KIA continue l’électrification de sa gamme. Après le Soul et le Niro, c’est au tour des XCeed et Ceed SW d’être électrifiés. Pour ces deux-là, KIA a choisi l’hybridation essence-électrique rechargeable (PHEV en termes internationaux). Le service Presse du constructeur coréen nous a convié à prendre en mains ces nouvelles versions que ni le prix, ni la motorisation, identiques pour les deux, ne permettront de choisir l’un ou l’autre. Voici les arguments de chacun.
Ce qui les rassemble
KIA a pioché dans la banque d’organes du groupe HYUNDAI le système hybride rechargeable composé du quatre cylindres 1.6 GDI à cycle Atkinson développant 105 chevaux et 147 Nm de couple associé à un moteur électrique de 43,5 chevaux et 170 Nm, le tout délivrant une puissance cumulée de 141 chevaux et un couple de 265 Nm. Cet ensemble est associé à une boîte automatique six vitesses à double embrayage. La batterie lithium polymère a une capacité de 8,9 kWh et elle se recharge en 4h25 sur une prise domestique ou en 3h05 sur une borne publique avec un câble de charge Mode 3 équipé de fiches de Type 2 (en option de 228 € à 311 €).
Les motorisations étant identiques et les masses très proches (XCeed 1.519 kg, Ceed SW 1.533 kg), selon les normes WLTP, les autonomies en mode électrique (XCeed de 42 à 48 km, Ceed SW de 47 à 50 km) et les consommations en cycle mixte (XCeed de 1,4 à 1,7 l/100 km, Ceed SW de 1,3 à 1,5 l/100 km) sont semblables. A ce propos, même si les procédures WLTP sont améliorées par rapport à celles du NDEC, les tests sont encore effectués sur un banc à rouleaux sur une courte distance, environ 23 kilomètres, et à faible vitesse, 54 km/h de moyenne. Si cela correspond à l’utilisation journalière d’un hybride rechargeable, ce n’est pas représentatif de la consommation sur un grand trajet autoroutier.
A l’instar des mécaniques les prix de ces deux voitures sont identiques et elles bénéficient d’un bonus écologique en 2020 de 2.000 €. Malgré cela, et la promesse de faibles consommations, il faut investir un minimum de 35.000 € pour peu que l’on choisisse quelques options. A ce prix, aussi bien pour le XCeed que pour le break Ceed SW, l’équipement s’avère généreux, tant au niveau sécurité (allumage automatique des phares et gestion intelligente des feux de route, maintien dans la file, freinage d’urgence avec détection des voitures et des piétons, alerte de vigilance conducteur…) que connectivité (écran tactile couleur de 10,25 pouces intégrant la navigation GPS, les services connectés KIA LIVE et la compatibilité Android Auto et Apple CarPlay) et confort (climatisation automatique bi-zone, radars de parking arrière, ouverture et démarrage sans clé, frein de parking électrique…), dès la version de base Active. Le niveau Premium ajoute quelques aides supplémentaires (combiné 100 % digital avec écran 12,3 pouces, reconnaissance des panneaux, surveillance des angles morts, radars de parking avant) et plus de confort (sièges en cuir chauffants, ventilés, à réglages électriques avec mémoire de position pour le conducteur). Une version intermédiaire Design est proposée pour le XCeed (38.490 €) à la présentation plus jeune et colorée avec toit ouvrant panoramique, pédalier en alu, vitres et lunette arrière surteintées et une option gratuite pack intérieur Jaune Equinoxe, amenant une touche colorée dans un habitacle où le noir règne en maître. Dans tous les cas, la finition est soignée, l’ergonomie intuitive et les matériaux de bonne qualité.
Dernier point commun à toutes les KIA, la garantie est de sept ans ou 150.000 kilomètres.
Ce qui les sépare
Cela saute aux yeux, leur design et leurs dimensions et en conséquence, l’utilisation que l’on pourra faire de ces voitures. Le XCeed est un SUV compact (4,40 x 1,83 x 1,49), carrosserie très prisée à l’heure actuelle, qui convient mieux pour une utilisation plutôt urbaine que le grand break Ceed SW (4,60 x 1,80 x 1,46), un peu encombrant en ville, mais disposant d’un coffre d’une contenance correcte, sans plus, compte tenu des dimensions de la voiture. Le coffre est d’ailleurs le talon d’Achille de la plupart des voitures hybrides car les batteries sont souvent situées sous le coffre, réduisant plus ou moins sa capacité. Nos deux KIA n’échappent pas à la règle, notamment le XCeed qui voit son volume passer de 426 à 291 litres soit moins que certaines citadines. Le Ceed SW s’en sort mieux avec 437 litres, soit quand même 188 litres de moins que les versions thermiques (625 litres).
Parcours urbain en mode EV avec le KIA XCeed Hybride Rechargeable
Nous avons testé sur la première boucle d’essai d’une cinquantaine de kilomètres le XCeed en forçant le mode EV (fonctionnement exclusivement électrique). Batterie chargée à bloc, le challenge était de ramener la voiture avec une consommation d’essence à zéro. Le contrat a été presque rempli, le moteur à essence s’étant remis en marche après 45 kilomètres, le niveau minimal de charge, 10 %, étant atteint. Cette charge résiduelle permet un fonctionnement du système de façon identique à celui d’un hybride non rechargeable. La conduite urbaine est agréable, silence et douceur sont au menu. Dommage que la suspension raffermie pour supporter le poids des batteries engendre quelques trépidations. En sortant de la ville, la lourdeur de la voiture rend la conduite pas vraiment plaisante, il fallait s’en douter avec seulement soixante chevaux pour plus de 1.500 kg… Il faut de la patience et un œuf sous le pied pour monter une pente accentuée sans déclencher le moteur thermique. Sur le plat, ça va mieux, la vitesse maximale en électrique est de 120 km/h, mais dès que la vitesse augmente, l’autonomie diminue rapidement.
Petites routes en mode hybride avec le KIA Ceed SW Hybride Rechargeable
Pour le deuxième test, j’ai pris le volant du break Ceed SW sur un parcours de 120 kilomètres de routes secondaires avec plusieurs traversées de villages. Au départ, la charge de la batterie était à 61 % de sa capacité et j’ai adopté une conduite “normale” avec le mode hybride sélectionné. Sur route, la conduite de ce break est satisfaisante, les performances sont sans éclat mais suffisantes pour une voiture familiale et si le comportement routier n’est pas très vif, la stabilité de la voiture est rassurante, ce qui est essentiel. La boîte de vitesses à double embrayage change ses rapports en douceur mais sans grande réactivité. On peut lui forcer la main à l’aide des palettes derrière le volant sauf si on a coché l’option “Systèmes avancés d’aide à la conduite” (régulateur de vitesse adaptatif avec fonction “Stop & Go”, freinage d’urgence autonome avec détection des voitures, des piétons et des cyclistes, assistance à la conduite dans les embouteillages, surveillance des angles morts). On attendait évidemment le verdict de la consommation. Sur ce terrain varié avec de nombreux ralentissements régénérant la charge de la batterie et plusieurs passages à faible vitesse effectués en mode électrique, l’ordinateur a indiqué une moyenne très intéressante de 4,4 l/100 km. Toutefois, il n’y avait pas de secteurs autoroutiers sur ce trajet, sollicitant plus intensément la mécanique. Un essai type départ en vacances véhicule en charge sur l’autoroute donnerait probablement un résultat moins favorable.
Alors, laquelle choisir ? Le XCeed est plus maniable en milieu urbain et sa carrosserie SUV est très tendance. Le break Ceed SW, quant à lui, est plus habitable, notamment au niveau du coffre. Ces deux KIA sont très sobres lors de petits trajets quotidiens, à condition quand même de les recharger fréquemment pour profiter de l’autonomie électrique et il faudra rouler souvent en mode EV pour rentabiliser le surcoût par rapport aux versions thermiques. Leur conduite en ville est agréable, toute en douceur, mais manque de tonus sur route aussi bien en mode électrique qu’en mode hybride à cause d’une masse importante et d’une motorisation un peu juste.