A l’heure où la RENAULT 4 va faire un retour historique au premier plan après sa sœur la RENAULT 5 en mode full électrique, nous avons voulu partager avec vous l’essai d’une des dernières séries limitées qui lui a été consacrée. Il s’agit de la RENAULT 4 Sixties.
Lorsqu’elle apparaît en 1985, cela fait 24 ans déjà que la RENAULT 4 figure au catalogue de la Régie ! Cela peut paraître fou maintenant une telle longévité mais il est vrai que le rythme de renouvellement d’une gamme n’était pas du tout le même à cette époque. Il y avait alors une vraie volonté de conserver au catalogue une version bon marché pour ceux qui voulaient rouler dans un véhicule neuf sans se ruiner.
Mais RENAULT a souhaité quand même à cette époque dynamiser ses ventes, essentiellement auprès des jeunes, d’où la naissance de cette série limitée dénommée Sixties. Au programme, une touche d’exclusivité pour flatter le client, des couleurs vives (le Rouge 719, le Bleu Azur 421 ou le Jaune Tournesol 308) et un équipement complet (en particulier avec deux toits ouvrants entrebâillant plutôt révolutionnaires pour l’époque).
Ainsi est donc née la version Sixties sur la base de la RENAULT 4 GTL qui représentait déjà la version « haut de gamme » la mieux équipée. Au-delà du choix des trois couleurs vives, cette R4 se pare d’un liseré reprenant les deux autres couleurs non choisies sur les flancs de la voiture, agrémenté de quelques autocollants « sixties » sur les ailes avant et sur le hayon. Et pour compléter la touche moderne, d’autres éléments extérieurs sont teints en noirs (pare-chocs, calandre, rétroviseurs, protections latérales, poignées, gouttières). Notre modèle d’essai arbore fièrement son rouge pétillant, couleur à notre sens la plus réussie mais nous ne sommes peut-être pas forcément objectif.
Mais c’est à l’intérieur que se cache son plus bel atour : une sellerie aux couleurs vives reprenant les trois tons proposés ! Une vraie merveille qui apporte véritablement une note de gaîté.
Basé sur la version GTL, notre modèle est donc équipé du plus gros moteur, soit le 1.108 cm3 de 34 chevaux avec une boîte de vitesses à quatre rapports, et freins à disque à l’avant. Côté performances, c’est un petit 123 km/h en vitesse de pointe et 41,3 secondes pour couvrir le 1.000 mètres départ arrêté.
La RENAULT 4 Sixties n’a été diffusée qu’à 2.200 exemplaires : 733 rouges, 733 jaunes, 733 bleues, ce qui fait un total de 2.199 exemplaires… L’histoire ne dit pas de quelle couleur était le numéro 2.200 ou si elle n’a jamais été produite.
Aujourd’hui les beaux exemplaires commencent à se faire rares et leur cote ne cesse de progresser sans atteindre cependant des sommets.
A son volant, la R4 Sixties reste une R4 avec des performances modestes mais avec une belle habitabilité, une tenue de route saine malgré ses roues étroites et avec son poids plume elle passe partout. Son domaine de prédilection demeure la petite route départementale qu’elle parcourt à son rythme de croisière à 80 km/h ce qui aura pour effet de ne pas vous exposer à un quelconque excès de vitesse. Le freinage assuré par les freins à disque à l’avant remplit très bien son rôle. Ça penche dans les virages, ça vibre un peu partout mais c’est aussi cela qui fait son charme. Son levier de vitesses au tableau de bord rappelle sa conception basique qui reste une de ses grandes forces tant son entretien est simple et peu onéreux.
Notre modèle, acquis il y a cinq ans, est resté dans sa configuration d’origine, ne sacrifiant pour les puristes qu’à un allumage électronique afin de pouvoir démarrer au quart de tour sans se soucier du réglage des vis platinées. Chaque sortie est une occasion de voir l’engouement des personnes croisées pour ces anciennes populaires qui font désormais partie de la mémoire collective. Et il n’est pas rare d’entendre : « tu te souviens de celle de grand-père, elle était exactement comme celle-là » !
Comme toutes les anciennes, le seul conseil à l’achat est de bien vérifier l’état du châssis et la corrosion associée (même si on trouve sur le marché des châssis complets neufs), de nombreux sites permettent en tout état de cause une remise en état, voire une restauration encore plus belle que lorsqu’elle est sortie d’usine.
La RENAULT 4 Sixties permet ainsi, avec un budget raisonnable, de rouler avec plaisir et de faire perdurer ce patrimoine automobile dans l’Hexagone. Sa cote aujourd’hui avoisine les 10.000 euros pour un très bel exemplaire et sa rareté devrait lui permettre encore de prendre un peu de valeur, même si elle n’atteindra jamais des sommets. Peu importe, le plaisir de rouler prendra largement le pas sur la spéculation.
Si vous cherchez un premier modèle à collectionner, en dehors de cette série limitée, la RENAULT 4 est une excellente première acquisition pour peu que vous preniez le temps de dénicher un bel exemplaire. La production ayant été élevée, plus de huit millions d’exemplaires, cela ne sera pas trop compliqué avec un peu de patience.
Fabrice DUMAS (avril 2025)







