La RENAULT 5 fait son grand retour et pas sous n’importe quelle forme. Cinquante-deux ans après la sortie du modèle culte des années 70, la marque au losange ressuscite cette icône populaire en version 100 % électrique. Avec son look rétro-moderne, son gabarit compact et des technologies dernier cri, la RENAULT 5 E-Tech vise un large public, entre citadins branchés et nostalgiques séduits par le clin d’œil au modèle originel. Nous avons pris le volant de la version 150 chevaux « Autonomie Confort » en finition Techno, pour vérifier si cette nouvelle R5 tient toutes ses promesses.
Une citadine électrique bien dans son époque
Reposant sur la nouvelle plateforme AmpR Small (ex-CMF-B EV), la RENAULT 5 E-Tech a été pensée dès le départ pour l’électrique. La version essayée embarque un moteur de 150 chevaux (110 kW) placé à l’avant, alimenté par une batterie de 52 kWh utiles, permettant une autonomie annoncée autour de 400 kilomètres en cycle WLTP.
La recharge rapide en courant continu grimpe jusqu’à 100 kW, de quoi récupérer environ 80 % en une trentaine de minutes sur une borne adaptée. En courant alternatif, la R5 accepte jusqu’à 11 kW, pratique pour un plein en une nuit sur borne domestique ou publique.
Parmi les technologies intéressantes, la RENAULT 5 intègre la fonction V2L (Vehicle to Load) via un adaptateur en option. Concrètement, il est possible de brancher directement des appareils électriques d’une puissance jusqu’à 3,7 kW sur la voiture, qui devient alors une source d’énergie mobile. Une fonctionnalité pratique, surtout en usage loisir.
Au volant de la nouvelle RENAULT 5
Dès les premiers tours de roue, la RENAULT 5 E-Tech séduit par sa maniabilité. Compacte et agile, elle se révèle être une véritable reine de la ville, facile à garer et très plaisante dans les rues étroites. Sur route, le comportement routier est de très bon niveau, avec une tenue de route rassurante. Avec les jantes de dix-huit pouces, l’amortissement est ferme mais juste ce qu’il faut pour obtenir un équilibre entre confort et dynamisme bien aidé par les sièges avant offrant un très bon maintien.
Le moteur de 150 chevaux offre des accélérations franches, largement suffisantes au quotidien. La gestion des modes de conduite via le bouton Multi-Sense placé sur le volant apporte une touche ludique : Eco, Confort, Sport et Perso. Chaque mode s’accompagne d’un éclairage d’ambiance coloré. Si les différences entre modes ne sont pas flagrantes, le mode Eco bride effectivement la puissance pour optimiser l’autonomie, tandis que le mode Sport rend la pédale d’accélérateur plus réactive et dynamise la conduite.
La récupération d’énergie est modulable avec le mode B, qui ralentit davantage la voiture au lever de pied. En revanche, il ne permet pas un vrai mode « one pedal » : il reste nécessaire d’utiliser la pédale de frein pour stopper complètement le véhicule.
À vitesse élevée, l’insonorisation est globalement bonne pour la catégorie, même si des bruits d’air se font entendre dès 120 km/h. Sur autoroute, l’aide à la conduite de niveau 2 (maintien dans la voie et régulateur adaptatif) se montre convaincante et agréable sur longs trajets.
Un intérieur qui mêle rétro et modernité
L’intérieur séduit par son design inspiré de la R5 originelle, avec plusieurs détails qui rappellent le modèle historique : motifs spécifiques sur la planche de bord, couleurs vives en touches d’ambiance, et une présentation générale à la fois nostalgique et contemporaine. RENAULT a soigné l’ambiance, et l’ensemble dégage une vraie personnalité, loin de la sobriété de certaines concurrentes.
La qualité de finition surprend agréablement, avec des matériaux bien choisis et des assemblages précis pour la catégorie. Les sièges avant offrent un confort appréciable, tandis que la position de conduite, légèrement surélevée, favorise la visibilité.
À l’arrière, l’espace reste limité, logique pour une citadine de ce gabarit, mais le coffre affiche un volume correct qui permet d’envisager une utilisation familiale occasionnelle. Dommage toutefois qu’aucun « frunk » ne soit proposé à l’avant.
Côté ergonomie, la présence de trois leviers à droite du volant demande un petit temps d’adaptation pour éviter les confusions entre essuie-glaces et marche arrière. La qualité de la caméra de recul déçoit, avec une définition loin des standards d’une voiture sortie en 2024, en revanche le multimédia, basé sur Google Automotive, se montre très convaincant : fluide, intuitif et complet, il apporte une expérience moderne et pratique au quotidien.
Conclusion
Avec la nouvelle RENAULT 5 E-Tech, la marque au losange réussit un pari délicat : faire renaître une icône populaire en l’adaptant aux enjeux d’aujourd’hui. Citadine maniable, amusante à conduire et suffisamment polyvalente pour les trajets plus longs, elle séduit autant par son style rétro-moderne que par son arsenal technologique. Si quelques détails restent perfectibles – bruit d’air, caméra de recul ou ergonomie de certaines commandes – l’ensemble convainc et place la R5 E-Tech comme une future référence sur le marché des électriques compactes abordables. Un retour gagnant pour une voiture qui n’a jamais vraiment quitté le cœur des automobilistes.
Fabien PERDIOLAT (02/10/25)











