VOLVO continue l’électrification totale de sa gamme avec comme objectif 2030. Le constructeur suédois ne propose dorénavant que des modèles électrifiés : full électriques, hybrides rechargeables et micro hybrides. Cette démarche d’électrification s’accompagne d’une rationalisation de la gamme. La proposition commerciale se concentre autour de trois ou quatre variantes suivant les modèles avec deux types de design “Chrome” et “Dark”. Seul le style extérieur chromé est proposé aux versions hybrides rechargeables.
Porte étendard
Chaque constructeur premium possède dans sa flotte un SUV, porte étendard de la gamme. Le VOLVO XC90 tient ce rôle depuis 2002. Après son renouvellement en 2015, son restylage en 2019, le XC90 aurait pu prétendre à une retraite bien méritée. Que nenni, le vaisseau amiral voit sa gamme complétée par un nouveau modèle 100% électrique, le VOLVO EX90. Le marché n’étant pas prêt à accepter une autonomie contenue pour ce type de véhicule, VOLVO a décidé de prolonger la durée de vie de ces modèles hybrides rechargeables. Les versions hybride rechargeable essence et micro hybride Diesel sont les deux motorisations de ce nouveau XC90 restylé. Sur des véhicules de ce gabarit, leur espace de prédilection est plutôt l’autoroute. Avec les EX90 et XC90, l’offre se complète, le temps que les performances des batteries franchissent de nouveaux paliers technologiques.
Motorisation
La proposition en termes de moteurs se résume donc à deux versions : une essence et une Diesel. La version Diesel a droit à une micro hybridation 48 V. La version essence est animée par un quatre cylindre turbo essence de 310 chevaux associé à un moteur électrique de 145 chevaux. Notre modèle d’essai nous a permis d’apprécier la puissance cumulée de 455 chevaux. Une boîte automatique Geartronic à huit rapports avec une transmission intégrale AWD complètent ce tableau prometteur. Le moteur T8 est vigoureux. Il permet des accélérations franches et abat le 0 à 100 km/h en 5,4 secondes, pas mal pour un bébé de 2,3 tonnes. En mode hybride, mode passe partout, les performances sont réduites mais beaucoup plus en adéquation avec la conjoncture. En chargeant toutes les nuits la batterie, la consommation, lors de notre essai, s’est située aux alentours des 3 l/100 km. Avec ces performances, le SUV scandinave s’en sort très bien sur des parcours urbains. La batterie de 18,8 kWh permet à ce mastodonte suédois d’effectuer jusqu’à 70 km selon WLTP. Lors de notre essai, avec une conduite en “bon père de famille”, soixante kilomètres ont réussi à vider la batterie (tout dépend bien sûr de l’utilisation des appareils énergivores comme la climatisation ou le chauffage). A noter, en choisissant le mode de conduite à une pédale, seule la pédale de l’accélérateur sert à accélérer mais aussi à freiner jusqu’à stopper la voiture. Il est vrai que dans ce mode, un temps d’adaptation est nécessaire pour adopter les bons réflexes. Ce mode incite à l’anticipation et une conduite plus douce. Dans le cas contraire, les passagers seront ballottés entre les accélérations et freinages. Ceux-ci sont prononcés d’où le temps d’adaptation. Pour la recharge, il faut compter trois heures sur une ligne triphasée ou cinq heures sur une ligne biphasée sous 16 A (8h sous 10 A). Ceci est possible grâce au nouveau chargeur embarqué de 6,4 kW.
Extérieur
Au premier coup d’œil, ce VOLVO XC90 en impose. Sa stature y est pour quelque chose. Celle-ci pourrait être un défaut et souffrir d’un style pataud avec ses années d’existence. Le colosse scandinave s’en sort avec brio avec un style très agréable à l’œil. Quel que soit l’angle de vue choisi, ses lignes sont douces à l’opposé de la concurrence allemande. La finition chromée apporte des touches sur la calandre avec des barres verticales, un encadrement des portes, un jonc sur la partie basse des portes et un jonc sur le pare-choc arrière. La finition “Dark” plus discrète, confère au SUV suédois un caractère plus sportif comme sur notre version d’essai. Son style passe à travers les années.
Sous un capot très haut perché, le VOLVO XC90 arbore une calandre imposante encadrée par deux optiques effilées avec la signature lumineuse “Marteau de Thor” commune à tous les modèles. Les flancs sont droits et assez épurés. Sa garde au sol de 21,7 centimètres ne fera pas de ce SUV un franchisseur. La suspension pneumatique permet en revanche un accès facilité pour les passagers, – 4 cm, et – 5 cm pour le coffre via un bouton placé dans le compartiment à bagages. Selon le mode de conduite choisi, le XC90 s’adapte en ajoutant un correcteur d’assiette. Cette option, même sur la finition haute “Ultimate”, est au tarif de 2.450 €. La poupe est dans la même veine avec un hayon épuré encadré par deux longs feux verticaux. Ceux-ci sont de véritables traits d’union et tranchent avec les lignes droites des flancs. La palette de teintes a été rationalisée avec des couleurs plutôt sobres. Ne cherchez pas l’originalité avec une teinte extravagante, seules les teintes grise, noire, bleue et blanche sont proposées au catalogue.
Intérieur
A l’image de l’extérieur, la finition haut de gamme, ne souffre d’aucune fausse note. Le choix des matériaux, les couleurs harmonieuses et chaudes apportent de la sérénité à ce cocon intérieur. Les habitués de la gamme VOLVO ne seront pas perdus devant le tableau de bord. Le superbe levier de vitesses en cristal “Orrefors” contribue de la plus belle des manières au raffinement intérieur. L’écran tactile de neuf pouces en position verticale en est l’image. Celui-ci est toujours d’une ergonomie discutable. Après un temps d’adaptation, toutes les fonctions sont bien accessibles. En option à 3.500 €, un système audio Bowers & Wilkins avec dix-neuf haut-parleurs et 1.400 W chouchoute les oreilles des occupants du VOLVO XC90. Les sièges couverts d’un cuir Nappa marron sont ventilés, chauffants et massants. Ceux-ci sont enveloppants et garantissent un bon maintien quelles que soient les conditions. Les sièges du deuxième rang sont également de bonne facture. Seul le siège du centre, un peu plus étroit, souffre du tunnel central où se loge la batterie. Les sièges sont réglables en profondeur permettant d’obtenir un bel espace aux jambes. Le troisième rang est lui équipé de sièges confortables et identiques au reste de la voiture, ce qui est remarquable. L’espace est quant à lui restreint et seul des adultes de petite taille pourront prendre place. Avec ce troisième rang en place, le coffre affiche un volume de 262 litres, loin des 1.816 litres annoncés lorsque la deuxième rangée est rabattue et le chargement jusqu’au pavillon. En configuration cinq places, le volume du coffre permet, avec ses 640 litres sous le cache bagages, d’embarquer, sans aucun problème, toutes les valises d’une famille.
Conclusion
Les années passent et ce VOLVO XC90 ne prend pas une ride. Ses lignes toujours actuelles se fondent parfaitement dans le marché 2023. L’utilisation de matériaux intemporels comme le cristal, le cuir complète un intérieur très haut de gamme. Les familles de cinq personnes apprécieront l’espace accordé aux passagers et le volume de chargement. Les deux dernières places serviront plutôt en dépannage. Pour compléter ce joli tableau, le confort et le silence sont aussi de la partie. Que ce soit en ville, avec sa batterie chargée, sur route de campagne ou sur autoroute, le VOLVO X90 ne se retrouve jamais en difficulté. C’est un bien gros atout. Sa consommation est raisonnable. Les systèmes d’aide à la conduite sont également très performants et sécurisants. Le bémol, c’est qu’il fait payer assez cher ses prestations. A coup sûr, cette nouvelle version séduira les adeptes de la marque et trouvera son public. Ce VOLVO XC90 ne laisse pas indifférent.
Régis DUPRAT (Septembre 23)