2019 mais a finalement terminé deuxième sur le tapis vert, à une voix de la victoire. Si en 1973, la RENAULT 5 finissait en deuxième position, son héritière s’est hissée sur la plus haute marche du podium en faisant coup double avec l’A290.
Après cette page d’histoire, je vous propose d’entrer dans le vif du sujet. Je vais être honnête avec vous, si vous voulez un test technique sur les avantages et les différences des deux moteurs ou un test comparatif entre les différents équipements, la liste des éléments de sécurité ou le détail de l’autonomie en fonction de votre type de conduite, vous pouvez passer votre chemin. Clairement, je vais vous épargner l’essai comparatif entre les deux cousines et je vais plutôt vous parlez de mon expérience suite à l’enchaînement de ces deux essais, la R5 puis l’A290.
Back to the future…
Allez, c’est l’heure, années 90, 23 h, jean et chemise blanche, mocassins et blouson en cuir, le total look Top Gun, U2 dans l’autoradio et le tour des copains pour faire le taxi. On part en boîte avec la R5 GTL vert métallisé. Pare-chocs avant allongé, trains roulants et jantes d’Alpine. Alors bien sûr, malgré les trains roulants et les pneus taille basse, il fallait faire attention à l’eau dans les ronds-points pour éviter les têtes à queue, et je vous dis ça en connaissance de cause. Nous sommes les rois du bitume à 5 dans notre 5. Alors vous vous doutez bien que quand on m’a proposé d’essayer les deux petites françaises, j’ai sauté sur l’occasion. Un vrai retour dans ma jeunesse.
Quand j’arrive pour l’essai, je vois la R5 « jaune pop », garée à côté de la « vert pop ». Puis dans la zone de présentation, il y a également une « bleu nocturne » et une « blanc nacré ». Il ne manque que la « noir étoilé » pour toucher le quinté. J’ai la chance d’avoir à ma disposition la « jaune pop », avec le décor de toit numbeR5 rouge et ambiance intérieure « iconic cinq ». L’intérieur a un côté néo-rétro indéniable et me rappelle ma R5 GTL. Les sièges ressemblent aux sièges de la R5 TX et à ceux de la Turbo. Les coutures sur le tableau de bord rappellent le moulage du vide-poches de l’époque. La forme rectangulaire de la zone de compteur et l’organisation globale est à l’unisson. Un vrai régal. Alors bien sûr tout est moderne et même si j’avais dit que je n’en parlerais pas, il y a toutes les aides à la conduite des voitures actuelles, la gestion de la récupération d’énergie avec le levier au volant qui fait penser aux voitures avec le levier de vitesses au volant, comme la R16.
Mais pas trop !
Par contre, ce qui a plus qu’évolué, c’est la tenue de route. Prendre son volant est un vrai plaisir, la direction est très précise et le faible rayon de braquage est un véritable atout en ville. Le confort a passé un cap tout en conservant ce sentiment de sièges moelleux, un peu comme dans les voitures d’avant où l’on avait l’impression de s’installer dans son salon. Les passagers avant sont les mieux traités avec suffisamment de place pour les jambes, pour les passagers arrière, la place pour les genoux est plus réduite mais l’absence de tunnel permet au passager central d’être bien installé. Le coffre est suffisant pour une citadine et il permet de faire ses courses en toute sérénité. Alors oui, c’est moins glamour que d’aller en boîte mais on a un peu vieilli et il faut bien s’adapter !
Évidemment, il n’y a pas que la nostalgie qui doit vous guider. La 5 est une citadine électrique moderne, bien équipée, agréable à vivre et au charme rétro indéniable. Elle aime à rappeler ses origines avec des coqs présents sur certaines pièces plastiques et même un liseré tricolore sur les pneumatiques. Avec ses 150 chevaux, elle est aussi à l’aise en ville que sur l’autoroute. Cependant, elle reste limitée par son autonomie si l’on veut se lancer dans un voyage au long cours et quelques petits détails de jeunesse restent à régler comme le rajout des poignées de maintien, d’une caméra 360° et une optimisation de la planche arrière.
Next step
Maintenant que la 5 nous a tapé dans l’œil, passons à l’étape suivante, la 290. Si j’avais déjà roulé en R5 dans les années 90, il n’en est pas de même avec la R5 Alpine. Alors là, pas question de louper le coche. Et quoi de mieux qu’une ALPINE bleue métallisée ? Pour cette version sportive la citadine emblématique des français, on change tout dans la continuité. Si les phares arrière étaient déjà un rappel à ceux de la RENAULT 5 Turbo, se rajoutent les portières arrière travaillées qui sont un hommage aux prises d’air de celle-ci. Esthétiquement, je la trouve très attirante avec ses appendices noirs, ses feux spécifiques en X, rappel des scotchs de phare des voitures de rallye d’antan, et ses magnifiques jantes noires vernies. Un petit sticker vintage et c’était l’apothéose.
Intérieurement, on a passé un cap avec un cuir bicolore, le drapeau français qui s’affiche fièrement sur les sièges et le volant typé F1 avec le bouton de changement de mode de conduite, la commande RCH de gestion de la récupération d’énergie ainsi que les différentes commandes de régulateurs et autres équipements. Le bouton rouge overtake OV, quant à lui, vous donnera le sourire à chaque fois que vous l’activerez, non seulement pour le boost de puissance mais également grâce à l’animation du combiné. Je vous laisse la surprise. Pour compléter l’ensemble, un magnifique A ALPINE sur fond bleu rappelle les volants sports de l’époque. Les sièges sont plus fermes, caractère sportif oblige, mais pourtant le cuir a déjà un peu de vécu au vu du faible kilométrage de notre monture. De même, celui des autres garnitures semble plus souple et plus agréable au toucher. Le reste est à l’unisson avec toutefois un petit bémol, comme pour sa cousine, on aperçoit la carrosserie au niveau des passages de portes. Est-ce un rappel nostalgique ?
A mon tour
J’avais dit pas de description mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Maintenant allons tester ces 220 chevaux. Le plaisir de conduire est là, le châssis est encore plus efficace et la tenue de route est fantastique. La conduire de manière un peu sportive sera un vrai plaisir et grâce au bouton OV, la disponibilité instantanée de la puissance maximale est très appréciable. Un vrai bonheur dans la vie de tous les jours.
Malheureusement, si on se prend pour un pilote, le poids élevé du véhicule fait que je trouve le moteur un peu sous–dimensionné pour en faire une sportive ultra efficace. Il manque quelques chevaux et un freinage un peu plus mordant. C’est vraiment dommage car l’accélération de 0 à 100 en 6,4 secondes est intéressante mais il manque un petit truc. Peut-être le turbo de la R5 Alpine turbo. J’ai l’impression que cette ALPINE est là pour nous donner l’eau à la bouche et en plus, avec le live data, le coaching et les challenges, on en veut plus ! Surtout qu’en mode sportif la batterie se vide rapidement puisque l’on peut facilement consommer plus de 25 kWh/100.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré ces deux essais mais j’en veux plus. Plus de nostalgie, plus de puissance, plus de mordant. J’ai l’impression d’avoir été drogué et que je ne vais pas pouvoir en rester là. Si vous voulez rouler en électrique dans une voiture « fun » et qui dégage une aura certaine, la R5 est faite pour vous. L’ALPINE, elle, vous rendra encore plus accro et vous en demanderez encore plus. Alors, sautez sur l’occasion car ce n’est pas tous les jours que l’on peut vivre ses rêves. Même s’il faudra y mettre le prix. Après la R4, il ne nous reste plus qu’à espérer la sortie d’une R17 pour prolonger le rêve.
Michel SANTONI (mars 2025)