Bien qu’actuellement vilipendés pour leurs inaptitudes à prendre en compte les efforts nécessaires à la réduction des émissions polluantes, les SUV ont toujours le vent en poupe, ce grâce à une esthétique valorisante et plaisante mais aussi parce que l’on aime conduire “en hauteur” et dominer le flux d’automobile. Cela prend particulièrement son sens dans les mégapoles, puisque les bouchons y sont la norme, et qu’il est bien pratique de voir loin… Cependant, revers de la médaille et effet de mode, on retrouve bien souvent plus gros que soit devant ! Néanmoins, ce petit MERCEDES, eh oui les deux mots sont compatibles, trouve sa place dans la gamme très complète du constructeur de Stuttgart et permet au commun des mortels de rouler “classe” avec une étoile sur la calandre (et le coffre) !
Petit SUV mais grand et beau dedans
Comme entrée en matière, l’étoile de la calandre est plus que visible sur le GLA : elle s’insère (s’étalerait même) dans un encadrement qui copie sans vergogne celle de la 300 SRL de 1955, au même titre que les deux bossages de capot. Là s’arrêteront les comparaisons, le GLA n’a pas la prétention de sa glorieuse aïeule à tous les points de vue. Toutefois, la ligne du GLA est dynamique et bien proportionnée, bien plus que ne peut l’être celle du GLB. La finition AMG Line apporte une touche de sportivité, avec un pare-chocs avant plus tranchant, des sorties d’échappements ovales bien mieux intégrées que sur les autres finitions et des jantes plus grandes d’un pouce (ici deux-neuf pouces) et gratifiées d’un look bien dans la veine sportive. On a même droit à un train de roulement “confort” surbaissé, mais qui ne se fait pas sentir comme “casse-noisettes” à l’usage.
L’intérieur bénéficie lui aussi de la touche AMG avec quelques notes disséminées ici ou là : le volant avec cuir Nappa, le pédalier en acier inox brossé ou encore les sièges typés sport avec garnitures en similicuir et microfibre noire et doubles surpiqûres rouges. Pas de faute de goût donc, l’accueil est parfait, même en termes d’habitabilité : le “petit” GLA offre suffisamment de place à tous les occupants et dispose même d’un coffre généreux. Ce dernier peut offrir au choix un plancher plat, et donc disposer d’un rangement sous celui-ci, ou d’augmenter la hauteur en escamotant le fond de plancher. Dans ce cas, le tapis de protection recouvrant ce faux plancher ne s’ajuste plus correctement, ce qui est plutôt regrettable.
Intérieur typé “vaisseau spatial”
Très proche visuellement du GLB, si ce n’est identique car difficile de faire le jeu des sept erreurs, la présentation intérieur est assez futuriste et pourra rebuter ceux qui cherchent la discrétion et l’économie dans le champ de vision. Ici, tout fait penser aux prochains vaisseaux spatiaux que nous aurons à piloter… Tout y est, des larges écrans aux leds multicolores, des myriades de boutons argentés aux bouches d’aérations dessinées comme des arrières de réacteurs. Il est même possible de choisir sa couleur sur les bandeaux lumineux parcourant l’habitacle, et également de la rendre changeante. Si avec ça vous n’avez pas envie de voyager…
Car tout est fait pour prendre la route avec le plus grand plaisir. Le toit ouvrant libère la lumière et illumine l’intérieur, mais fait partie du pack Premium Plus à 3.700 € ; première addition douloureuse pour profiter également de sièges à mémoires et du système de sonorisation Surround Burmester (onze haut-parleurs et un caisson de basses caché dans le coffre). L’affichage tête haute (encore 1.200 € de plus à la facture) devient un atout pour conduire en toute sécurité et pour préserver son permis, il est donc maintenant quasi indispensable. Tout comme peut l’être le Pack d’assistance à la conduite (bingo, 2.200 € qui s’ajoutent), lequel libère l’esprit et approche de la conduite semi-autonome : cette fois, sans refuser la technologie ni nier le réel apport pour la sécurité, je reste circonspect quant à son utilisation à long terme, sur la perte de vigilance et sur l’inaptitude à conduire occasionnellement un véhicule qui en serait démuni… Le Pack stationnement avec caméras panoramiques s’offre pour la modique somme de 500 € et est un vrai plus pour se garer grâce à la vue aérienne : impossible de rater une manœuvre et surtout d’endommager la carrosserie puisque les radars sont de plus très sensibles (dans le rouge très tôt, loin de toucher).
Grandes ambitions mais petit moteur
A l’heure du départ, il faut compter sur le petit moteur de 1,3 litre issu d’un partenariat technique avec RENAULT-NISSAN et adapté pour MERCEDES (un poil plus puissant, avec technologie Nanoslide pour réduire les frottements des cylindres). Pas forcément roturier ce quatre cylindres, mais quand même traité à la dure pour pouvoir emmener la bonne tonne et demi du GLA chargé. Cela se traduit par une consommation assez élevée, d’en moyenne 8 l/100 km pour qui veut un peu de dynamisme. Faire moins (de un à deux litres) est possible mais tient plus de l’exploit ou alors d’une capacité à cruiser et profiter à plein du paysage. La boîte de vitesses est très agréable mais en conduite nerveuse, elle révèle le manque de poumon du moteur : celui-ci part dans les tours sans convaincre une seule fois son conducteur, car cela se traduit par “beaucoup de bruit pour rien”. Il manque cruellement de couple, et le réglage “sportif” de la BVA n’y change rien. Si l’envie de grimper aux arbres est latent chez l’acheteur potentiel, il lui est vivement conseillé de se tourner vers le GLA 250 4MATIC de 224 chevaux (en deux litres de cylindrée) ou mieux vers les vrais modèles AMG, lesquels promettent 306 ou 421 chevaux (même cylindrée), mais avec une note en bas de facture alourdie respectivement de 7.900 €, de 13.300 € et pas moins de 31.250 € pour le Graal AMG 45S ; les “petits plus” se payant toujours au prix fort !
Pour les plus calmes, le tour d’horizon peut donc continuer, et faisant fi de toutes sensations excitantes liées aux performances pures, l’on pourra goûter au silence (dès lors que “pas dans les tours”), au confort de roulement et à la sécurité passive et active d’une voiture bien pensée. Ici, pas de surprise, le GLA tient bien la route, freine comme il faut et ne prendra pas le conducteur en traître, d’autant que l’on peut compter sur la clémence d’un train avant moteur en cas d’optimisme (bien plus facile à gérer qu’une propulsion, même avec toutes les assistances possibles…).
Un pied dans le futur !
Ha, j’allais oublier une information assez révélatrice du moment : il n’y a plus la possibilité d’avoir une boîte de vitesses à commande mécanique, avec un levier que l’on agite en tous sens, vous voyez ? L’avenir étant au tout automatique, voilà qui est fait pour les vitesses chez MERCEDES. On peut toujours les sélectionner au volant, mais franchement il n’y a plus aucun intérêt, tellement la gestion automatique est bien faite, à part peut-être en montagne, dans quelques cols difficiles, à la descente comme en montée…
Déjà évoqué dans l’essai du GLB, certains (dont moi-même) pourront s’énerver de l’omniprésence des assistances de sécurité qui vous remettent (littéralement) dans le droit chemin, freinent pour vous ou empêchent même d’avancer. Certaines de ces fonctions sont déconnectables mais redeviennent actives d’elles-mêmes après un arrêt du véhicule : cela promet de belles incartades ou seulement petites frayeurs (comprendre “surprises”). Il faudra s’y faire, c’est l’avenir, mais pour qui roulent encore dans des antiquités mécaniques (ceux dont les milléniums ne connaissent même pas le nom, voire même la silhouette du fait de leur raréfaction, alors que nous pouvons, nous, les identifier à la signature des phares, des feux, aux bruits en approche, qui sentent l’essence, la fibre de verre, parfois la mousse ou le moisi (!)… et dont les prix s’envolent pour certaines), il y a du chemin à faire pour intégrer toutes ces assistances.
Conclusion
Bien né, le MERCEDES GLA offre un bon accès dans le monde des SUV (une entrée par la porte des grands, pas au rabais). Le ticket est cependant relativement élevé, et s’alourdit encore plus dès que l’on y ajoute ce qui est aujourd’hui indispensable, c’est-à-dire toutes les assistances rendant la vie plus facile et agréable, sans parler de la sécurité qui n’est pas à négliger. Cela tempère malheureusement un peu l’enthousiasme car le GLA ne manque pas d’atout dans sa présentation : il est généreux dans son habitacle, il est plaisant à voir et à utiliser. La petite motorisation du GLA 200 ne fait que ce qu’elle peut et limite son usage au bon père tranquille, mais dans ce cas, le cocktail n’est pas amer et permet de se faire plaisir en MERCEDES. Vous l’aurez compris, l’accès à un GLA bien équipé se paye au prix fort, sans toutefois bénéficier d’un moteur parfaitement adapté en entrée de gamme, mais le choix est à considérer si l’on souhaite avoir une voiture dans l’air du temps et finalement attachante.