Pour se relancer sur le marché européen, MITSUBISHI profite de la synergie du groupe RENAULT-NISSAN-MITSUBISHI, remanié en novembre 2023 dans le sens d’une plus grande indépendance de chaque marque, pour regonfler un catalogue devenu très restreint. A l’occasion du restylage de l’ASX, clone du RENAULT Captur, MITSUBISHI nous a invités à venir l’essayer sur les routes italiennes des environs de Rome.
Nouvel avant
Le Captur ayant été restylé, l’esthétique de l’ASX, construit sur les mêmes lignes d’assemblage à Valladolid en Espagne, a également évolué. Le nouveau style est principalement porté par l’avant recevant un capot plus plat avec des nervures formant des bossages concaves sur les côtés. Le bouclier et la calandre ont été revus et intègrent la face avant “Dynamic Shield”, élément clé de l’ADN visuel de MITSUBISHI. Évidemment, le losange du Captur a été remplacé par les diamants MITSUBISHI. A l’arrière, pas de changement, avec toujours le nom de la marque écrit en grandes lettres sur toute la largeur du hayon. Enfin, de nouvelles jantes permettent de différencier la nouvelle version.
Belle qualité perçue à l’intérieur
L’intérieur du Captur est intégralement repris sur l’ASX et c’est tant mieux. L’ensemble est moderne avec une grande tablette de 10,4 pouces positionnée au format portrait (vertical) et l’instrumentation numérique s’affiche sur une dalle de dix pouces sur la version Instyle essayée. Les matériaux sont de bonne facture et bien assemblés, la sellerie cuir pour Instyle étant particulièrement valorisante.
L’habitabilité est satisfaisante pour quatre passagers lorsque la banquette coulissante (sur seize centimètres) est reculée au maximum. Un cinquième, plutôt fluet, peut s’installer au milieu pour un court trajet. Par contre, le coffre de 326 litres de la version hybride est trop juste pour une famille partant en vacances (422 litres pour les versions thermiques). En avançant la banquette on gagne 114 litres au détriment des jambes des passagers arrière…
Très connecté
Le système d’info-divertissement intégrant Google Built-in permet d’accéder sur l’écran haute définition à diverses applications disponibles sur Google Play, notamment l’application mobile My Mitsubishi Motors proposant un ensemble complet de services connectés à bord du véhicule. La navigation, assurée par Google Maps, est remarquable de clarté et de précision et bénéficie des mises à jour à distance “Over The Air”. L’assistant vocal Google Assistant est également disponible et permet d’accéder à ces fonctions en prononçant “Hey Google”. La connectivité à son smartphone se fait sans fil et le système audio Harman Kardon diffuse un son de qualité.
De nouveaux ADAS, systèmes de sécurité, imposés par la loi GSR2 sont obligatoires sur les véhicules à partir de juillet 2024. Ces dispositifs sont activés par défaut à chaque démarrage. Si certains sont bénéfiques pour la sécurité (freinage automatique d’urgence, détection d’obstacles en marche arrière, capteur de vigilance du conducteur, surveillance des angles morts…) d’autres sont agaçants (alerte de sur-vitesse basée sur la lecture des panneaux de signalisation, maintien dans la voie générant des vibrations dans le volant…). Ces systèmes sont paramétrables et leurs statuts sont mémorisables et accessibles via une touche au tableau de bord, évitant à chaque démarrage de naviguer dans les menus à l’écran pour retrouver sa configuration personnelle. Des fonctions tels les réglages de la climatisation, du système audio, du régulateur de vitesse se font par touches physiques, évitant également d’avoir trop souvent recours à l’écran, source de distraction en conduisant.
La gamme
Le catalogue propose quatre niveaux de finition (Inform, Invite, Intens, Instyle) et quatre ensembles mécaniques (1.0 MPI-T 90 BVM6, 1.3 DI-T mild hybrid 140 BVM6, 1.3 DI-T mild hybrid 160 BVA6, 1.6 Hybrid 145 BVA multimode). Les combinaisons finition/motorisation et les tarifs associés sont en cours de définition. Les prix de la précédente génération étaient un peu au-dessus de ceux du Captur, justifiés par un équipement supérieur à finition équivalente et par une garantie de cinq ans. On peut penser qu’il en sera de même pour la version restylée avec un nouvel avantage, une garantie portée à huit ans ou 160.000 km, au lieu de deux ans pour le RENAULT.
Hybridation sophistiquée
Le système de motorisation hybride de l’ASX est identique à celui du Captur. Il est composé d’un moteur à essence de 94 chevaux, d’un moteur électrique de traction de 49 chevaux, d’un moteur électrique secondaire – un alterno-démarreur de 20 chevaux – et d’une boîte de vitesses multimode à crabots avec quatre rapports pour le thermique et deux pour l’électrique. Cette transmission, pilotée par électronique, ne nécessite ni synchros ni embrayage. C’est l’électronique qui gère l’alterno-démarreur pour qu’il adapte la vitesse de rotation des pignons lors des changements de vitesses afin que les crabots s’engrènent sans grincements de dents.
Le dispositif n’ayant pas d’embrayage, le moteur thermique est éteint à l’arrêt et désaccouplé de la transmission. Le départ est donc systématiquement assuré par le moteur électrique principal et, suivant l’état de charge de la batterie, il peut entraîner la voiture sur quelques kilomètres. La batterie ayant atteint son minimum de charge ou un appel de puissance étant détecté, le moteur électrique secondaire lance le moteur thermique. L’électronique gère ensuite les rapports de la boîte. En cas de forte demande de puissance, le moteur électrique secondaire peut envoyer du couple sur les pignons dédiés au moteur thermique.
Le rechargement de la batterie s’effectue lors des ralentissements et freinages par l’intermédiaire du moteur électrique principal. Si la récupération cinétique est insuffisante, la charge est assurée par le moteur thermique.
Prise en mains de l’ASX hybride
Nous avons pris en mains l’ASX hybride sur un parcours autour de Rome avec des profils variés, autoroute, routes secondaires sinueuses et accidentées, circulation urbaine.
En sortant de l’aéroport de Rome Fiumicino, nous avons roulé sur une centaine de kilomètres dont la moitié sur autoroute, puis emprunté une route très sinueuse et accidentée pour rejoindre le point de rendez-vous à Trevignano Romano au bord du lac Bracciano. Au démarrage, le mode de conduite par défaut est “Confort”. Nous sommes restés sur ce mode pendant le trajet autoroutier où l’ASX s’est montré agréable grâce à la bonne insonorisation permettant d’apprécier la qualité du son du système audio et à de bonnes reprises. On a noté toutefois quelques résonances de roulement sur les revêtements granuleux et des percussions de suspension sur les raccords de chaussée.
En sortant de l’autoroute, nous avons sélectionné le mode “Sport”, agissant sur la direction et les lois de passages des rapports, pour aborder la partie sinueuse et accidentée du trajet. Sur cette route tourmentée, l’ASX s’est révélé dynamique avec une bonne tenue de route et une puissance suffisante. Malgré quelques hésitations et montées en régime inopinées pour recharger la batterie, la boîte multimode s’est montrée plutôt convaincante, en regrettant quand même de ne pas disposer d’un mode manuel dans les passages les plus pentus et sinueux. Il n’y a que sur le mode B du système de freinage régénératif que le conducteur peut agir. Ce mode procure un frein moteur efficace en descente et minimise l’utilisation des freins en ville, sans aller jusqu’à l’arrêt.
On se plaint souvent de l’état des routes en France, eh bien, c’est pareil en Italie ! La route secondaire empruntée était à certains endroits vraiment dégradée, mettant les suspensions de l’ASX à rude épreuve. Heureusement que les sièges sont confortables car, si les suspensions, plutôt fermes, maintiennent bien la caisse en virage, elles absorbent sèchement les déformations du revêtement. Au terme de ce trajet exigeant, mené rapidement, l’ordinateur de bord a indiqué une consommation moyenne de 6,1 l/100 km, ce qui est honorable.
Le système hybride de l’ASX est particulièrement efficace en circulation urbaine. Silence, douceur et consommation réduite sont de mise. Lors du trajet du centre de Rome vers l’aéroport, merci au service Presse de nous avoir fait passer devant le Colisée, dans le trafic matinal dense mais assez fluide nous avons réussi à ne consommer en moyenne que 3,6 l/100 km grâce aux fréquents roulages en mode électrique “EV”.
Basé sur un des meilleurs B-SUV, le MITSUBISHI ASX en reprend les nombreuses qualités. Agrément de conduite, sobriété, performances, sécurité, qualité de fabrication sont au programme. Quelques griefs quand même. Bien que modulable, le coffre est restreint sur la version hybride, la suspension est ferme, le tarif devrait être assez élevé, compensé par un équipement fourni et une garantie de huit ans ou 160.000 km et les versions 4×4 des générations précédentes d’ASX “made by MITSUBISHI” ne sont pas prévues.
D. DECHENE (17 juin 2024)