La deuxième génération de C3 Aircross abandonne ses formes arrondies au profit de lignes tendues, assumant son appartenance au monde des SUV. Avec sa maxi-taille de 4,39 mètres qui lui permet de proposer sept places en option, son mini-prix qui la met en concurrence directe avec le DACIA Duster, ou encore sa motorisation hybride dans l’air du temps, CITROËN l’a dotée d’arguments de poids pour en faire un best-seller.
Une C3 en mode « famille »
Si la filiation avec la C3 en version citadine est évidente, la nouvelle venue fait une crise de croissance qui ne passe pas inaperçue. Toutes les dimensions évoluent à la hausse avec un gain de trente-huit centimètres en longueur (dont six profitent à l’empattement) pour une hauteur de 1,66 mètre, soit huit centimètres de plus que sa petite sœur.
En termes de style, le C3 Aircross reprend les attributs qui positionnent déjà la petite C3 en tant que véritable SUV sur le segment B. Large capot plat, protections latérales en plastique gris, ailes renflées pour renforcer la stature, tandis que la partie basse de la face avant diffère avec un bouclier encore plus massif. La poupe, quasi-verticale, est dotée d’un bandeau noir orné de chevrons et reprend ainsi qu’à l’avant la signature lumineuse du concept Oli avec ses deux segments horizontaux et un segment vertical. Mais c’est surtout de profil que le C3 Aircross marque sa différence.
La largeur des portes arrière laisse présager une belle habitabilité et le porte-à-faux arrière, un espace généreux pour les bagages. Dans notre finition MAX, la couleur du pavillon peut être différente de celle de l’habitacle selon plusieurs associations de couleurs.
Hybridation légère pour la consommation, confort pour la tradition
Sous le capot, entre une version thermique et une autre 100% électrique, CITROËN propose une motorisation hybride composée d’un trois cylindres thermique de 136 chevaux à cycle Miller dérivé du bloc PureTech 1.2 aujourd’hui décrié, appuyé par un moteur électrique de 28 chevaux intégré à la boîte de vitesses. Profondément transformée, la partie thermique se voit désormais dotée d’une chaîne de distribution et de nombreuses pièces nouvelles. L’ensemble délivre une puissance combinée de 145 chevaux pour un couple de 250 Nm, associé à une boîte automatique à six rapports. Cet équipage semble sur le papier suffisant pour déplacer les 1.389 kilos de la voiture, une masse contenue pour une hybride grâce au poids réduit de sa petite batterie de 0,432 kWh.
Certes, le C3 Aircross fonctionne en mode hybride, mais timidement. N’attendez pas de miracle en dehors d’un apport de puissance au moteur thermique lors des relances et accélérations. Il n’évoluera en mode tout électrique que lors de manœuvres ou dans les embouteillages à vitesse réduite. C’est pourtant cette configuration qui devrait représenter l’essentiel des ventes du modèle, en profitant d’une consommation modérée que nous avons mesurée lors de notre essai.
Même si les suspensions hydropneumatiques qui ont contribué à la renommée de la marque ont été abandonnées depuis des années, CITROËN a doté son C3 Aircross de suspensions à doubles butées hydrauliques qui devraient lui permettre de satisfaire les clients en recherche de confort.
Assis à l’arrière, il ne manque que le chauffeur !
En proposant une option sept places avec trois rangées de sièges pour son petit SUV, CITROËN justifie la place spectaculaire réservée aux passagers de la banquette arrière dans cette version aménagée pour cinq occupants. Deux adultes pourront voyager dans d’excellentes conditions à l’arrière, en profitant dans cette finition MAX, d’une banquette moelleuse labellisée Advanced Comfort ®. Seul le passager du milieu sera moins bien loti, la largeur du C3 restant celle d’un véhicule urbain. L’ambiance est lumineuse grâce à une sellerie bicolore noir/gris clair tandis que les assises et dossiers de notre C3 sont bien dimensionnés y compris pour les passagers de grande taille qui profitent d’un bel espace aux jambes.
Identique à celui de la citadine C3, le dessin épuré et horizontal de la planche de bord propose une instrumentation dite « tête haute », relativement minimaliste, intégrée sous le bandeau supérieur face au conducteur. Quelle que soit sa taille, ce dernier ne sera pas gêné dans sa lecture par le petit volant à méplats, à l’inverse des i-cockpits équipant certaines PEUGEOT. Réalisé en plastiques durs, budget oblige, la qualité perçue du tableau de bord est rehaussée par le bandeau inférieur recouvert de tissu. Appréciation de vieux Citroënniste, on retrouve un peu de planche de bord (sommaire) de 2CV dans le dessin d’ensemble, même si l’écran central de 10,25 pouces apporte une note très contemporaine.
L’interface multimédia dispose de menus faciles à appréhender, et bon point, la partie climatisation a conservé des boutons physiques sous l’écran tactile. Il en est de même pour la gestion des aides intrusives à la conduite comme le maintien dans la voie ou les alertes sonores de dépassement de vitesse qui peuvent être désactivées via les interrupteurs situés à gauche du volant sur la planche de bord. La réplication de Smartphone peut être effectuée sans fil ou à l’aide d’une prise USB-C située à proximité de l’écran, tandis que deux autres sont à la disposition des passagers de rang deux.
Avec une capacité de 460 litres, le coffre à bagages offre une capacité très satisfaisante. Une réserve cependant concernant sa forme qui n’est pas optimale à exploiter en raison d’un seuil de chargement relativement élevé et d’un ancrage saillant du plancher intermédiaire générant un peu de place perdue.
Globalement, tous les équipements essentiels de confort sont présents dans cette finition MAX, même si quelques mesquineries liées à la réduction des coûts auraient pu être évitées. L’usage d’une clé de contact pour la mise en route semble aujourd’hui d’un autre âge et CITROËN aurait pu conserver une banquette arrière coulissante afin d’améliorer sensiblement la modularité du C3 Aircross.
Une insonorisation largement perfectible
La volonté de positionner le C3 Aircross à un niveau de prix équivalent à celui d’un DACIA Duster a amené CITROËN à réduire ses coûts de fabrication. Si nous avons identifié facilement quelques petites lacunes d’équipement, d’autres sont moins visibles au premier regard. L’isolation phonique en fait partie et a représenté pour le constructeur un levier sensible d’économies. C’est dommage car c’est à mon avis le principal défaut de ce SUV qui dispose par ailleurs de nombreuses qualités.
Les moteurs trois cylindres sont réputés pour leurs grondements et vibrations notamment en phase de démarrage et d’accélération et la version modifiée du 1.2 PureTech Stellantis ne déroge pas à la règle. Même avec l’hybridation, le C3 Aircross roule essentiellement en thermique, y compris en ville où les démarrages sont légion. Lors des accélérations, ces grondements viennent supplanter les sifflements du moteur électrique, largement audibles à basse vitesse, lors des démarrages ou ralentissements. A vitesse stabilisée lors des parcours extra-urbains, les décibels diminuent même si le ronronnement du moteur est partiellement compensé par les bruits de roulement et les flux d’air, surtout à vitesse élevée sur autoroute.
Confortable et économique
En dehors de sa sonorité un peu trop présente, le C3 Aircross permet d’effectuer de longs trajets en toute quiétude. Les sièges sont confortables, la place ne manque pas, et les suspensions moelleuses sont conformes à la réputation du constructeur aux chevrons filtrant bien les déformations de la chaussée. La direction est légère, tandis que la boîte automatique égrène ses six rapports à bon escient, sans hésitation. Les 136 chevaux du bloc thermique sont bien présents et permettent de franchir les faux-plats autoroutiers sans difficulté et sans rétrogradage intempestif destiné à recharger la petite batterie.
Sur parcours autoroutier, avec trois adultes et leurs bagages, la consommation s’est établie à 6,5 litres lors d’un trajet effectué aux allures légales, ce qui est très raisonnable. Mieux encore, nous avons mesuré une moyenne de cinq litres sur un trajet périurbain agrémenté de feux et ronds-points permettant de recharger la batterie et de mettre à contribution le bloc électrique lors des remises en vitesse. Belle performance !
En proposant son C3 Aircross sous la barre des 30.000 euros, CITROËN vient chasser sur les terres du DACIA Duster dont le succès commercial ne se dément pas. Le rapport prix/prestations de ce petit SUV familial reste très favorable à condition d’accepter quelques petites lacunes d’équipement et une insonorisation sommaire. Si le confort prime pour vous, si les parcours routiers sont prépondérants, le C3 Aircross récoltera vos suffrages d’autant que pour rétablir la confiance, le constructeur garantit maintenant ses modèles pendant huit ans ou 160.000 kilomètres.











