LE CHAÎNON MANQUANT

RENAULT Symbioz iconic E Tech full hybrid 145

37.900 €

4/5
Pour
  • Faible consommation
  • Fonctionnement multimédia
  • Finition et équipements
  • Volume du coffre
Contre
  • Tarifs élevés
  • Hésitations de la boîte de vitesses
  • Modularité basique

Avec un Symbioz fort de ses 4,41 mètres, RENAULT complète son offre en proposant un modèle compact à vocation familiale. Le nouveau venu se situe entre un Captur dont le coffre manque de volume et un Scénic sensiblement plus onéreux et qui n’existe qu’en version 100% électrique. Présenté comme « une voiture à vivre », le Symbioz est destiné à combler l’espace laissé par le Scénic 4 qui a tiré sa révérence.

Une poupe qui marque sa différence

En concession depuis le mois de septembre, le Symbioz a été élaboré sur la base technique du Captur allongée de dix-sept centimètres, sans en modifier l’empattement. Cette crise de croissance se concentre uniquement sur le porte-à-faux arrière au profit de la soute à bagages dont le volume répond ainsi aux nécessités d’un usage familial. Si la face avant reste très proche de celle du Captur, les designers de RENAULT ont su traiter le dessin de la poupe sans lourdeur excessive en utilisant des lignes tendues et des angles marqués. Les feux arrière qui lui sont spécifiques, renforcent sa personnalité, tandis que le hayon, organisé en trois bandeaux horizontaux, fait oublier le côté break du véhicule. Vu de l’arrière, rien ne trahit sa proximité avec le Captur.

Hybridation éprouvée

En termes de choix de motorisations, le constructeur a fait dans la simplicité. L’unique bloc proposé est le bien connu RENAULT E-Tech full hybrid qui équipe déjà les Arkana, Clio et autres Captur. Ce groupe à l’architecture complexe, combine un moteur quatre cylindres 1.6 litre de cylindrée développant 94 chevaux, avec deux moteurs électriques. Le premier, fort de 48 chevaux, est alimenté par une batterie de 1,2 kWh située sous le plancher du coffre, tandis que le second assume un rôle d’alterno-démarreur et développe une puissance de 20 chevaux. La combinaison de l’ensemble permet au Symbioz de bénéficier de 145 chevaux pour un couple de 250 Nm. La transmission s’effectue par le biais d’une boîte à crabots dite « intelligente multi-mode » et dotée de quatre rapports pour la partie thermique et de deux en mode électrique. Cette association offre quatorze combinaisons possibles liées à l’utilisation conjointe ou séparée des deux types d’énergie.

Ne doutons pas que d’autres motorisations viendront compléter la version hybride dans un proche avenir, ne serait-ce que pour permettre de bénéficier d’un ticket d’entrée en gamme plus modéré.

Voiture à vivre ?

Avec un coffre digne du segment supérieur et une banquette coulissante sur seize centimètres héritée du Captur, le Symbioz fait un appel du pied à l’ancien Scénic 4 version courte auquel il voudrait bien succéder. A longueur identique, le nouveau venu pêche par une largeur d’habitacle contenue, celle du Captur. Bien qu’annoncé pour cinq personnes, il est impossible de voyager à plus de deux passagers sur la banquette arrière. Une dizaine de centimètres manque en largeur pour assurer l’aisance nécessaire. En matière de modularité, l’assise monobloc de la banquette arrière pénalise la possibilité de faire coulisser une partie de celle-ci vers l’avant pour accroître le volume de chargement. Les bacs sous les pieds des passagers arrière, le siège avant rabattable pour l’emport d’objets longs, sont aussi aux abonnés absents. Mais même s’il n’a pas la modularité d’un monospace, le Symbioz ne démérite pas pour autant. Autres temps, autres mœurs.

En pénétrant dans l’habitacle, on retrouve un paysage familier. Peu de différences avec l’accastillage du Captur ou de l’Arkana, économies d’échelle obligent. Et c’est tant mieux car les matériaux utilisés sont valorisants et qualitatifs. Les rangements sont nombreux notamment grâce à la console flottante qui permet de vider ses poches sur deux niveaux. Elle intègre également une recharge de téléphone par induction et deux prises USB C.

La planche de bord est dotée d’une instrumentation digitale de 10,3 pouces, personnalisable, tandis qu’un vaste écran multimédia vertical de 10,4 pouces trône en position centrale. Faisant appel à Google, le système d’info-divertissement du Symbioz est un modèle d’ergonomie, de réactivité et de fluidité qui intègre les services Google (Maps, Assistant, Waze, etc). Il est également compatible avec Android Auto et Apple CarPlay avec ou sans fil. Sous cet écran central est positionné un clavier à neuf touches physiques comportant notamment les commandes de chauffage et climatisation ainsi que celle des feux de détresse située à bon escient la plus proche du conducteur.

Autre bon point, si le Symbioz peut recevoir toutes les aides à la conduite requises par le législateur, il a la bonne idée de proposer une touche paramétrable sur la planche de bord, qui permet de désactiver les aides les plus intrusives comme le franchissement de ligne ou plus encore, l’alerte sonore de dépassement de vitesse et son bip-bip vite exaspérant.

Avec quatre occupants, le Symbioz se montre un compagnon de route attentionné et propose suffisamment d’espace à l’arrière pour que deux adultes soient confortablement installés, à condition que la banquette soit reculée au maximum. A l’avant, les sièges sont agréables et offrent un bon maintien latéral. Avec une capacité de 492 litres, le coffre est suffisant pour envisager un grand voyage sereinement.

Notre version « Iconic » était équipée du toit Solarbay qui s’obscurcit via des tronçons opacifiants LCD, évitant ainsi un rideau mobile. Notons que malgré le coût de cette option à 1.500 €, en position claire, ce toit n’est pas aussi transparent qu’un toit vitré.

Comportement routier et consommation

SUV familial, le Symbioz n’a pas vocation à être brusqué. Démarrant toujours en mode électrique, il parvient à poursuivre sa route sur deux ou trois kilomètres (à condition d’avoir le pied léger et de ne pas dépasser 40 km/h) avant que le bloc thermique prenne le relais en toute discrétion. En ville, ce bloc peut aussi démarrer à l’arrêt si les phases de décélération sont insuffisantes pour recharger la batterie. La boîte automatique dispose d’un mode « B » qui accentue la décélération au bénéfice de la récupération d’énergie, sans ralentir le véhicule jusqu’à l’arrêt complet. Selon RENAULT, il est possible de conduire en ville en étant à 80% en mode zéro émission si les conditions s’y prêtent.

Sur parcours autoroutier, seuls les bruits d’air sont un peu trop présents à 130 km/h dans l’habitacle. De temps à autre, lors d’un faux plat nécessitant une augmentation de puissance, le moteur thermique monte brutalement dans les tours à la faveur d’un rétrogradage intempestif. Dépourvu de turbo, son couple de 149 Nm ne lui permet pas d’assumer quelquefois son rôle avec sérénité.

Via le bouton E-Save, il est possible de réserver 40% de la capacité de la batterie pour prévoir une assistance électrique au bloc thermique en cas de parcours montagneux par exemple.

Mené normalement, l’amortissement est confortable dans la plupart des circonstances, seules quelques saignées peuvent provoquer des coups de raquette malencontreux.

Même s’il n’est pas aussi efficace en matière d’éco-circulation qu’un véhicule 100% électrique, RENAULT a doté son dernier né d’une mécanique sophistiquée qui lui permet de ne pas avoir à rougir de sa consommation, en particulier lors des parcours urbains. Le pari est plutôt réussi. En parcours autoroutier, notre véhicule d’essai s’est contenté de 6,4 litres aux 100 km (consommation mesurée), tandis qu’en conditions urbaines et péri-urbaines, la jauge de l’ordinateur de bord indiquait une consommation variant entre 4,9 et 5,1 litres. Des valeurs légèrement supérieures à celles annoncées par le constructeur, mais qui n’ont rien de rédhibitoire.

Prix et concurrence

Avec sa motorisation full hybrid, RENAULT propose pour le Symbioz, quatre niveaux de finition : « evolution », « techno », « esprit Alpine » et « iconic ». Les prix s’échelonnent entre 33.400 €, prix d’appel pour la version « evolution », et 37.900 € pour le Symbioz « iconic » que nous avons essayé.Très complet, ce dernier dispose de nombreuses aides à la conduite qui sont pour certaines devenues presque indispensables quand on y a goûté. Citons la surveillance des angles morts, la caméra de stationnement 360°, le freinage d’urgence en marche avant et même arrière (!) ou encore le démarrage mains libres et le hayon motorisé. D’autres viennent les compléter, telles que le régulateur adaptatif ou le stationnement automatisé, qui participent à notre confort. Enfin quelques options peuvent être ajoutées : la roue de secours temporaire, le toit vitré panoramique Solarbay® ou encore la sono Harman Kardon® à neuf haut-parleurs.

Même dans sa version d’appel « evolution » à 33.400 €, le Symbioz va se heurter à une concurrence féroce. En interne tout d’abord avec son cousin à la philosophie différente, le DACIA Duster 3, qui bénéficie de la même motorisation et qui culmine en finition haute « Journey » à 28.100 €. L’Arkana, plus long, pourrait aussi faire de l’ombre aux versions huppées : à motorisation identique et finition « esprit Alpine », il est proposé à 38.400 €. Dans quelques semaines, le Symbioz se heurtera aussi au CITROËN C3 Aircross en motorisation hybride 136 chevaux, annoncé à 27.600 € en version haute « Max ». Même s’il se contente d’une hybridation et d’une finition moins abouties, il proposera en version cinq places un volume pour les passagers et les bagages au moins aussi important que celui du Symbioz.

Même s’il n’est pas aussi créatif que les anciens monospaces, le nouveau Symbioz dispose d’arguments sérieux. Compact mais suffisant pour un usage familial y compris pour les bagages, confortable et bien fini, il conjugue agrément d’usage et sobriété lors du passage à la pompe. Des qualités qui viennent compenser un tarif… optimiste !

Bruno ROUMEGOUX (22 novembre 2024)

Fiche technique

Moteur

Type thermique

Full hybrid essence – 4 cylindres -16 soupapes

Type électrique

E-moteur de traction + alterno-démarreur

Transmission

Traction – BVA multi-mode à crabots

Cylindrée

1598 cm³

Puissance thermique

94 ch
5600 tr/min

Puissance électrique

48+20 ch

Puissance cumulée

145 ch

Couple thermique

149 N m
3600 tr/min

Couple électrique

205 N m

Couple cumulé

250 N m

Energie

Hybride
Dimensions & Poids

Longueur

4.413 m

Largeur

1.797 m

Hauteur

1.575 m

Poids total

1423 kg
Capacités

Coffre

de 492 à
1582 dm³

Réservoir

48 L

Nombre de places

5 places
Performances

Vitesse maximale

170 km/h

0 à 100km/h

10.6 s
Environnement

Emission CO2

105 g/km
Consommations

Consommation mixte carburant

4.7 L/100km
Garantie
Batterie

Type

Lithium Ion

Capacité

1.26 kWh