Avec près de 50% des ventes, les SUV sont le type de véhicules le plus vendu en Europe. Il était dès lors logique que MERCEDES fourbisse ses armes pour prendre sa part du (juteux) marché pour toucher le plus de clients. De manière originale, le constructeur allemand a choisi d’associer à chacune de ses gammes (de la Classe A à la Classe S donc) une version SUV. S’il est difficile d’établir une vraie parenté stylistique entre les Classes A / B / C / E et S et leur déclinaison en version SUV, la gamme GL est quant à elle très homogène et il ne sera (presque) question que de volume entre les modèles. Le GLB de notre essai présente donc tout l’attrait d’une Classe B mais avec ce supplément de sex-appeal qu’ont les SUV d’aujourd’hui, à savoir ne pas être ringard au volant d’un bête (qui a dit antique ?) monospace.
Manque d’originalité
Malheureusement, si les proportions du GLB sont bien conformes aux dictats du SUV, sa silhouette a bien du mal à se démarquer de la production actuelle, à tel point qu’un œil non exercé pourrait le confondre avec d’autres engins concurrents. Et comble ou bonus, il est également très semblable à ses homologues GLx. Alors selon sa propre sensibilité, on pourra soit lui reprocher son manque d’originalité, soit apprécier sa parfaite capacité à brouiller les pistes au sein de la marque à l’étoile.
Côté style, les arches de roues très marquées rappellent celles d’un JEEP et participent visuellement à rehausser le véhicule. Le capot présente deux grosses nervures plongeantes sur la calandre, qui ne sont pas sans rappeler la mythique 300 SL (mais ce sera la seule comparaison…), ce qui est plutôt agréable à avoir dans le champ de vision, a contrario de l’étoile de capot qui ne se dresse malheureusement plus sur le capot, mais c’est une affaire de goût et de mode… La caisse est assez carrée et ne révolutionne donc pas son monde mais elle est toutefois bien adaptée au besoin, avec une ligne de coffre plutôt verticale pour ne pas (trop) entamer le volume du coffre et compromettre l’utilisation des deux places arrière additionnelles. Le pack AMG apporte une touche d’agressivité avec l’adoption de la calandre diamant, de jantes à cinq branches assez épurées et surtout d’un pare-chocs avant très bien retouché dans sa partie basse.
Intérieur aguicheur
Dans cette version AMG Line, le noir et le chrome dominent l’intérieur, et l’ajout d’un double toit ouvrant permet de mettre un peu de clarté dans tout ça. Une fine baguette lumineuse imprime une signature sympathique un peu partout dans l’habitacle, avec la possibilité de changer la couleur : fun et sympa. La sellerie cuir fait son effet, mais certains plastiques d’habillage, bien que visuellement irréprochables, ternissent le tableau avec une sensation au toucher peu avenante et peuvent sonner « cheap ». Il en est de même avec des moquettes qui accrochent la saleté et ne veulent pas la rendre (retour d’expérience d’une séance laborieuse avec un aspirateur…) : la différence de qualité avec une « vieille » Classe C (W203) ou d’un CLK (W208) est flagrante et cela pose question sur le positionnement « Qualité » actuel de MERCEDES-BENZ avec certains modèles. Pour continuer sur les points qui fâchent, on peut signaler un manque de couverture des pare-soleils autour du rétroviseur central, assez fâcheux quand le soleil est pile à la mauvaise hauteur, et déplorer la difficulté à trouver un réglage optimal du siège pour ne pas avoir mal au dos. J’ai eu beau essayer toutes les commandes électriques possibles, rien n’y a fait… Alors suis-je un cas d’espèce et ne m’adapte pas à cette automobile (malheureusement pas la seule) ou a-t-on encore un de ces satanés renforts lombaires trop marqués et pas adaptés aux vieilles générations de conducteurs ?
L’ergonomie intérieure a été poussée au maximum pour permettre de trouver son propre mode d’utilisation. La plupart des commandes peuvent donc se sélectionner de cinq façons : via l’écran tactile, les touches de commande directes, les boutons Touch-Control du volant, le pavé tactile (à la place de l’ancien levier de vitesses) et même avec la reconnaissance vocale. On dispose également de différents affichages du tableau de bord, selon ce que l’on veut y voir, et l’on a toujours en face des yeux ce que l’on souhaite, il ne manque rien. Encore mieux, la vision tête haute évite les mouvements des yeux, ce qui augmente l’attention sur la route. Cela demande cependant un certain temps d’adaptation pour ne pas revenir au coup d’œil sur le tableau de bord.
Juste ce qu’il faut de places !
Principal atout du GLB, ses sept places assises livrées de série. Certes, comme souvent avec les deux supplémentaires, elles sont difficiles d’accès, donc à réserver aux souples ou aux enfants, et en tous cas aux moins de 1,68 mètre (!). Elles empiètent largement sur le volume du coffre mais il reste quand même de quoi mettre des packs d’eau sans problème (130 litres). Une glissière sous la deuxième rangée permet d’ajuster la garde aux jambes des places du fond (+140 mm), et par la même réduire celle des passagers qui sont juste devant, voire d’augmenter la longueur du coffre. La modularité est obtenue avec un minimum d’effort et le volume du coffre est déjà important dans la configuration à cinq places (500 litres). Une fois tout escamoté, le volume est pleinement utilisable jusqu’aux sièges avant avec un plancher plat assez haut et légèrement incliné qui devrait satisfaire les besoins divers en transports de marchandises (1.805 litres).
Un cache-bagages, utilisable uniquement en cinq places, trouve sa place de rangement sous le coffre à l’extrême arrière, mais sa qualité n’est pas au top (comparé à ce que l’on avait sur des voitures MERCEDES de plus de dix ans), tout comme son intégration dans le coffre.
Mécanique parfaitement adaptée
Le moteur est un quatre cylindres de deux litres de cylindrée développant 190 chevaux et 400 Nm. Accouplé à une boîte de vitesses automatique 8G-DCT, il s’accommode parfaitement du poids de la voiture et distille sa bonne humeur très facilement. La boîte de vitesses ayant huit rapports, il fait preuve d’une belle vivacité, mais quand même avec un bruit moteur assez présent dans l’habitacle dès que l’on monte un peu trop dans les tours. Les vitesses passent en douceur et sont bien étagées quelle que soit la cadence imposée. Le GLB se déplace dans un confort certain, l’amortissement étant digne de ce nom, vous pourrez donc envisager de longs périples à son volant. La consommation est mesurée pour ce type de véhicule, même en ville ou en sollicitant la mécanique, mais il ne faut guère espérer descendre en-dessous des 6,5 l/100 km de gazole, sauf peut-être sur de longues distances sans toucher à l’accélérateur.
Sachez qu’il est possible de configurer le comportement de l’ensemble du véhicule avec les modes Sport / Comfort / Eco du système Dynamic Select., et qu’il y a même un mode « Individuel » personnalisable pour pouvoir mixer tout ça à sa sauce. Impossible cette fois de ne pas trouver le bon réglage !
Même mené nerveusement, le GLB maintient le cap (merci aux quatre roues motrices 4MATIC) et sait s’arrêter quand il le faut. Le freinage est vraiment puissant et s’affranchit sans difficulté du poids en mouvement. Toutefois, il faut garder à l’esprit son gabarit et sa masse car un changement d’adhérence subi pourrait compromettre la fin de l’histoire, la technologie ayant ses limites face à la physique. Et quand on sait que la technique de conduite (celle du conducteur) peut vite être entravée par les assistances diverses, même si l’on pense être un fin pilote, il est prudent de relativiser et de garder une marge décente dans la conduite. Pour en venir aux assistances, elles sont nombreuses et parfois assez pénibles à vivre. Sans toutes les citer, il faut mentionner le guide-file qui peut se révéler brutal dans la remise sur les rails, le frein de parking qui impose la porte fermée pour avancer ou reculer. Certaines assistances peuvent se désactiver via le menu, mais se réactivent automatique après un arrêt moteur.
Conclusion
Avec la gamme GL, MERCEDES-BENZ a créé une nouvelle identité visuelle que toutes les versions partagent. Le choix est alors principalement guidé par le volume habitable recherché, puis par le niveau d’équipements et de qualité, puis très probablement aussi par le budget disponible. Le GLB se positionne très bien à l’heure du choix avec ses sept places et sa bonne modularité et habitabilité. La motorisation Diesel et la boîte automatique font merveille ensemble et ils participent grandement à l’envie d’évasion. Il est cependant malheureux que des erreurs de qualité de matériaux ou de design de certaines pièces ne soient pas à la hauteur de la réputation de la marque à l’étoile. Quant aux assistances très intrusives, l’impact négatif est tout de même à relativiser car c’est pour notre bien. Mais l’on pourra s’agacer plus d’une fois si l’on n’est pas habitué à ne pas être le maître à bord. Pour terminer, on peut dire que l’ergonomie et les fonctionnalités offertes sont maintenant presque au top et l’on voit mal comment cela pourrait être mieux… La prochaine étape sera sûrement le tout automatique, avec la conduite autonome, sans conducteur humain. Pour s’offrir ce GLB, il faudra quand même mettre la main à la poche, laquelle devra être bien garnie pour le modèle de l’essai ! Allez, la gamme GLB démarre à 45.750 € pour les bourses les plus étriquées, et le nôtre, sans option, se libère avec pas moins de 9.400 € supplémentaires…