La transition électrique est bien partie. Dorénavant, la marque aux anneaux présentera plus de véhicules électriques que de véhicules thermiques, elle compte projeter pas moins de vingt modèles électriques sur le marché français à l’horizon 2025. Après le grand et luxueux e-tron, l’arrivée du plus compact Q4 e-tron permet à AUDI d’abaisser de moitié le ticket d’entrée de ses SUV électriques. Le nouveau Q4 e-tron s’échange à partir de 42.800 € et se décline en deux versions : Q4 e-tron et Q4 Sportback e-tron. Ce dernier aborde un profil plus dynamique façon SUV coupé. C’est au volant de la version la plus puissante, de 299 chevaux à quatre roues motrices, que nous allons découvrir ce nouveau modèle.
Un cocon typiquement AUDI
Basé sur la même plateforme électrique modulaire MEB que ses cousins VOLKSWAGEN ID4 et SKODA Enyaq iV, l’AUDI Q4 e-tron représente donc l’un des piliers fondateurs de l’électrification de la marque aux anneaux, avec comme objectif de s’ouvrir au grand public. Le Q4 est construit sur le site de Zwickau, l’usine de production de voitures électriques la plus respectueuse de l’environnement en Europe. Et pour cause, la fabrication des cellules des batteries est produite à partir de l’énergie verte.
Comme son nom l’indique, l’AUDI Q4 s’intercale entre les Q3 et Q5 avec 4,59 mètres de long. C’est cinq centimètres de mieux que le SKODA Enyaq. En ce qui concerne le design extérieur, les habitués de la marque ne seront pas dépaysés à l’image de la grande calandre “Single frame” pleine, caractéristique typique des véhicules électriques. On reconnaît l’appartenance à AUDI au premier coup d’œil. Notre version d’essai, équipée d’une finition Edition one en gris typhon, accentue encore plus les courbes du véhicule avec des phares Matrix LED et des feux arrière plus sombres. Un dernier détail qui a son importance de nos jours : la signature lumineuse LED lancée par AUDI est devenue incontournable pour tous les constructeurs. AUDI propose sur son Q4 Sportback e-tron une signature lumineuse personnalisable via le MMI, une autre façon de se démarquer des autres qui, je pense, sera par la suite, adopté par l’ensemble de ses congénères électriques.
Intérieur spacieux et bien fini
Une fois à bord, on retrouve une planche de bord orientée vers le conducteur. Le design est au standard de la marque pas trop minimaliste comme ses cousins VW ID.4 et SKODA Enyaq, la forme est un peu angulaire afin de se démarquer de ses homologues thermiques. Une certaine robustesse est ressentie et accentuée par la grande largeur des aérateurs. On note un nouveau volant à double méplat, angles saillants, qui ressemble à ceux qu’on trouve dans les concept-cars de la marque. Un petit reproche, les touches physiques et tactiles sur chaque côté du bord du volant sont trop sensibles, en faisant glisser le doigt, les menus défilent parfois un peu vite. Le geste demande alors de la précision pour s’arrêter à la fonction choisie. Il faut du temps pour s’y habituer. On peut féliciter la bonne initiative d’avoir conservé sous l’écran central des boutons physiques indépendants pour la climatisation qui s’avèrent bien plus pratiques que sur un écran tactile. La planche de bord totalement numérique est très complète et personnalisable via le fameux “Virtual Cockpit Audi” de 10,25 pouces. En option avec le pack MMI navigation Advanced à 3.680 €, on peut acquérir l’affichage tête haute. Cette instrumentation est complétée par un écran tactile central de 11,6 pouces du système MMI où la navigation dans les menus est très facile à prendre en main et pour cause, la présentation des fonctions principales du véhicule est la même que celle de ses confrères thermiques.
L’ergonomie chez AUDI est globalement excellente avec une console centrale flottante surélevée qui accueille le sélecteur de vitesses et le bouton d’arrêt et de démarrage. A noter que ce bouton ne sert plus qu’à arrêter le moteur du véhicule puisque le démarrage se fait en appuyant sur la pédale de frein et en sélectionnant le mode Drive. Un peu déroutant la première fois mais avec le temps on s’y habitue très vite.L’habitacle est doté de multiples rangements, sous l’accoudoir central, sous la console centrale et dans les bacs de portes. Enfin, pour les audiophiles, la sonorisation est confiée à un nouveau partenaire SONOS dont la réputation dans le monde audiovisuel n’est plus à faire. La puissance totale délivrée atteint un bon 580 watts répartie sur huit canaux afin de générer un nouveau son surround 3D. Cette sonorisation basée sur un algorithme développé par l’institut Fraunhofer permet à tout auditeur d’être au centre d’un orchestre virtuel.
Conduite rassurante
Pour l’essai, AUDI m’a confié la version la plus puissante de la gamme Q4 Sportback e-tron : le 50 quattro fort de 299 chevaux et 460 Nm de couple. Contrairement aux versions 35 et 40, les Q4 Sportback e-tron 45 et 50 disposent de deux moteurs électriques, un sur chaque essieu (quattro), livrée d’office avec la plus grosse batterie lithium-ion de 77 kWh (82 kWh brut). Sur les routes sinueuses, le Q4 Sportback e-tron 50 se montre très doux et silencieux. Les performances sont très bonnes avec un 0 à 100 km/h avalé en 6,2 secondes grâce au couple disponible instantanément et les dépassements se font avec une facilité déconcertante malgré une masse de 2.140 kg sur la balance. Le centre de gravité placé bas permet à cette version 50 quattro de se montrer dynamique et de limiter les mouvements de caisse. L’amortissement est en revanche pénalisé par des roues de vingt et un pouces (modèle Edition one) avec une sécheresse un peu présente sur le mode dynamique mais peut-être adouci en passant par le mode confort de la suspension pilotée (drive select).
L’autonomie annoncée par AUDI est de 452 kilomètres avec une consommation d’énergie moyenne autour de 20 kWh/100km selon la norme WLTP. Pour ma part, sur les 450 kilomètres d’un trajet mêlant autoroute, route et ville en mode confort la consommation moyenne s’établie à 22,3 kWh/100 km soit une autonomie de 350 kilomètres avec une batterie de 77 kWh. Pour augmenter cette autonomie d’une dizaine de kilomètres, on sélectionne le mode “Efficiency” et on joue sur la récupération d’énergie via deux petites manettes situées derrière le volant. En contrepartie, on perd un peu l’agrément de conduite et une vitesse maximale limitée à 130 km/h. Pour compléter l’optimisation de l’énergie, l’option d’une pompe à chaleur (dont notre véhicule était équipé) est presque primordiale si l’on ne veut pas perdre quelques précieux kilomètres d’autonomie par temps froid.
Avec une électrification qui se généralise et un réseau super-chargeurs plus accessible, cet AUDI Q4 Sportback e-tron 50 quattro tombe bien. Plus compact et plus moderne que le SUV e-tron, avec ses quatre motorisations 100% électriques (35, 40, 45 et 50), il permet un accès à la marque aux anneaux à partir de 44.800 €. Ce tarif d’entrée reste compétitif sur le marché des marques premium. La version 50 quattro e-tron apporte un réel plaisir à son volant que les inconditionnels de la marque ne pourront qu’approuver. Une mise à jour du système de gestion thermique des cellules est attendue pour bénéficier d’une utilisation encore plus efficiente et d’une recharge plus rapide (80% de la charge en vingt-neuf minutes).