Près de cinq ans après l’abandon de la C5, CITROËN est de retour sur le segment D des grandes routières avec cette berline familiale C5 X proposée en moteur thermique essence et hybride rechargeable. La marque aux chevrons nous présente un véhicule avec un design tout à fait innovant qui nous rappelle les grandes berlines emblématiques comme la DS, la SM et la CX.
Nouvelle recette
Le constructeur nous a conviés début mars à une présentation pour découvrir la CITROËN C5 X. Celle-ci vient chapeauter la gamme CITROËN et incarne la toute nouvelle philosophie de la marque avec un concept audacieux, un design distinctif, une technologie intuitive, un confort ultime.
Son design rappelle le concept-car “CXperience” présenté à l’occasion du Mondial de Paris en 2016, celui-ci s’inspirant du légendaire modèle CX présenté en 1974. Cette lettre “X” ajoutée remémore sans doute les mythiques CX et XM de la marque. La C5 X mélange les éléments de style de différentes catégories : la longueur d’une berline, le SUV par sa garde au sol surélevée et ses protections au niveau des passages de roues, et le profil du break par sa praticité.
On peut admirer une face dynamique, un long capot se terminant par une bande chromée qui dessine le logo aux deux chevrons, la signature lumineuse en V à deux étages. La hauteur de caisse très élevée pour une berline est compensée par des jantes de dix-neuf pouces sur la plupart des versions. À l’arrière, difficile de ne pas remarquer l’intégration d’un double becquet qui encadre la lunette arrière très inclinée.
Distribution
Dans ce segment des grandes routières, CITROËN décline trois motorisations : trois cylindres essence 1.2 PureTech de 131 chevaux – 230 Nm (de 32.900 € à 38.000 €), quatre cylindres essence PureTech de 181 chevaux – 250 Nm (de 40.500 € à 42.500 €) et hybride de 225 chevaux – 360 Nm (de 44.350 € à 49.550 €), toutes les trois accouplées à la boîte automatique à huit rapports EAT8. Sur cette distribution, la boîte mécanique a disparu et, surprise aussi, l’absence du moteur Diesel pourtant plébiscité dans ce segment. C’est bien dommage car elle a toute l’allure d’une grande routière et semble robuste pour avaler l’asphalte. Paradoxalement, ce haut de gamme CITROËN sera uniquement fabriqué à Chengdu en Chine.
Le pari de CITROËN de sortir une berline, dont le segment décline sur le marché européen au profit des SUV, apparaît audacieux et osé. Mais avec son faux air de SUV, la berline vient mordre sur les segments voisins plus porteurs que sont les SUV et les breaks.
En route avec la CITROËN C5 X Pure tech 130 S&S Automatic Shine
J’ai pu tester deux versions de la C5 X, l’une thermique et l’autre hybride. Les deux modèles sont identiques sur la forme, le visuel, l’aspect intérieur. On distingue simplement l’hybride par ses quelques marquages spécifiques et la présence d’une trappe de recharge sur l’aile arrière gauche. Il n’y a que sous le capot qu’elles se différencient.
Le premier modèle essayé était équipé d’un moteur thermique essence trois cylindres 1.2 PureTech de 130 chevaux en version Shine. CITROËN propose quatre niveaux de finition : Feel, Feel Pack, Shine et Shine Pack. Notre C5 X d’essai, Shine, est à placer du côté haut de gamme.
L’espace à bord est généreux et digne d’une familiale avec un confort de vie remarquable comme CITROËN sait le faire. La position de conduite est haute. On est bien calé dans son siège grâce à une bonne ergonomie et confortablement assis sans doute dû aussi à ses matériaux en mousse qui isolent un peu plus des soubresauts de la route. La C5 X reprend les sièges Advance Comfort inaugurés par la C4 Cactus. L’ambiance “Hype Black” proposée est de bon goût et bien finie avec son cuir noir lisse mais, selon moi, rend l’intérieur un peu trop sombre.
Sur le tableau de bord, l’instrumentation digitale de douze pouces HD visualise toutes les informations spécifiques multimédia avec la toute nouvelle interface “MyCitrroën Drive Plus” avec reconnaissance vocale naturelle. L’utilisation est intuitive puisqu’elle reprend les gestes d’un smartphone : on fait défiler les différents écrans, navigation, audio, téléphone par un balayage avec le doigt. La connectivité Android et Apple Carplay est bien présente, tout comme le chargeur par induction pour les smartphones. Tout n’est pas tactile et tant mieux, les réglages de température et de ventilation se font encore avec de vraies commandes.
L’écran de sept pouces du poste d’instrumentation derrière le volant parait cependant un peu petit. Il est compensé par le “Extended Head Up Display”, un affichage tête haute, ultra lisible, de vingt et un pouces, 3D couleur, qui projette sur le pare-brise les informations essentielles à la conduite comme la vitesse, les panneaux de signalisation, le paramétrage des aides à la conduite, navigation et système audio. Il est vrai que l’information est dans le champ de vision, on garde les mains sur le volant et les yeux sur la route.
A l’arrière, l’espace aux jambes est largement suffisant, la banquette est très confortable et peut accueillir trois adultes dans de bonnes conditions, avec une belle garde au toit malgré la ligne arrière assez fuyante. S’y ajoute un vaste coffre de 545 litres, extensible à plus de 1.600 litres grâce à des dossiers rabattables commandés par des tirettes depuis le coffre et offrant un plancher pratiquement plat. L’accès du coffre est grandement facilité par un vaste hayon à ouverture automatique “mains libres” sur les finitions supérieures. Les rangements sont nombreux et astucieux. L’absence de levier de vitesses, remplacé par un sélecteur en forme de gâchette, a permis de dégager un espace supplémentaire à la base de la console centrale. Toutes les versions en sont équipées puisque la C5 X fait l’impasse sur la boîte manuelle.
Mon premier parcours de cent vingt-cinq kilomètres était composé d’autoroutes, de la traversée de Barcelone, d’agglomérations, et d’une route bien sinueuse et bien vallonnée dans les hauteurs de l’arrière-pays catalan. La tenue de route est admirable, ce modèle thermique adopte les fameux amortisseurs à doubles butées hydrauliques progressives. Les aspérités de la route sont parfaitement absorbées et le confort de roulage est remarquable.
L’aide à la conduite semi-autonome de niveau 2, appelée “sans intervention”, est simple, efficace et pas trop intrusive. On y retrouve le maintien dans la voie, une assistance au changement de voie en cas de dépassement, une surveillance du trafic sur l’arrière du véhicule, une surveillance des angles morts avec une portée de 75 mètres, ce qui est plutôt agréable et enfin la vision 360° autour du véhicule.
En ville, la conduite demande plus de vigilance, avec ses grandes dimensions (4,80 m x 1,86 m), la berline est quand même assez imposante. La partie la plus délicate s’annonce sur la route étroite et sinueuse du parcours, le moteur trois cylindres 1,2 litre de 130 chevaux et 230 Nm de couple s’avère trop frêle et trop juste pour cette grande familiale. Elle manque de dynamisme et le moteur est un peu trop sonore en accélération. Reste une consommation raisonnable en mode sage, autour des 7 l/100 km. Les deux moteurs essence subissent un léger malus écologique. Le prix de cette motorisation est attractif dans sa catégorie : de 32.900 € à 42.500 €.
Poursuite avec le Citroën C5-X Hybride Rechargeable 225 ë-EAT8 Shine Pack – (49.550 €)
Le deuxième itinéraire de cent seize kilomètres a été fait au volant de la version Hybride Rechargeable, en finition Shine Pack, disposant de la motorisation Puretech 180 S&S, d’un moteur électrique de 80 kW et d’une batterie lithium-ion de 12,4 kWh. Évidemment, le système s’adapte au fonctionnement électrique de la voiture en proposant un suivi du niveau de charge de la batterie mais aussi une fonction permettant de planifier la charge.
Batterie pleine, “Drive mode” sur Hybride, mode normal de fonctionnement parmi les autres (Sport, Confort et Electrique), c’est parti pour une escapade de deux heures. La conduite est tout à fait remarquable. En hybride, on bénéficie de la “Suspension Active Citroën Advanced Comfort” qui pilote chaque roue et adapte la souplesse ou la fermeté suivant les conditions rencontrées.
Sur la route, l’effet tapis volant escompté par le constructeur est bien présent. Pas de bruit d’air non plus à grande vitesse en grande partie effacé par un vitrage latéral feuilleté acoustique et pas de vibrations détectées. Le silence est roi, tout se passe en douceur. Sortie de la ville, l’accélération est franche et fluide. Le système hybride rechargeable est le même que celui du C5 Aircross qui développe 225 chevaux. Il est cependant nécessaire après utilisation que l’on recharge la batterie pour bénéficier du tout électrique sur environ 50 kilomètres selon la norme WLTP. La consommation lors de l’essai a tourné plutôt aux alentours de 3,9 l/100 km. La recharge de cette batterie se fait sur secteur (environ 7 h) ou par l’intermédiaire d’une Wallbox et des bornes publiques. Sur ces dernières, le chargeur embarqué présente une puissance de 3,6 kW seulement, que l’on peut faire grimper à 7,2 kW en option à 400 € afin de réduire le temps de recharge à 1 h 40 sur une borne adéquate.
L’ambiance “Hype Adamantium” proposée est plus originale et offre plus de clarté à bord que la “Hype Black” précédente. Légèrement restreint par le système hybride, le coffre perd 50 litres (485 litres). Pour ces deux versions, CITROËN offre six choix de teintes extérieures, toutes métallisées et nacrées, et six ambiances différentes.
La C5 X est une grande routière, confortable, spacieuse et incarne les valeurs de CITROËN. La C5 X PureTech 130 est un bon compromis face à ses concurrents avec un prix d’appel à moins de 33.000 €. Je pense que la version Hybrid 225 sera le fer de lance dans ce segment. Cette berline familiale est conçue aussi bien pour les utilisations urbaines en mode électrique que pour une escapade familiale sur les grands axes avec ses 225 chevaux. Il faudra alors mettre au moins 44.350 € pour vous offrir la belle.