J’ai eu la chance de rouler pendant plus de deux ans dans un MERCEDES GLC Diesel, cela remonte déjà à plus de cinq ans mais que de chemin parcouru depuis par les voitures électriques avec globalement du meilleur dans quasiment tous les registres… ou presque ! La série EQx signe l’entrée de MERCEDES dans la dimension électrique et comme il est de coutume avec la marque, cela se fait par la grande porte.
L’objet de notre essai est le modèle EQE, l’équivalent dans la gamme de la Classe E pour ceux qui sont familiers de la marque à l’étoile. Moins imposante que sa grande sœur l’EQS, l’EQE présente une ligne différente de la production traditionnelle (et ennuyeuse si j’osais), celle d’une berline élancée avec coefficient de pénétration dans l’air (le fameux CX) excellent. En tout cas, elle attire l’œil par son originalité et dans un paysage automobile de plus en plus uniforme, c’est déjà un gage de reconnaissance.
Pour un œil non averti, on peut la confondre effectivement avec l’EQS même si elle lui rend près de vingt-sept centimètres en longueur, avec ses 4,95 mètres tout de même.
Nous avons aussi adoré les poignées affleurantes qui s’activent lorsque vous approchez du véhicule, c’est aussi ce genre de petit détail qui en fait une voiture plus exclusive.
Une belle habitabilité
Que vous soyez conducteur ou passager, l’habitabilité de l’EQE est particulièrement généreuse même à l’arrière et tous les gabarits peuvent prendre place sans souci dans cette berline qui ne demande qu’à chouchouter ses passagers. Il n’y a guère que la malle arrière qui déçoit un peu par son accès (pas de hayon mais un coffre classique) et par sa contenance (430 litres), un peu juste pour voyager sereinement en famille…
La finition est dans la lignée de la production de cette berline germanique, sans reproche et surtout à un niveau très supérieur aux productions outre-Atlantique de la concurrence, TESLA pour la nommer.
Le numérique est roi
L’EQE ne déroge bien évidemment pas à l’instrumentation « full » numérique qui équipe désormais tous les modèles de la gamme. On retrouve ainsi un tableau de bord avec un écran de 12,3 pouces et son grand écran central de 12,8 pouces. Bien entendu les réglages sont nombreux et il faudra un peu de formation lors de la livraison pour effectuer tous les paramétrages. Si vous n’avez pas eu ce petit cours préliminaire (comme ce fut notre cas) on se surprend finalement assez rapidement à découvrir de manière intuitive comment tout cela fonctionne avec, en particulier, une organisation du volant multifonctions très bien réussie dans son approche didactique.
Silence et douceur
Et si le vrai luxe était le silence de fonctionnement ? En tout cas, l’EQE peut prétendre dans ce domaine au titre de championne du monde ! Tout est fait à l’intérieur pour que vous vous sentiez dans votre salon confortablement installé, loin des nuisances sonores habituelles, y compris celles des autres puisque vous bénéficiez d’un vitrage spécifique isolant qui produit un résultat remarquable.
Une autonomie appréciable même si…
Bien entendu, armée comme l’est l’EQE, on rêve à effectuer de grands trajets non-stop tant le confort est royal et la conduire apaisante. Donnée pour 645 kilomètres (selon la norme WLTP), il vaut mieux tabler sur une autonomie réelle entre 450 et 500 kilomètres en fonction des conditions, ce qui la positionne plutôt très bien sur le marché, même si nous trouvons cela encore un peu trop juste.
À ce sujet, MERCEDES a prévu différents modes de récupération d’énergie au lever de pied, qui peuvent se régler via les palettes situées derrière le volant. Trois niveaux de force de décélération sont disponibles et permettent de gratter quelques kilomètres supplémentaires, mais surtout d’utiliser ce frein moteur dans un mode de conduite tout en anticipation et en souplesse. La voiture étant lourde, cette conduite en anticipation lui sied mieux qu’une utilisation traditionnelle des freins dont le dosage est plus compliqué à trouver.
Un équipement sans faille
Autant dire que l’équipement est pléthorique même s’il faut, bien entendu, faire appel à la longue liste des options, malheureusement, mais le marché est désormais comme cela. On peut trouver cela abusif, en revanche cela permet de partir d’un modèle de base (déjà bien équipé) et d’en faire exactement ce que l’on souhaite en fonction de ses besoins. Cette stratégie se défendrait d’autant si le prix des options n’était pas aussi élevé. Prenons comme exemple notre modèle d’essai, proposé à 84.500 €, il disposait d’une longue liste d’options qui propulse son prix d’achat à plus de 107.000 €.
Une belle dynamique mais « raisonnable »
L’un des arguments de vente des véhicules électriques régulièrement avancé est celui de la performance brute. Avec un couple immédiatement disponible et linéaire, il est vrai qu’on voit souvent des modèles parcourir le 1000 mètres départ arrêté en moins de trente secondes… Franchement est-ce vraiment la motivation première d’un acheteur d’un modèle électrique ? Personnellement j’en doute. Toujours est-il que forte d’une puissance de 292 chevaux, mais devant mouvoir plus de 2,3 tonnes, l’EQE révèle des performances respectables (6,4 secondes pour le 0 à 100 km/h) mais finalement raisonnables.
Agile
Notre modèle d’essai disposait de l’option roues arrière directrices (1.600 €), qui pivotent avec un angle de 4,5°. Hormis le fait de réduire sensiblement le rayon de braquage en ville, cela lui offre également une meilleure maniabilité, et une véritable agilité à laquelle on ne s’attend pas forcément sur un véhicule de ce gabarit. Une option à retenir sans hésitation lors de la personnalisation de votre modèle.
Le slogan « l’essayer c’est l’adopter » prend ici tout son sens. Hormis sa capacité de chargement limitée, je n’ai pas trouvé de réels défauts à la MERCEDES EQE. On s’y sent tout de suite à l’aise, tout est fait pour rendre le voyage paisible et enchaîner les longs trajets en toute quiétude… Comme à l’accoutumée, on souhaiterait pouvoir disposer de quelques centaines de kilomètres d’autonomie supplémentaires mais gageons que dans un futur proche, les ingénieurs automobiles vont nous trouver de nouvelles batteries plus performantes et que ce sujet n’en sera plus un. C’est tout ce qu’on peut souhaiter à ce marché de l’électrique en plein essor et qui à travers de jolis modèles comme cela démontre qu’on peut concilier « électrique » et plaisir de conduite.